« L’Europe devrait continuer de surperformer en 2025 » Louis de Fels et Victorie Bley (Gay-Lussac Gestion)

Après un début d’année très positif pour les marchés européens, la hausse peut-elle continuer ? L’Europe va-t-elle surperformer les États-Unis, alors que de nombreux investisseurs regardent encore majoritairement les marchés US ? Réponse avec Louis de Fels, Directeur Général et Responsable de la Gestion Collective, et Victoria Bley, Responsable Relations Investisseurs chez Gay-Lussac Gestion.
Pourquoi allez-vous vous intéresser plus à l'Europe qu'aux États-Unis ?
LF : Nous pensons sincèrement que l'Europe va surperformer en 2025. C'est le cas depuis 2 mois. Cela devrait continuer. Pourquoi ? Parce qu'en fin d'année dernière, tout le monde était très optimiste, une vague d'optimisme portée par le nouveau président Trump. Et à l'inverse, il y avait un énorme pic de pessimisme sur l'Europe. Plus personne ne voulait aller sur l'Europe entre les problématiques politiques en France, et l'Allemagne qui souffrait beaucoup.
Et puis, depuis le début de l'année, qu'est-ce qui se passe ? Comme d'habitude, quand tout le monde pense que les États-Unis vont surperformer, c'est l'Europe qui surperforme. Chez UBS, on est même passé pour la première fois à l'achat et qui parle de surperformance pour le reste de l'année de l'Europe par rapport aux États-Unis. Nous arrivons dans un contexte où peu de choses sont attendues pour l'Europe. C'est vrai qu'aujourd'hui, les estimations de PIB sont plus basses, les estimations de croissance des bénéfices par action sont de 5 %, contre environ 13-14 % aux États-Unis.
Il ne faut pas oublier que l'Europe va plutôt bien et qu'elle va bénéficier en plus d'un dollar très fort sur la croissance des bénéfices par action. Il ne faut pas oublier qu'il y a des événements politiques et géopolitiques qui vont potentiellement impacter positivement l'Europe. Il y a les élections en Allemagne qui vont peut-être redonner un coup de boost à toute l'Europe. Et le plus important, c'est surtout au niveau géopolitique. C'est sûr que le président Trump va secouer un peu l'Europe, mais si nous arrivons à une paix en Ukraine, ce serait vraiment très positif, notamment au niveau de la prime de risque européenne. Depuis la guerre en Ukraine, la prime de risque avait fortement augmenté pour l'Europe. Une paix améliorerait nettement la situation, notamment sur ce point.
Il y aurait aussi un impact sur la baisse des coûts, et surtout, cela redonnerait beaucoup de confiance. Parce qu'en Europe, comme je le disais, l’européen va bien. Il bénéficie de la croissance des salaires réels depuis plusieurs années. Au début, qu'est-ce qu'il faisait ? Il n'y avait pas de confiance, donc il épargnait. Et nous pouvons penser qu'il suffit que ce taux d'épargne revienne un peu dans la consommation. Cela sera très bénéfique au moment où les États-Unis, eux, ont un taux d'épargne qui est quasiment au plus bas. Nous avons vu l'impact que cela avait, notamment sur les retail sales. Nous pensons sincèrement que 2025 sera l'année de l'Europe.
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Dans ce contexte, comment les small caps vont-elles performer ?
VB : Chez Gay-Lussac, nous pensons qu'il y a pas mal de feux au vert pour la classe d'actifs des small caps. D'un point de vue national, nous allons surtout parler du lancement par la Caisse des Dépôts, d'un fonds de fonds investi majoritairement dans des small caps françaises. L'idée sera vraiment de soutenir tout ce qui concerne la croissance des PME et ETI françaises et de relancer les flux sur la classe d'actifs. D'un point de vue européen, nous allons parler de la Commission de l'Union Européenne, qui va faciliter tout ce qui est introduction en bourse. Aujourd'hui, l'introduction en bourse est très lourde, administrativement et en termes de coûts. La Commission a décidé d'alléger cette procédure, ce qui devrait également relancer les cotations des petites sociétés. D'un point de vue valorisation, nous sommes actuellement sur des valorisations historiquement basses. Nous pensons donc qu'il y a beaucoup d'alpha à aller chercher sur cette classe d'actifs. Dans le contexte évoqué par Louis.
LF : C'est vrai que ce que dit Victoria est très important. Pour que cette classe d'actifs surperforme, il faut que les flux reviennent. Il y a la CDC, et ce qui est important, c'est que, pour la première fois depuis quelques semaines, nous avons revu des flux massifs revenir sur l'Europe. Pour l'instant, cela concerne plutôt les large caps. Nous espérons que cela va s'étendre aux mid caps et ruisseler ensuite vers les small caps, un peu comme ce qui s'était passé en 2012, après l'intervention de Draghi. Rappelez-vous, en 2012, les large caps avaient monté en premier, puis les small caps ont suivi. Cela avait permis de réaliser de très belles performances sur les small et mid caps, de l'été 2012 jusqu'en 2018. C'est tout ce que nous souhaitons chez Gay-Lussac Gestion.
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Quels sont les fonds que vous allez mettre en avant en 2025 ?
VB : Les fonds que nous allons promouvoir pour bénéficier de ce potentiel rebond, ce seront Gay-Lussac Micro Cap Europe, qui investira dans des sociétés européennes ayant une capitalisation boursière inférieure à 500 M€. Et Gay-Lussac Micro Cap Monde, qui cherchera des sociétés de moins de 500 M€ de capitalisation à l'international. Ces 2 fonds ont réalisé une belle année en 2024, avec une performance positive et une faible volatilité. Nous pensons vraiment qu'aujourd'hui ces deux fonds sont très bien positionnés pour profiter du potentiel rebond.
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