Altice restructure sa dette et prépare la vente de SFR

Une restructuration historique de la dette d’Altice

Altice France, maison mère de SFR, a finalisé le 1ᵉʳ octobre une restructuration financière d’une ampleur inédite en Europe. L’accord conclu avec les créanciers ramène la dette de 24,1 milliards à 15,5 milliards d’euros, grâce à l’effacement de 8,6 milliards et à la conversion d’une partie en capital. Les échéances massives prévues en 2027, près de 6 milliards, sont repoussées à 2028.

En contrepartie, des fonds comme BlackRock, Pimco et Fidelity obtiennent 45 % du capital, tandis que Patrick Drahi conserve une participation majoritaire de 55 %. Cette manœuvre a permis de lever la menace immédiate du mur de dette qui pesait sur le groupe.

Des tensions sociales autour de la restructuration

La mise en œuvre du plan a nécessité une procédure de sauvegarde accélérée ouverte en mai. Bien que validée par le tribunal de commerce de Paris le 4 août, elle a suscité des inquiétudes syndicales. L’UNSA, la CFDT et le comité social et économique de SFR ont demandé la suspension du projet, redoutant qu’il ne conduise à une vente à la découpe de l’opérateur.

Patrick Drahi face à la pression des créanciers

Pour Patrick Drahi, cette restructuration n’est qu’une étape. Désormais, la cession de SFR est à l’agenda, sous la pression d’un calendrier serré imposé par les créanciers. Ces derniers ont déjà reçu 2 milliards d’euros en cash issus de cessions d’actifs et attendent la suite du processus. L’homme d’affaires doit donc aller vite, malgré la complexité et les enjeux économiques et politiques d’une telle opération.

Une consolidation encore incertaine sur le marché télécoms

La perspective d’une vente de SFR alimente les spéculations sur une consolidation du marché français des télécoms. Orange, Bouygues Telecom et Free sont évoqués comme acheteurs potentiels, mais leurs difficultés à s’accorder compliquent le scénario d’un rachat conjoint. Le calendrier, dicté par les engagements financiers d’Altice, rend l’équation encore plus délicate.

Sources : Challenges, Les Échos, Le Monde

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