"Important la baisse des taux, mais pas-que !" Christian Bito (ESSEC et SLGP)

Analyses de marchés
Christian Bito
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Inflation, l'exemple du chocolat de Pâques

En cette période de Pâques, vous avez remarqué l'envolée des prix du chocolat. Le chocolat a effectivement augmenté d'environ 15 %. Néanmoins, cette aléa ne devrait pas remettre en cause la chaîne alimentaire. Lorsque le prix du chocolat passe de 100 à 115, l'indice d'inflation du mois monte. Mais par la suite, s'il reste à ce niveau, l'inflation n'augmente plus.

Un choc ponctuel lié aux droits de douane

Cet exemple illustre l'impact probable des droits de douane, c'est-à-dire un choc de prix, mais pas un dérapage durable. Pour que l'inflation s'installe, il faudrait qu'assez hausses de tarifs répondent des hausses de salaires. Or, la dégradation des perspectives de croissance ne devrait pas inciter aux revendications salariales.

L'inflation pourrait aussi résulter de ruptures dans les chaînes d'approvisionnement, comme en 2021, que les industriels répercutent dans leurs prix afin de conserver leurs marges. Mais nous pouvons escompter que des phénomènes de substitution se mettent en place rapidement. Par exemple, Apple qui pourrait délocaliser rapidement sa sous-traitance dans d'autres pays asiatiques que la Chine. Le consommateur pourrait se reporter aussi sur d'autres produits. Bref, ne plus manger de chocolat, mais des bonbons au miel.

Des anticipations modérées de l’inflation aux États-Unis

Ainsi, aux États-Unis, les anticipations semblent indiquer qu'après un pic en 2025 d'inflation, elle reviendrait vers 2-2,5 %. De plus, la baisse des cours de l'énergie avec un baril de Brent autour de 65 $ jouera en sens inverse sur les prix.

Une politique monétaire en cours d’ajustement

Face à la révision en baisse de la croissance et avec une inflation à 2,2 en zone euro et 2,4 aux USA, la BCE, et certainement la Fed très bientôt, abaisse leur taux directeur. Reste que cela risque d'être insuffisant pour éviter un passage en récession.

La BCE a déjà presque consommé tout son potentiel de baisse de taux à 2,40. Le cran d'après évoqué par M. Powell serait l'utilisation du « quantitative easing », c'est-à-dire l'achat direct de dette par la Banque centrale.

Le rôle du quantitative easing pour stabiliser les marchés

Cela pourrait éviter une crise financière si les investisseurs décidaient de fuir les « treasury bonds ». Cela permettrait d'absorber les plans de relance qui vont voir le jour pour doper l'économie américaine, grever du poids des prélèvements de taxes, ou pour la zone euro, de trouver les financements des plans annoncés en début d'année, notamment pour la défense, sans faire exploser les taux.

Et pour la Fed, cela a intérêt à aller vite dixit Donald Trump.

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