L'Europe et les Etats Unis, deux économies à des vitesses différentes (Edmond de Rothschild AM)

Analyses de marchés
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Le ralentissement de la croissance économique chinoise pour le 3ème trimestre était moins marqué qu’attendu, et les indices actions en bénéficient. En Europe, la situation économique a évolué avec, d’une part, un ralentissement plus net de l’inflation et, d’autre part, une dégradation des perspectives économiques. Aux États-Unis, les dernières publications montrent une économie toujours résiliente à la fois au niveau de la consommation et du marché de l’emploi.

L’Europe souffre des faiblesses de l’économie chinoise

Si les détails chiffrés du plan de relance économique chinois se font attendre, les autorités ont néanmoins réitéré leur volonté de soutenir l’activité via des émissions de dettes supplémentaires pour aider les collectivités locales, les ménages et le secteur de l’immobilier. De plus, le ralentissement de la croissance économique pour le 3ème trimestre était moins marqué qu’attendu et les indices actions chinois en bénéficient.

L’amélioration de l’économie chinoise est largement attendue par l’Europe qui a souffert ces derniers temps de la faiblesse chinoise, comme en témoignent cette semaine les résultats de plusieurs entreprises européennes exposées à la Chine. En effet, en Europe, la situation économique a évolué avec, d’une part, un ralentissement plus net de l’inflation et, d’autre part, une dégradation des perspectives économiques.

La BCE réduit ses taux directeurs pour soutenir l’économie européenne

Face à cette dynamique, la BCE a réduit, pour la 3ème fois cette année, ses taux directeurs de 25 pb, portant le taux de rémunération des dépôts à 3,25%. Néanmoins, Christine Lagarde n’a donné aucune indication pour la suite. Ainsi, après ces annonces, l’impact sur les taux et les actions européennes était limité.

Désinflation au Royaume-Uni et baisse des tensions sur le marché du travail

Au Royaume Uni, la désinflation se poursuit également, en lien avec une baisse des tensions sur le marché du travail et des hausses de salaires qui ralentissent. L’inflation sous-jacente se tasse nettement en septembre, notamment dans les services. Les taux réagissent et perdent près de 20bp en quelques jours.

Résilience de l’économie américaine face à la consommation et l’emploi

Aux États-Unis, les dernières publications montrent une économie toujours résiliente à la fois au niveau de la consommation et du marché de l’emploi. En effet, les ventes au détail étaient en hausse (0.4%, soit 4 fois supérieures à la dernière publication) et les demandes de chômage en baisse (241k vs 258k précédemment). Cette résilience économique implique une moindre nécessité d’une nouvelle baisse des taux directeurs de 50pb, ce qui a entraîné un léger rebond des taux américains suite à la publication de ces chiffres.

Élections américaines : Donald Trump en tête dans les sondages

Au niveau politique, à moins de trois semaines des élections, Donald Trump gagne du terrain dans les sondages avec les états du Nevada et du Michigan qui basculent en sa faveur, ce qui lui permettrait d’obtenir 302 grands électeurs contre 236 pour Kamala Harris. Cette dynamique favorable pour l’ancien président contribue au rebond des taux souverains américains, sa politique étant jugée plus inflationniste que celle de Kamala Harris.

Prix du pétrole en baisse sous l'effet des prévisions de demande de l’OPEP

Sur le marché du pétrole, la nouvelle révision à la baisse des prévisions de demande par l’OPEP (notamment en Chine) et les informations américaines assurant que la riposte israélienne contre l’Iran ne viserait pas les installations énergétiques du pays poussent le prix du baril à la baisse autour de 75$.

Stratégie d’investissement : positions neutres sur les actifs risqués

Dans un contexte de marché dominé à court terme par l’incertitude liée aux résultats des élections américaines et le risque géopolitique, nous conservons une position neutre sur les actifs risqués. Au sein des actions, nous privilégions l’exposition aux actions japonaises qui bénéficient d’un discours accommodant du nouveau premier ministre et seront plus à l’écart de ces incertitudes, et prenons profit sur les actions anglaises, en lien avec la baisse de prix du pétrole.

Sur le marché obligataire, nous restons neutres tout en favorisant une approche flexible dans un contexte où la dynamique des taux peut diverger à court terme.

