La croissance de l’emploi américain inquiète encore les marchés (Ofi Invest AM)

Analyses de marchés
croissance américaine

Dans le sillage de données mitigées, les inquiétudes sur la tenue de la croissance américaine persistent et un mouvement d’aversion au risque revient sur les marchés.

La performance des obligations et l'évolution des taux d'intérêt

Les obligations réalisent des bonnes performances avec une baisse marquée des taux d'intérêt et, en particulier, des taux d’intérêt courts. Depuis le sommet atteint à la fin du mois d'avril, le rendement américain à 10 ans a baissé d'environ 100 points de base et le rendement à 2 ans d'environ 130 points de base. Tout au long de l’été, la courbe des taux américaine a été marquée par une forte pentification et, après la publication du rapport sur l'emploi de vendredi, elle n'est plus inversée pour la première fois depuis juin 2022. Le marché s'attend à ce que la Fed réduise ses taux de 50 points de base en septembre et à ce que les taux reviennent à la neutralité assez rapidement, vers la mi-2025.

Lire aussi : « The time has come for policy to adjust » Fed

L'impact de la justice américaine sur les indices boursiers

Les indices boursiers ont souffert tout au long de la semaine, notamment les indices qui ont un poids important de la technologie depuis que la justice américaine s’intéresse de près à Nvidia. Selon l’agence Bloomberg, le groupe fait l'objet d'une citation à comparaître de la part du département américain de la Justice car il aurait violé les lois antitrust américaines.

Etats-Unis : croissance lente mais résilience économique

Les enquêtes ISM menées auprès des entreprises américaines indiquent que le secteur des services est compatible avec une économie à croissance lente, mais pas plus. Mais les données dures montrent que l'économie a mieux résisté au troisième trimestre que ne le suggèrent les enquêtes. Différentes sont les perspectives du secteur manufacturier qui restent en zone de contraction depuis presque 2 ans.

Les dernières données montrent que le rythme de normalisation du marché du travail s'accélère, que l'excès de demande a été absorbé et que le marché du travail est actuellement en équilibre avec un ratio de 1,1 offre d'emploi par chômeur (inférieur à celui de la période pré-Covid). En août, les effectifs ont augmenté de 142 000, en-dessous des attentes, et la révision à la baisse des données précédentes (83 000 au cours des 2 derniers mois) suggère que le marché du travail était plus faible qu'estimé. Des signaux positifs sont venus de l'enquête auprès des ménages, qui a montré une baisse du taux de chômage (à 4,2 %) et une hausse du taux de participation. Dans l'ensemble, les entreprises n'ont pas encore procédé à des licenciements, préférant à ce stade réduire le temps de travail. En résumé, un tableau mitigé, mais pas assez faible pour apporter la certitude d’une réduction de 50 points de base des taux directeurs lors de la prochaine réunion de la Fed.

Révision à la baisse de la croissance du PIB de la zone Euro et difficultés persistantes

La croissance du PIB de la zone Euro au deuxième trimestre a été révisée légèrement à la baisse (de 0,3 % à 0,2 % sur le trimestre) et sa composition illustre les difficultés des fondamentaux de la zone, la consommation et l'investissement ayant du mal à se redresser.

Nommer Michel Barnier Premier ministre : un bouleversement politique en France

Une des principales nouvelles de la semaine est que le président français Emmanuel Macron a nommé Michel Barnier au poste de Premier ministre. Cette nomination fait suite aux élections législatives à l'issue desquelles aucun parti ou groupe n'a été en mesure d'obtenir une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Michel Barnier est issu du parti de droite Les Républicains et est connu au sein de l'UE pour avoir occupé le poste de négociateur en chef pour le Brexit.

Lire aussi : Nouveau Premier ministre, impacts sur le marché immobilier

Il hérite d’une situation budgétaire probablement encore plus dégradée qu’attendu : le ministre démissionnaire Bruno Le Maire a annoncé que le déficit des comptes publics pourrait s’élever à 5,6 % du PIB cette année si aucune mesure supplémentaire en nouvelles recettes ou moindres dépenses n’était prise. La France a demandé à la Commission européenne un délai supplémentaire pour l'envoi de son plan pluriannuel de réduction du déficit public, qui devait initialement être transmis d'ici au 20 septembre.

Lire aussi : Les marchés actions retrouvent leur niveau de mi-juillet

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