Le Figaro Immobilier
«Les vendeurs doivent baisser leur prix et les banques prêter plus!» Daniel, qui gagne près de 3000 euros par mois, cherche désespérément un logement à acheter mais, malgré la baisse des taux de crédit, il n’y arrive pas. La faute, selon ce Bordelais de 44 ans, à des banques peu accommodantes et des vendeurs trop gourmands. Sur le premier point, la situation semble se décanter: les banques sont plus nombreuses à accorder des prêts et les taux de crédit, qui ont atteint à un pic autour de 4,4%, commencent à passer sous les 4%. En revanche, sur le second, la situation peine à se résoudre.
Alors que la baisse, même modeste, des prix est engagée depuis plusieurs mois et devrait se poursuivre en 2024, les vendeurs refusent de l’admettre. Ils sont encore 40%, en hausse d’un point par rapport à juin 2023, à penser que les prix vont augmenter dans les 12 mois à venir, selon une enquête réalisée par le groupe bancaire BPCE. Plus d’un quart (25%, en baisse d’un point par rapport à juin 2023) s’attendent, a contrario, à ce que les prix reculent, comme la tendance actuelle l’indique. Un décalage entre désir et réalité qui est «en train d’évoluer mais très lentement», selon Alain Tourdjman, directeur des études et prospective du groupe BPCE.
La faute à un biais comportemental qui persiste. «Les vendeurs continuent de recourir à d’autres paramètres que le prix de marché pour fonder leur propre prix de vente, soulignent Claire Juillard et Alexandre Coulondre, universitaires et créateurs d’un Baromètre vendeurs. Dans 32% des cas, ils se réfèrent au prix d’achat d’un précédent logement, dans 26%, à celui d’un bien qu’ils souhaitaient acheter et dans 23%, ils tiennent compte des investissements réalisés pour améliorer leur logement à vendre.»