Les États-Unis dominent le MSCI World à 75%
Nous venons de passer un cap symbolique : les États-Unis ont en effet dépassé la barre de 75 % de pondération au sein du MSCI World qui regroupe les 1409 plus grandes capitalisations boursières de la planète !
En 1999, les États-Unis pesaient 50 % de ce même indice. À l’époque, cela semblait beaucoup, mais l’expérience avait déjà été menée, puisque les États-Unis, à la grande époque des Nifty Fifty (ces 50 actions de croissance et dont la solidité faisait qu’elles dominaient la cote dans les années 1950/1960) atteignaient un poids de 70%.
Et puis il y avait eu le Japon : ce dernier était passé de 5 % environ de l’indice MSCI World en 1970 à environ 50% au plus haut du Nikkei 225 an 1989. Mais 75 %... c’est du jamais vu !
Après les Nifty Fifty, les Mag Seven
Nous ne parlons plus de Nifty Fifty aujourd’hui, mais de Mag 7. Elles ne sont plus 50, mais 7. Ces 7 sociétés (Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla) ont tiré les indices américains et en atteignant des capitalisations boursières impressionnantes, ont entrainé avec elles le poids des États-Unis dans l’indice mondial. Elles représentent en effet aujourd’hui 22 % de l’indice Mondial…
La domination des marchés américains est énorme
Prenons ces quelques statistiques pour s’en rendre compte :
• Les trois plus grandes capitalisations américaines (Apple, Nvidia & Microsoft) sont chacune plus grosse que le CAC 40 ou que le PIB français ;
• Les quatre plus grandes capitalisations américaines (les trois précédentes plus Alphabet) pèsent plus que l’ensemble de la capitalisation boursière européenne ;
• Il faut additionner les 17 plus grandes capitalisations boursières européennes en commençant par Novo Nordisk et en terminant par Allianz pour espérer atteindre la capitalisation boursière de la seule Apple…
Ces chiffres sont évidemment impressionnants et nous en tirons à minima deux remarques :
1. Est-ce que cette domination peut durer ?
2. L’Europe est décidément très en retard.
À la première question, nous répondrons à deux niveaux :
• Le Japon a connu son heure de gloire, mais la crise bancaire et immobilière du début des années 90 a emporté le marché boursier qui aura mis près de 35 ans pour retrouver son plus haut, mais ces décennies perdues ont fait que le pays du soleil levant ne pèse plus qu’un peu plus de 5% du MSCI World… Donc dans l’absolu, oui ce n’est pas parce que les Etats-Unis pèsent aujourd’hui plus de 75% de cet indice qu’ils ne pourraient pas revenir à 50%. Cependant, ce qui a fait les Etats-Unis avaient déjà vu leur poids passer de 70% à 30% entre 1970 et 1990 est lié justement à l’essor du Japon en relatif…
• … et aujourd’hui, nous ne voyons pas comment le Japon ou même l’Europe pourraient contester la domination américaine compte tenu des problèmes intrinsèques à ces deux zones (même si le marché actions japonais se réforme en profondeur). Aussi, la question est de savoir si les Mag 7 et plus généralement le secteur de la technologie américaine peut se retourner, en tout cas suffisamment pour en relatif pénaliser l’ensemble de la capitalisation boursière américaine par rapport aux autres zones, nous semble prématurée pour le moment. Car en effet, si elles peuvent connaitre une correction (les arbres ne montent pas au ciel), les marchés européens notamment auront du mal à faire beaucoup mieux si les Etats-Unis souffrent.
Au deuxième point qui est plutôt une remarque, nous ajouterons que le déclin de l’Europe en termes de poids au sein du MSCI World est tout autant impressionnant que l’accroissement des Etats-Unis. Certes, le vieux continent n’a que rarement dépassé les 30% (Royaume-Uni inclus), mais la tendance depuis l’éclatement de la bulle internet en 2001 est très mauvaise puisque ce poids est désormais inférieur à 15%…
Les Etats-Unis, incontournables !
Autrement dit, en termes d’investissement, les Etats-Unis sont aujourd’hui une zone inévitable (ne l’a-t-elle vraiment pas été un jour… ?). Les gestions indicielles sont obligées d’accompagner sa progression et les gérants actifs internationaux sont de plus en plus coincés entre suivre la tendance ou prendre un risque relatif élevé en sous-pondérant la zone qui offre les meilleures performances depuis des années…
Par Gérald Grant, CFA, Fundesys
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