Fed : Stephen Miran, fidèle de Donald Trump, confirmé à la veille d’une décision sur les taux

Le Sénat américain a validé de justesse la nomination de Stephen Miran au Conseil des gouverneurs de la Fed par 48 voix contre 47, à la veille d’une réunion des 16–17 septembre où une baisse de 0,25 point est attendue. Le mandat couvre la période laissée vacante par la démission d’Adriana Kugler, soit jusqu’au 31 janvier 2026. Miran arrive en congé sans solde de la Maison-Blanche, une configuration qui ravive les inquiétudes sur l’indépendance de la banque centrale, tandis que Lisa Cook a été maintenue par la justice et devrait voter.
Le vote du 15 septembre a clos une procédure accélérée afin que Stephen Miran prête serment in extremis et siège dès la réunion monétaire de cette semaine. Il occupe le siège libéré par Adriana Kugler et ne restera en poste que quelques mois, jusqu’au 31 janvier 2026. La courte durée ne diminue pas l’enjeu : elle coïncide avec un moment clé pour l’orientation des taux.
Un « congé sans solde » qui interroge l’indépendance de la Fed
Stephen Miran ne démissionne pas de la Maison-Blanche : il prend un congé sans solde de son poste de président du Council of Economic Advisers. Cette situation inédite nourrit les critiques d’ingérence politique. Des élus d’opposition pointent un risque de « servitude » vis-à-vis de l’exécutif et un précédent dans la relation entre la Fed et la Maison-Blanche.
Profil et positions : Harvard, finance et ligne pro-tarifs
Formé à Boston University puis à Harvard (PhD), passé par la gestion d’actifs et un passage au Trésor en fin de premier mandat Trump, Miran est l’un des architectes de la ligne économique présidentielle. Lors de son audition, il a soutenu, à rebours du consensus, que les droits de douane n’avaient pas provoqué de hausse « détectable » du niveau général des prix. Ses écrits passés sur la réduction des mandats des gouverneurs et la clarification de leur subordination au président alimentent les réserves, même s’il affirme désormais que l’indépendance monétaire est « essentielle ».
Donald Trump réclame depuis des mois une détente monétaire rapide, exhortant Jerome Powell à baisser les taux « maintenant ». Le consensus de marché anticipe une première baisse de 2025 de 0,25 point. Le collège de 12 votants (gouverneurs, président de la Fed de New York, quatre présidents régionaux tournants) se prononcera aussi sur les perspectives et le langage de politique monétaire.
Impact potentiel : signal politique fort, prime de risque sur l’indépendance
À court terme, la présence de Miran ne renverse pas l’équilibre interne mais peut influencer le ton des délibérations (rythme des baisses, message sur l’inflation, dot plots). Le signal politique d’un proche de la Maison-Blanche siégeant en congé sans solde au Conseil des gouverneurs pourrait alimenter une prime d’incertitude si l’indépendance perçue de la Fed se fragilise, surtout en cas de dissidences sur l’ampleur des coupes.
Malgré une tentative de révocation par l’exécutif, une cour d’appel a confirmé que Lisa Cook demeure temporairement en fonctions et participera au vote sur les taux cette semaine. Cet épisode illustre l’intensification des tensions institutionnelles autour de la Fed.
Sources : Le Monde, L'Express, Le Figaro
Ecouter/lire aussi :
Fed : les marchés en attente d’un premier assouplissement monétaire
Fed : vers une première baisse de taux en 2025 dans un contexte économique fragile
Contributeurs
Chaque jour, nous sélectionnons pour vous, professionnels de la gestion d'actifs, une actualité chiffrée précieuse à vos analyses de marchés. Statistiques, études, infographies dans divers domaines : épargne, immobilier, économie, finances, etc. Ne manquez pas l'info visuelle quotidienne !
Ne loupez aucun événement de nos partenaires : webinars, roadshow, formations, etc. en vous inscrivant en ligne.

.webp)




























