La dette publique française est-elle soutenable ?

Économie
dette publique france 2000 à T4 2024

La dette française franchit un nouveau sommet historique

La dette publique française a encore gonflé au deuxième trimestre 2025 pour atteindre 3 416,3 milliards d’euros, soit 115,6 % du produit intérieur brut (PIB), après 113,9 % au premier trimestre. Cette progression de 70,9 milliards d’euros en trois mois constitue un nouveau record, dépassant largement les niveaux du début du quinquennat Macron où la dette s’établissait à 101,2 % du PIB, soit 2 281,3 milliards d’euros.

dette publique france 2000 à T4 2025

Une spirale alimentée par un déficit structurel

Depuis 1975, la France n’a jamais cessé d’accumuler des déficits, entraînant une hausse continue de l’endettement, particulièrement marquée depuis 2019. Outre les mesures de soutien face aux crises sanitaire et inflationniste, la baisse non financée de certains prélèvements obligatoires et une croissance économique plus faible que prévu expliquent cette aggravation. Les économistes soulignent que le déficit français est désormais structurel, un tournant ayant été observé dès la crise des gilets jaunes.

Un budget 2026 sous haute tension politique et sociale

Le Premier ministre, toujours en quête d’un compromis pour éviter une censure, dispose jusqu’à la mi-octobre pour présenter un projet de budget. Les tensions sociales se multiplient déjà : l’intersyndicale prévoit une journée de mobilisation le 2 octobre pour réclamer plus de justice fiscale, tandis que le patronat organisera un meeting le 13 octobre contre les débats fiscaux jugés dangereux.

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La France, troisième pays le plus endetté de la zone euro

Avec une dette représentant 115,6 % du PIB, la France se classe désormais troisième pays le plus endetté de la zone euro, derrière la Grèce et l’Italie. Son déficit public, attendu à 5,4 % du PIB cette année, reste largement au-dessus du seuil européen de 3 % qui permettrait de stabiliser l’endettement. Pour 2026, l’effort budgétaire à consentir reste incertain, entre les 35 milliards envisagés par la droite et les 22 milliards souhaités par les socialistes, loin des 44 milliards initialement proposés pour ramener le déficit à 4,6 % du PIB.

Les voisins européens salués par les agences de notation

Alors que la France voit sa note dégradée par Fitch et ses perspectives abaissées à « négatives » par Scope Ratings, l’Espagne, l’Italie et le Portugal enregistrent des améliorations. Madrid a récemment été récompensée par Moody’s et Fitch pour ses gains de productivité et la vigueur de son économie. L’Italie et le Portugal ont également vu leur notation relevée, signe de la confiance retrouvée dans leur trajectoire budgétaire.

Une divergence croissante avec la zone euro

Selon Eurostat, entre fin 2022 et début 2025, le ratio dette/PIB a augmenté de 2,7 points en France, alors qu’il a reculé dans la zone euro. Sur dix ans, la France enregistre une hausse de 14,4 points quand la zone euro affiche une baisse de 3,6 points. Ce décrochage s’explique par l’absence d’ajustements budgétaires comparables à ceux menés par les pays du Sud, qui ont profité de la crise de la zone euro pour réformer leurs finances publiques.

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Des perspectives inquiétantes pour les prochaines années

Fitch anticipe une dette française à 121 % du PIB en 2027, sans horizon clair de stabilisation. L’OCDE avertit que la France devra mener des efforts significatifs pour inverser la tendance, dans un contexte politique fragmenté qui complique la mise en place d’un plan budgétaire pluriannuel. Les débats portent désormais sur les leviers d’action : hausse d’impôts, réduction des dépenses ou mesures combinées, alors que de nombreux secteurs comme l’armée, la justice ou la santé sont jugés intouchables.

Une répartition contrastée de l’endettement public

Au deuxième trimestre 2025, la hausse de la dette concerne principalement l’État, dont la contribution progresse de 64,3 milliards d’euros. Les administrations de sécurité sociale augmentent aussi leur dette de 7,8 milliards, tandis que celle des administrations publiques locales reste quasi stable. Malgré cette progression, la dette nette augmente légèrement moins vite que la dette brute grâce à une hausse de la trésorerie des administrations publiques.

Sources : 20 Minutes, Le Figaro, Public Sénat, Insee

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