La consommation américaine ne devrait pas faiblir (Schroders)

Un scénario inchangé malgré l’actualité récente
Faisons court. Nos perspectives ont peu évolué depuis notre dernière mise à jour il y a un mois.
Oui, comme toujours, de nombreux événements sont survenus entre-temps (nous continuerons à observer de près la situation au Moyen-Orient), mais à l’examen des données économiques reçues ces dernières semaines, nous ne voyons aucune raison de modifier les probabilités que nous attribuons à nos scénarios.
Nous continuons de considérer un atterrissage en douceur comme le scénario le plus probable (65 %), avec un léger biais en faveur d’un scénario sans atterrissage (20 %) — dans lequel la Réserve fédérale américaine (Fed) ne serait pas en mesure ou ne souhaiterait pas baisser ses taux en 2025 — par rapport au risque d’un atterrissage brutal.
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À titre illustratif uniquement. « Atterrissage en douceur » désigne un scénario dans lequel la croissance économique ralentit et les pressions inflationnistes diminuent, permettant quelques baisses de taux modestes ; « atterrissage brutal » fait référence à une chute nette de l’activité économique nécessitant des baisses de taux plus fortes ; « sans atterrissage » décrit un scénario où l’inflation reste persistante, imposant le maintien de taux d’intérêt élevés plus longtemps.
Une dynamique économique américaine conforme aux attentes
Comment en sommes-nous arrivés à cette conclusion ? Commençons par l’économie américaine – encore aujourd’hui le socle des marchés financiers mondiaux.
Dans l’ensemble, l’économie a évolué conformément à nos attentes : les données officielles (données « dures ») d’avril et de mai ont montré des signes de ralentissement, sans être catastrophiques, tandis que les enquêtes de conjoncture (ou données « molles ») se sont améliorées.
Le marché du travail reste stable, et les données d’inflation ne reflètent pas encore pleinement l’impact des hausses de prix liées aux droits de douane. Jusqu’à présent, l’inflation reste bien contenue.
Une croissance modérée soutenue par la consommation des ménages
Et maintenant ? L’incertitude liée à la politique gouvernementale freine la croissance américaine, mais nous restons à l’aise avec l’idée qu’elle continuera à progresser à un rythme correct — sans excès ni faiblesse marquée.
Cela tient en grande partie au fait qu’un ralentissement brutal de la consommation semble peu probable, en raison de la croissance soutenue du revenu réel (c’est-à-dire corrigé de l’inflation). Cette dynamique est principalement due à l’augmentation du soutien budgétaire public. Certes, cela pèse sur la soutenabilité de la dette à long terme, mais à court terme, c’est un facteur favorable à la consommation, donc à la croissance.
Une vigilance maintenue sur le marché de l’emploi
Qu’est-ce qui pourrait remettre cela en cause ? Comme toujours, une dégradation significative du marché du travail serait l’élément déterminant qui nous rendrait plus prudents sur les perspectives de croissance. Nous continuerons à suivre de près une large palette d’indicateurs sur l’emploi — en particulier les demandes hebdomadaires d’allocations chômage, qui augmentent récemment.
L’assouplissement monétaire touche à sa fin en zone euro
Du côté de la zone euro, le principal développement du mois écoulé est la reconnaissance par la Banque centrale européenne (BCE) que nous approchons, voire que nous avons atteint, la fin de son cycle de baisse des taux. Nous estimons que les arguments en faveur de nouvelles baisses sont désormais limités, compte tenu de l’amélioration de la croissance dans la région et du soutien croissant apporté par les politiques budgétaires (notamment les dépenses publiques).
Un ralentissement plus marqué au Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, on observe des signes plus clairs de ralentissement sur le marché de l’emploi, ainsi qu’un affaiblissement des pressions inflationnistes sous-jacentes, notamment en ce qui concerne les salaires. Nous pensons que les anticipations du marché sur un taux terminal plus élevé que dans d’autres économies développées créent des opportunités, car nous prévoyons un rapprochement avec les autres grandes banques centrales.
Des arbitrages sur la courbe et entre zones géographiques
Sur les taux, nous conservons une position neutre sur la duration globale (exposition au risque de taux), et nous privilégions les stratégies de pentification de la courbe aux États-Unis (avec une position acheteuse sur le point à 5 ans et vendeuse sur le 30 ans), ainsi que des opportunités inter-marchés (par exemple, long gilts contre Canada et Allemagne).
Une révision à la baisse du high yield US
Concernant le crédit d’entreprise, après une performance très positive, nous abaissons notre notation sur l’indice CDX high yield américain (indices de dérivés de crédit) en raison d’un affaiblissement des arguments de valorisation.
Une préférence pour les titres court terme investment grade
Nous maintenons une vue négative sur l’investissement grade (IG) dans son ensemble, compte tenu de valorisations jugées chères, mais nous restons relativement plus positifs sur les titres de courte échéance dans ce segment.
Les MBS d’agences US restent l’actif préféré
Les titres adossés à des créances hypothécaires émis par les agences américaines (US agency MBS) demeurent notre choix privilégié en termes d’allocation, car ils continuent d’offrir des rendements plus élevés et une volatilité plus faible que les obligations d’entreprises IG américaines.
Traduit du Insight - Schroders: US consumer spending unlikely to slow, James Bilson, stratégiste obligataire chez Schroders
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Voir aussi : L’obligataire reste attractif malgré la volatilité
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