Quelles vues macroéconomiques pour 2025 ? (Webinaire Varenne Capital Partners, Debrief Club Patrimoine)

Club Patrimoine a suivi le webinaire de Varenne Capital Partners consacré à ses vues macroéconomiques pour 2025. Un échange animé par David Wierzba, directeur du développement de Varenne Capital, et Gianluca Lobefalo, analyste senior au sein de l’équipe couvertures macroéconomiques de la société de gestion. Au programme de cette présentation désormais récurrente, trois thèmes principaux : le rapport de force commercial entre les États-Unis et la Chine, le débat sur l’inflation et la croissance, et le match or vs. Bitcoin. Comme toujours, la présentation a laissé une large place aux questions des internautes.
Rapport de force États-Unis - Chine, vers un rééquilibrage
À l’heure où l’administration Trump brandit la menace d’une hausse des droits de douane tous azimuts, Gianluca Lobefalo estime qu’il faut s’intéresser au rapport de force entre les États-Unis et la Chine qui est appelé à se rééquilibrer. À ce jour, le P.I.B. américain représente 15 % de la croissance mondiale, alors la part du pays dans la consommation globale est de 29 %. Pour la Chine, c’est l’inverse : 32 % de la production, et seulement 12 % de la consommation dans le monde. Des chiffres qui font dire à l’économiste qu’un rééquilibrage va s’opérer, notamment sous l’effet des mesures de relance du régime de Pékin qui vont stimuler la consommation domestique chinoise, et rendre le pays moins dépendant de son commerce extérieur.
Inflation ou croissance, les banques centrales vont devoir évoluer
Concernant le débat inflation - croissance, l’économiste de Varenne Capital souligne qu’avec une hausse des prix qui rentre dans le rang tout en restant non négligeable, les banques centrales vont devoir faire évoluer leurs attentes et ne plus se focaliser uniquement sur leur objectif cible de 2 % d’inflation, qui n’est pas gravé dans le marbre, et qui pourrait tout autant être de 3 %. Avec une croissance qui ralentit à l’échelle mondiale, les banquiers centraux vont devoir être plus attentifs à l’évolution de la production et donc du P.I.B., que ce soit aux États-Unis, en Europe ou en Asie.
Or vs. Bitcoin, qui des deux est le refuge ultime ?
Les deux intervenants ont aussi évoqué le match once d’or vs. Bitcoin qui passionne les investisseurs. Alors que le métal jaune s’envole depuis quelques mois, le Bitcoin, lui, est de plus en plus volatil et même baissier par rapport à ses plus hauts de janvier. De plus, on observe que depuis début février, les deux actifs ne sont plus vraiment corrélés. Alors lequel des deux est le meilleur rempart contre l’inflation et les aléas de la géopolitique ? Pour Gianluca Lobefalo, l’or - dont le track record est d’au moins 5 000 ans ! - est l’unique actif refuge au monde, alors que le Bitcoin est davantage spéculatif.
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Droits de douane, DOGE, géopolitique… Quels impacts sur la croissance ?
Ce webinaire a aussi été l’occasion de répondre aux nombreuses questions des internautes, notamment celles sur l’impact en termes de croissance des tarifs douaniers de Donald Trump, et du climat géopolitique marqué par la montée des tensions autour de l’Ukraine. À la question, voit-on déjà l'effet des annonces de Trump sur la croissance américaine ? Gianluca Lobefalo répond que l’on peut suivre cela au travers de l’indicateur “GDPNow” de la Fed d’Atlanta qui montre une contraction de l’activité aux États-Unis au 1er trimestre, contraction aussi alimentée par l’incertitude sur les effets des coupes budgétaires du programme DOGE d’Elon Musk, notamment en matière d’emploi. Un facteur à ne pas négliger quand on sait que 53 % de la croissance américaine au 4e trimestre 2024 était liée aux dépenses des employés de la sphère publique. Plus généralement et concernant les droits de douane, l’économiste considère que ces annonces doivent être vues comme un “outil de négociation” des autorités américaines. À ce propos, il estime difficile pour Washington de maintenir durablement la pression sur le Mexique et le Canada, tant les systèmes productifs de ces économies sont intégrés, un accord devra être trouvé selon lui. Risque-t-on malgré tout de connaître une stagflation en 2025, c’est-à-dire une stagnation de la croissance combinée à une reprise de l’inflation ? Gianluca Lobefalo tempère les craintes, expliquant qu’il faudrait pour cela que les politiques de relance opérées à travers le monde, en Chine ou en Europe, soient toutes des échecs, un scénario auquel il ne croit pas.
Par Vincent Touraine
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