"Difficile de remonter la pente, arrêté en pleine côte !" Christian Bito (ESSEC et SLGP)


Pourquoi les marchés restent de marbre face aux signaux économiques
Pourquoi les marchés sont-ils restés de marbre après le manque d'inspiration que nous pouvions sentir dans le discours de la BCE malgré son –0,25% ? Après la révision à la baisse des perspectives du FMI, c'est maintenant l'OCDE qui revoit la croissance à la baisse, notamment pour la France qui ne réaliserait plus que plus 0,6% en 2025. La BCE prévoit toujours plus 0,9 pour la zone euro car le premier trimestre s'est révélé bon avec plus 0,6%.
Des exportations soutenues par une anticipation des taxes
Attention néanmoins, la hausse des exportations est probablement liée à des achats américains qui expliquent ce bon chiffre avant l'arrivée des taxes douanières. Il n'y a pas d'effet d'entraînement. La BCE d'ailleurs abaisse de moins 0,1 son chiffre pour 2026 à plus 1,1% montrant que pour le moment, tout le chemin parcouru par la baisse des taux directeurs de 4,50 à 2,15 n'a pas permis de remonter la pente. De plus, le dernier PMI composite se rapproche de la zone de contraction à 50,2.
Un plan d’investissement allemand à effets différés
Le plan allemand de 500 milliards d'euros pour la défense et l'infrastructure produira des effets, mais comme l'a dit Mme Lagarde, étalé sur 5 ans. Les autres pays, France en tête, ne peuvent guère prendre d'initiative car elles sont bloquées par l'ampleur de leurs déficits. Dans ce contexte, à faune pardon à taux, l'inflation poursuit sa décrue à 1,9%.
Le repli des matières premières favorise le ralentissement des prix
Comme aux Etats-Unis, la baisse du coût des matières premières a favorisé cette tendance. À nouveau, l'Europe ne prend pas d'initiative et laisse le devant de la scène aux Etats-Unis. Donald Trump a annoncé des droits de douane pour l'acier et l'aluminium, maintenant à 50%. Et après, il organise une négociation avec la Chine, selon dit Pentecôte. L'ISM des services de mai baisse de 51,6 à 49,9. Ces signaux, faibles, confirmés par des chiffres de création d'emplois en léger retrait, ont poussé les taux longs plutôt vers la baisse. Néanmoins, les salaires sur le marché du travail n'ont pas reculé, toujours à 3,9% sur un an glissant.
Les taux 10 ans US terminent en conséquence la semaine vers 4,50% et sous 3,25 pour le 10 ans français. Ne sont pas remontés à leur point haut de la fin du mois de mai et cela a contribué à la tenue des indices actions.
La scène politique américaine occupe l’espace médiatique
Mais si cela ne suffisait pas, la présidence américaine monopolise l'actualité avec la dispute médiatisée entre Donald Trump et Elon Musk. Musk critique le projet de loi phare, le Big Bill. Il n'a pas hésiter à m'emprunter l'idée de passer sur son réseau X la musique de Kill Bill, le film bien sûr.
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