Actions européennes : La BCE réduit ses taux, mais l’impact reste limité

Le 17 octobre 2024, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé une nouvelle réduction de son taux de dépôt, le faisant passer à 3,25 %. Lors de la conférence de presse, Christine Lagarde a précisé que cette décision visait à soutenir une économie européenne en stagnation, tout en notant que les prévisions de croissance avaient été révisées à la baisse. Les marchés européens ont réagi positivement à cette annonce, bien qu'ils restent attentifs aux décisions de la Fed, pouvant influer sur leurs futures orientations. La réduction des taux et la révision de l'inflation à la baisse ont profité aux secteurs sensibles aux baisses de taux, avec les services publics et les services de communication surpassant le marché action européen cette semaine.

Résultats des entreprises européennes : LVMH, ASML et Ferrari sous les projecteurs

Au niveau microéconomique, la volatilité a été de mise en raison du début de la saison des résultats. Dans le secteur du luxe, LVMH a rapporté une baisse de croissance de 3%, principalement en raison d’une contraction de 5% dans sa division Fashion & Leather Goods, un chiffre bien en deçà des attentes des analystes. Après la publication des résultats, le titre a initialement chuté de 6%, bien qu'il rebondisse vendredi, notamment grâce à de bonnes statistiques économiques en Chine. De son côté, Brunello Cucinelli a enregistré une croissance de près de 13% au cours des neuf premiers mois de l'année, conforme aux attentes du marché. Toutefois, ces résultats ont été appréciés par le marché car Brunello Cucinelli est une des rares sociétés à ne pas subir le ralentissement de la Chine.

En revanche, ASML a subi des résultats très décevants, notamment en ce qui concerne ses prises de commandes, bien inférieures aux prévisions. En conséquence, la direction a révisé à la baisse ses prévisions de résultats annuels, entraînant une chute de près de 20% du titre après la publication.

Parmi les annonces marquantes de la semaine, Ferrari a révélé sa nouvelle Supercar, la F80. Les Supercar, développées tous les dix ans, intègrent les technologies les plus avancées, tirées de leur département haute performance, y compris les équipes de R&D de la F1 et des courses d'endurance. Ferrari a prévu de produire 799 exemplaires, au prix de 3,9 millions de dollars par voiture. Bien que cette annonce ait été anticipée par les investisseurs et s'inscrive dans le plan stratégique 2022-2026 de Ferrari, le volume de production et le prix se sont révélés largement supérieurs aux estimations des analystes, provoquant une réaction positive pour le titre, qui affiche d'ores et déjà une belle performance depuis le début de l'année, surpassant nettement le reste du secteur automobile.

Marchés américains : les petites capitalisations et les banques régionales soutiennent la hausse

Nouvelle semaine de hausse sur les marchés, enfin soutenus par la performance des petites capitalisations boursières. Le Russell 2000 croît de +2,2%, alimenté par la bonne performance des banques régionales (+4,19% pour l’indice). Le S&P500 est en hausse de 0,48%, tandis que les résultats d’ASML en Europe, impactant la chaîne de valeur des semis américains, ont mis sous pression relative le Nasdaq100, en baisse de -0,43%.

Les titres des banques régionales ont été supportés par les multiples publications au sein des bancaires. Les résultats de Citi meilleurs que prévu ont été soutenus par des revenus de frais bancaires en hausse, avec une surprise à la hausse dans le trading d'actions (+32 % en glissement annuel) et les services. En revanche, le revenu net d'intérêts a été en deçà des attentes pour le trimestre. Concernant BofA, pas de mauvaise surprise sur les bénéfices, mais la croissance des prêts est faible. On note une augmentation des coûts, liée aux salaires et à de l’investissement spécifique. Ce discours de coûts plus forts que prévus apparaît dans les résultats de beaucoup d’entreprises, alimentant des craintes d’un possible retour de l’inflation. C’était notamment le cas de US Bancorp, la plus grande banque régionale américaine, qui rend également compte d’un impact direct de la baisse des taux sur son activité de prêts immobiliers ainsi que d’une hausse de la consommation. Leur volume de transaction de carte bancaire est en hausse de 1% par rapport à l’année précédente.

Interactive Brokers, quant à lui, a affiché de bons résultats, notamment grâce à son activité dans les produits à revenu fixe et un taux d’imposition bien plus faible que prévu. Lire l'analyse complète

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