Donation-partage : une mauvaise rédaction peut entraîner des litiges successoraux

Droit
donation partage

Une affaire récente illustre les dangers d’une rédaction imprécise

Dans une décision récente, la Cour de cassation rappelle qu’une donation-partage mal structurée peut compromettre l’équilibre d’une succession. En l’occurrence, un couple avait, en 1999, transmis une partie de ses biens à trois de leurs quatre enfants via une donation-partage. Au décès des parents en 2018, le projet de partage établi par le notaire a été contesté par certains héritiers. En cause : la manière dont les biens donnés avaient été intégrés à la succession, entraînant des déséquilibres jugés contraires aux règles légales.

La réunion fictive et le rapport des biens ne doivent pas être confondus

Lors d’une succession, la loi impose une « réunion fictive » des donations antérieures pour calculer la réserve héréditaire et la quotité disponible. Cette opération permet d’évaluer l’ensemble du patrimoine transmis, sans obliger les bénéficiaires à restituer les biens reçus. En revanche, le « rapport des biens », qui consiste à réintégrer la valeur d’une donation pour rééquilibrer le partage, ne s’applique pas automatiquement en cas de donation-partage.

Dans l’affaire jugée, le notaire avait, selon la Cour, procédé à un calcul erroné, en tenant compte des biens donnés comme s’ils devaient faire l’objet d’un rapport, créant ainsi des compensations injustifiées. La Haute juridiction a estimé que ce traitement portait atteinte aux droits des héritiers et ne respectait pas le principe d’intangibilité des donations-partages.

Une donation-partage bien rédigée permet d’éviter les litiges successoraux

La donation-partage est conçue pour anticiper la transmission patrimoniale et en fixer les modalités du vivant du donateur. Lorsqu’elle est correctement rédigée, elle sécurise la répartition et limite les risques de conflits. Encore faut-il que sa rédaction respecte strictement les règles du Code civil, notamment l’exclusion du rapport des biens déjà partagés.

Pour cela, le recours à un notaire compétent est indispensable. L’acte doit indiquer clairement que la donation-partage est faite en avance de part successorale et fixer la valeur des biens au jour de la donation. Toute ambiguïté peut entraîner des interprétations divergentes et ouvrir la voie à des contestations devant les tribunaux, comme l’a montré cette affaire.

Un rappel utile pour les praticiens et les familles

Cette jurisprudence constitue un signal clair pour les familles et les professionnels du droit : une donation-partage ne protège des litiges que si elle est irréprochable sur le plan juridique. Le soin apporté à sa rédaction, la compréhension des mécanismes de réserve et de quotité disponible, et l’information des héritiers sont autant d’éléments clés pour garantir la paix successorale.

Source : Boursorama

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