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Analyses de marchés

"Les 7 Magnifiques sont une anomalie qui fragilise le marché" Avec Gilles Etcheberrigaray et Igor de Maack

25
Jan
2024
15' Insight, c’est le tour d’horizon de l’actualité macroéconomique et financière avec Gilles Etcheberrigaray, Directeur des investissements d’Elkano AM et Igor de Maack, Associé Dirigeant de Vitalépargne. Dans cette 1ère partie, nous faisons le point sur l’environnement macroéconomique du moment. Le début d’année morose donne-t-il le ton ? Quel calendrier pour l’action des banques centrales ? Fed, BCE qui baissera le premier ?

Vincent Touraine : Va-t-on vers une nouvelle année de hausse sur les marchés boursiers ? C'est la deuxième partie de ce 15' Insight avec toujours Gilles Etcheberrigaray et Igor De Maack. Si l'on en juge par les premières séances de 2024, c'est plutôt mitigé pour les actions sauf pour les technologies du Nasdaq les 7 magnifiques. Igor, en Bourse, les premiers jours en général donneraient le ton pour le reste de l'année. Donc ce n’est pas super bien parti.
 
Igor de Maack : Oui mais on entend aussi dire que les années d'élections américaines c'est plutôt des années favorables.
 
VT : C'est ça qui l'importe ?
 
IdM : Ça dépend qui est élu. En tout cas, pour le sujet des élections ça n'a pas beaucoup d'influence sur le parcours boursier même si en fait les programmes économiques quand nous les détaillons vont nous donner le la et si nous allons vers plus de protectionnisme, ça aura un impact sur le commerce mondial. Aujourd'hui, une gestion ne se fait pas en fonction des élections américaines. C'est très difficile de dire dès le début d'année ça va monter ou pas. Il faut regarder le scénario macroéconomique qui est quand même en ralentissement puisque 2023 était plutôt une bonne surprise, notamment grâce aux États-Unis qui tirent toujours son épingle du jeu. C'est là qu'on voit que la zone dollar est surpuissante puisqu'en Europe, nous sommes encore englués dans une croissance qui ressemble plutôt à une pré-récession. Et en fait, la Chine est très préoccupante puisqu'elle, elle est en déflation et nous en parlerons ; elle a la grande révolution démographique qui arrive. Donc, le scénario macroéconomique n'est pas favorable. Il faut quand même un peu d'incréments de croissance, de dérivés première et seconde de croissance pour créer de la valeur. En plus, les entreprises sont confrontées à la désinflation qui doit être plus favorable aux consommateurs qu'aux entreprises qui ont pendant la période d'inflation reconstruit des marges et augmenté leurs résultats donc les signaux macroéconomiques sont en début d'année moins clairs. Après ça peut changer de semestre en semestre. La politique monétaire peut être un grand incrément, en tout cas, un appui pour les marchés financiers si les taux sont baissés, puisque ça crée évidemment ne serait-ce qu'un effet de valorisation, donc aujourd'hui, mitigé. Je dirais qu'il y a toujours de la valeur dans les marchés actions puisqu'il y a toujours la croissance économique mondiale on finit à 3 % l'année dernière. Là on va être peut-être mondialement autour de 2,5 % peut-être. Là on va être peut-être mondialement autour de 2,5 % peut-être. C'est la prévision donc ça veut dire qu'il y a quand même la croissance macro et quand il y a de la croissance macro, il y a de la croissance micro économique de certains secteurs dont les valeurs technologiques.
 
VT : Cet écart ne risque-t-il pas de continuer de se creuser ? Les 7 magnifiques américaines et le reste du marché.
 
Gilles Etcheberrigaray : C'est ce cas depuis le début de l'année puisqu'au début de l'année les grands indices sont en hausse parce que...
 
VT : Et record sur le S&P 500.
 
GE : Avec un seul secteur. Grâce à ces valeurs-là. Avec un seul secteur. Grâce à ces valeurs-là. Je dirais que c'est une anomalie qui fragilise le marché. Aujourd'hui ces 31, 32 % du marché, 500 valeurs, donc 0, 25 %, Il y a 7 valeurs qui représentent 31 % de l'indice. À un moment ça va casser. Quand ? Je n’en sais rien mais ça va casser. Par rapport au reste de croissance macroéconomique, baisse de taux, moi j'ai plutôt un scénario sur l'année où on peut avoir l'inverse de 2023 avec des grands indices en baisse tirés vers le bas en particulier parce que ces 7 valeurs finissent par se retourner ou arrêter de grimper, et rattrapage du reste parce qu'aujourd'hui on a pas mal de choses qui sont à la casse sur les petites et moyennes capitalisations en particulier, qui ne peuvent pas monter sans croissance économique mais qui sont plus écrasées par les flux qui vont vers ces 7 magnifiques comme on peut les appeler. Il y a un vrai problème aujourd'hui. On parle de diversification d'ETF sur S&P500 mais aujourd'hui, il y a un risque intrinsèque de ces 7 valeurs sur l'année 2024.
 
VT : Igor, faut-il s'attendre à une rotation sectorielle sur les actions européennes notamment ? Vers quels types de secteurs ? Ce qui est souvent cité comme l'équivalent des technologies américaines en Europe ce sont nos valeurs de luxe et c'est chancelant depuis quelques semaines.
 
IdM : Les valeurs de luxe, c'est très lié aux flux touristiques chinois et à la Chine. Les 7 magnifiques, pas tout à fait. Les 7 magnifiques représentent la superpuissance américaine.
 
VT : Mais comme il n'y a pas de technologies fortes comme ça chez nous ...
 
IdM : Nous faisons la comparaison des performances et des qualités des entreprises et des valorisations qui sont plus ou moins proches mais c'est pas du tout le même modèle économique.
 
VT : En quoi croyez-vous pour 2024 ?
 
IdM : J'ai envie de croire à la rotation sectorielle européenne small et mid ça c'est le monde dont j'ai envie ce n’est peut-être pas le monde tel qu'il est aujourd'hui on a du mal à sortir de la superpuissance americano -technologique. En même temps, nous sommes tous consommateurs et utilisateurs.
 
GE : Juste pour préciser, il y a trois des sept valeurs qui sont très liées la Chine. Apple distribue en Chine, Tesla a du mal, et c'est pour ça d'ailleurs que c'est la seule valeur des 7 en baisse depuis le début de l'année. Nvidia distribue aussi en Chine avec des problèmes d'exploitation. Il n'y a qu'Alphabet, Google qui ne sont pas du tout présents.
 
VT : C'est tout pour la deuxième partie de ce 15' Insight. À suivre : quelle diversification pour bien aborder 2024 ? À tout de suite.
 

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