La croissance du PIB US quasi deux fois supérieure à celle de la zone euro (Sunny AM)
Point marché US : le récapitulatif de la séance
La Bourse de New York a clôturé en baisse, freinée par les inquiétudes persistantes des investisseurs face à l’inflation et aux signaux d’une politique monétaire stricte de la Réserve fédérale. Le Dow Jones a reculé de 0,47 %, le NASDAQ de 0,64 % et le S&P 500 de 0,60 %. Ces baisses font suite aux dernières données d’inflation et aux propos de Jerome Powell, président de la Fed.
Les indices avaient grimpé récemment, mais sans catalyseur pour poursuivre leur hausse. En octobre, l’indice des prix à la production (PPI) a atteint 2,4 % en glissement annuel, légèrement au-dessus des prévisions des analystes, alors que l’indice des prix à la consommation (CPI) a accéléré à 2,6 %, contre 2,4 % en septembre.
Powell a déclaré que même si l'inflation s'approche de l’objectif de long terme de 2 %, elle reste élevée, ce qui pousse la Fed à rester prudente sur une éventuelle baisse de taux. Il a ajouté que l'économie ne montre pas de signes nécessitant une réduction rapide des taux. Par ailleurs, les éventuelles hausses de tarifs douaniers sous l'administration Trump pourraient exercer une pression à la hausse sur les prix, tout comme le creusement du déficit anticipé.
Dans ce contexte, la croissance (-0,58 %) a surperformé la value (-0,64 %) et deux des onze secteurs ont clôturé la séance en territoire positif. A noter, la surperformance du secteur de l’énergie (+0,14 %) tandis que les secteurs des industriels (-1,69 %) et de la santé (-1,54 %) terminent bon dernier. Au niveau macro, letaux10ansUSestenbaissede1bpà4,44%etledeuxansest enhaussede6bpà4,35%.Ledollarestenhaussede0,33%à 0,9497 contre euro.
Les États-Unis continuent de surperformer au T4
Les performances se détachent des Mag 7 au second semestre
Actualité des sociétés : les trois grandes capitalisations ont échappé aux prises de bénéfices
À la cote, les trois plus grandes capitalisations mondiales : Nvidia (+0,33 %), Apple (+1,38 %) et Microsoft (+0,40 %) – ont échappé aux prises de bénéfices, d’autres géants technologiques comme Alphabet (-1,74 %) et Amazon (-1,22 %) ont vu leurs titres reculer.
Cisco a publié des résultats financiers supérieurs aux attentes pour son premier trimestre fiscal, avec un chiffre d'affaires de 13,8 milliards de dollars et un bénéfice ajusté par action de 91 cents. Les commandes ont augmenté de 20 %, soutenues par une reprise des dépenses des entreprises dans plusieurs secteurs et un fort investissement dans les infrastructures liées à l'IA. Pour le trimestre suivant, Cisco anticipe un chiffre d'affaires entre 13,75 et 13,95 milliards de dollars, au-dessus des prévisions. L'objectif annuel pour 2025 a été légèrement relevé, mais reste sous les attentes du marché.
Dans le Dow Jones, le secteur de la santé a été particulièrement affecté, avec l’annonce de la nomination de Robert F. Kennedy Jr. comme futur secrétaire de la Santé dans l’administration Trump. Connu pour son scepticisme vis-à- vis des vaccins et ses positions controversées, cette nomination a inquiété le secteur, impactant notamment UnitedHealth (-2,10 %), Amgen (-1,83 %) et Johnson & Johnson (-0,89 %).
Par ailleurs, Disney a grimpé de 6,23 % après des résultats trimestriels meilleurs qu’anticipé, soutenus par une solide performance dans le cinéma et une amélioration de la rentabilité de ses services de streaming.
Le groupe de mode Tapestry a bondi (+12,80 %) après avoir annoncé qu'il renonçait à l'acquisition de Capri (+4,43 %), suite à un blocage de la fusion par une juge fédérale fin octobre.
Le groupe hôtelier américain Hilton Worldwide a annoncé une nouvelle autorisation de rachat d'actions pour un montant de 3,5 milliards de dollars, portant le total des rachats autorisés à 4,8 milliards de dollars. Cette décision survient quelques jours après avoir révisé à la baisse ses prévisions de revenu par chambre disponible, en raison d'un ralentissement des dépenses de consommation.
Dans le secteur des véhicules électriques, les actions ont chuté après un rapport de Reuters selon lequel l’équipe de Trump envisage de supprimer le crédit d’impôt de 7 500 dollars pour l'achat de voitures électriques aux États-Unis. Rivian a plongé (-14,30 %), suivi de Lucid (-4,59 %), et Tesla a également reculé de 5,77 %, même si sa position dominante pourrait lui permettre de mieux absorber l'impact que ses concurrents.
Économie et marchés US : la croissance du PIB US presque deux fois supérieure à celle de la zone euro
Hausse des prix à la production aux États-Unis en octobre
Les prix à la production aux États-Unis ont augmenté en octobre, principalement en raison de la hausse des coûts de gestion de portefeuille et d'autres catégories intégrées dans l'indice d'inflation préféré de la Réserve fédérale. D'après les données publiées jeudi par le Bureau of Labor Statistics (BLS), l'indice des prix à la production (IPP) pour la demande finale a progressé de 0,2 % par rapport au mois précédent, après une révision à la hausse de 0,1 % en septembre. Sur un an, l'IPP a enregistré une hausse de 2,4 %.
L'inflation, hors alimentation et énergie, en progression constante
L'IPP, hors alimentation et énergie, a augmenté de 0,3 % en octobre, atteignant 3,1 % sur un an. Bien que les pressions inflationnistes aient diminué cette année, le manque de progrès récent et la menace de nouveaux tarifs sous l’administration Trump accroissent les incertitudes sur l’inflation et les taux d’intérêt.
Anticipations des économistes sur la volatilité des prix à la production
La volatilité des prix à la production pourrait augmenter à mesure que les entreprises ajustent leurs chaînes d'approvisionnement face au risque de tarifs. Certains économistes prévoient désormais une hausse de 0,3 % pour l'indice PCE de base, ce qui impliquerait un taux annuel supérieur à l'objectif de 2 % de la Fed. Ce rapport est attendu le 27 novembre.
Évolution des coûts des services et des marges dans certains secteurs
Le rapport montre aussi une hausse des coûts des services, de 0,3 %, après une progression de 0,2 % le mois précédent, ainsi qu'une augmentation des marges dans les secteurs de la machinerie et des services de télévision. En revanche, la hausse globale de l'IPP a été tempérée par une baisse des prix de gros dans l'alimentation et l'énergie.
Données volatiles des demandes d'allocations chômage
Les données des demandes d’allocations chômage sont particulièrement volatiles en ce moment, les États du Sud-Est se relevant de deux ouragans et les travailleurs de Boeing ayant récemment terminé une grève de plusieurs semaines. À ce niveau, les nouvelles demandes sont inférieures à la moyenne des deux dernières années. La moyenne mobile sur quatre semaines, qui aide à lisser cette volatilité, est également en baisse, atteignant 221 000, son niveau le plus bas depuis mai.
Baisse des demandes continues d'allocations chômage
Les demandes continues, indicateur du nombre de personnes percevant des allocations, sont tombées à 1,87 million pour la semaine se terminant le 2 novembre. Après ajustement saisonnier, les nouvelles demandes ont toutefois légèrement augmenté, avec des hausses significatives en Californie, à New York et au New Jersey, tandis que le Michigan a enregistré une forte baisse, probablement en raison de la fin des mises à pied temporaires dans l’industrie automobile. Cependant, plusieurs grandes entreprises, comme Boeing et Nissan, ont récemment annoncé des réductions d’effectifs importantes, avec respectivement 17 000 et 9 000 suppressions de postes prévues à l’échelle mondiale.
Jerome Powell souligne la résilience de l'économie américaine
Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a récemment mis en avant la bonne performance de l’économie américaine, qu’il considère comme plus vigoureuse que celle des autres grandes économies. Cette solidité repose notamment sur une croissance du PIB presque deux fois supérieure à celle de la zone euro, un taux de chômage faible et une inflation en nette baisse, bien qu'elle ait légèrement rebondi en octobre à 2,6 % sur un an.
Powell a souligné que l'économie américaine n’envoyait pas de signaux pressants pour une nouvelle baisse rapide des taux, permettant ainsi à la Fed de prendre ses décisions avec prudence. Bien que l’inflation se rapproche de l’objectif de 2 %, elle n'y est pas encore complètement, et Powell anticipe une baisse progressive mais parfois instable des prix.
Prévisions de la Fed pour une baisse de taux en décembre
Selon l'outil FedWatch du CME Group, la Fed devrait baisser ses taux dans la fourchette 4,25 % et 4,5 % le 18 décembre 2024, à l'issue de la prochaine réunion monétaire. Cette hypothèse affiche désormais de 58,9 % de probabilité contre 41,1 % pour un statut quo dans la fourchette 4,5 %-4,75 %.
Matières premières : le marché reste incertain
Les cours du pétrole ont légèrement progressé jeudi, marquant un rebond technique malgré les inquiétudes persistantes quant à une offre excédentaire dans les mois à venir. Le Brent pour livraison en janvier a gagné 0,39 % pour atteindre 72,56 dollars le baril, tandis que le WTI américain pour décembre a également augmenté de 0,39 %, s'établissant à 68,70 dollars.
Le marché reste incertain quant à sa direction, il semble que le marché soit dans une période de consolidation des prix. De plus, la publication récente de l’Agence internationale de l'énergie (AIE) a légèrement revu à la hausse ses prévisions de demande pour 2024, mais anticipe un ralentissement de la croissance de la demande, laissant présager un excédent dès 2025.
L’Opep a aussi réduit ses prévisions de demande pour les prochaines années, tandis que le ralentissement économique en Chine, lié à une faible consommation et à une crise immobilière, pèse sur la demande mondiale de pétrole. Dans ce contexte, la trajectoire future des prix dépendra des décisions de production de l'Opep+ lors de leur réunion de décembre.
Enfin, le renforcement du dollar américain rend le pétrole plus coûteux pour les acheteurs étrangers, ce qui peut peser sur la demande.
Par Eric Lafrenière, Sunny AM
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