« Les incertitudes géopolitiques et fiscales renforcent le besoin de réactivité des CGP » Pierre Sabatier (AUREP)

Analyses de marchés
Pierre Sabatier, AUREP, Club Patrimoine

Malgré la position plus accommodante des banquiers centraux, ayant enclenché la baisse des taux, deux primes de risque restent présentes sur les marchés. Tout d’abord, le risque géopolitique dû aux différents conflits, et le risque politique plus local dû aux incertitudes sur la politique du nouveau gouvernement, notamment en matière fiscale. Pierre Sabatier, Président de l'AUREP, revient sur ces interrogations et nous présente également les nouveautés de l’AUREP, avec notamment un nouveau séminaire.

Avant de parler de l'AUREP et du lancement d'une de vos nouveautés commençons par faire un point macro, puisque c'est votre domaine d'expertise.

Que se passe-t-il sur le marché ?

PS : Je vais essayer d'être concis. Je vais résumer la situation à deux tendances fortes qui marquent l'environnement de marché actuel et probablement le marquera au cours des mois à venir. Premier élément, nous sortons d'un monde troublé, presque de manière volontaire, par nos banques centrales, avec des politiques monétaires très restrictives, des taux d'intérêt qui ont beaucoup monté au cours des trois dernières années. Ça a d'ailleurs provoqué des turbulences sur l'ensemble des marchés, mais particulièrement sur le marché de l'immobilier, qui n'avait plus souffert comme ça depuis presque 30 ans. Les années 90. Ça remontait loin, mais c'était très, très douloureux. La bonne nouvelle, c'est que les causes ayant disparu, à savoir l'inflation étant rentrée dans le rang, puisque c'était pour ça que des politiques monétaires plus restrictives avaient été instaurées. Celle-ci étant revenue à la normale,  moins de 2% en France, en Europe. Maintenant, il n'y a plus besoin d'appuyer sur le frein pour les autorités monétaires. Et la bonne nouvelle, c'est qu'elles sont en train de relâcher le frein et plutôt de commencer à appuyer sur l'accélérateur avec une baisse des taux déjà en place aux Etats-Unis et aussi en Europe. C'est une vraie bonne nouvelle parce que les politiques monétaires qui ont été un frein, un vent de face deviennent un peu plus vent dans les voiles. Ça va soulager un certain nombre de classes d'actifs qui ont beaucoup souffert au cours des dernières années. Nous rentrons probablement dans un nouveau cycle. Alors évidemment, quand on injecte du carburant dans la machine, malheureusement, la voiture ne redémarre pas tout de suite très vite. Mais nous sommes quand même dans une situation de redémarrage de cycle. D'ici 6 à 9 mois, il devrait y avoir des effets. Donc ça, c'est la bonne nouvelle conjoncturelle des politiques monétaires qui deviennent plus facilitatrices alors qu'elles ont été beaucoup plus restrictives au cours des deux dernières années. C'est un changement majeur. Le deuxième point, plus structurel, qui peut être une moins bonne nouvelle, c'est qu'il faut que nous nous habituons à vivre avec une prime de risque géopolitique à travers les conflits dans monde depuis un certain nombre d'années. Et ça génère du stop and go sur les marchés, à savoir on a un choc, un risque, une tension qui s'exprime par une rupture. Ça, c'est une interaction avec les marchés. C'est difficile, pour les acteurs de la gestion de patrimoine et de l'investissement de vivre avec ces soubresauts. Mais il faut apprendre à le vivre parce que c'est devenu structurel. Premier risque géopolitique et le deuxième qui nous concerne en France, la prime de risque politique. Il y a bientôt des élections aux Etats-Unis qui vont amener de l'incertitude et probablement peu de visibilité. En France, c'est pareil avec la séquence dont nous sortons, mais en sommes-nous vraiment sortis ? Nous pourrions en reparler dans une émission à venir. Mais ce que je veux dire, c'est important parce que la prime de risque politique amène la possibilité, d'un changement de règles du jeu. Et ce qui est très difficile en termes de fiscalité, en termes de tout un tas de choses et ce qui est difficile pour les entreprises, parce que c'est bien le sujet, lorsqu'on achète une action, on achète une entreprise. c'est de ne pas savoir dans quel cadre réglementaire nous allons évoluer dans le futur. Et donc ça, c'est une deuxième prime de risque presque structurelle, prime de risque politique, prime de risque géopolitique,  qui va probablement nous demander d'avoir une forme de réactivité,  une forme de souplesse, une forme de capacité d'adaptation dans la manière dont nous gérons notre patrimoine plus élevée que par le passé. Donc ce sont des vrais challenges, mais fort heureusement, il y a des beaux organismes de formation qui dotent les gestionnaires de patrimoine des compétences pour pouvoir assumer ce type de contexte.

FB : Bien sûr. Avec ce contexte dont vous nous avez expliqué les causes, les conséquences. Il faut accompagner les CGP pour qu'ils puissent être réactifs. Vous proposez au sein de l'AUREP des formations et vous organisez également des séminaires dont une nouveauté à Nice en novembre sur la gestion du patrimoine international.

Qu'allons-nous trouver dans ce séminaire ?

PS : Oui, c'est important. L'AUREP, c'est l'organisme de formation de référence dans le monde de la formation, c'est-à-dire qu'ils viennent la faire dès le début pour gagner leurs galons d'experts dans un domaine allocation patrimoniale, gestion du patrimoine à l'international etc. Mais au-delà même de ce séminaire, la volonté de l'AUREP, c'est de ne pas laisser dans la nature nos gestionnaires de patrimoine. Nous avons structuré un club AUREP Alumni qui permet à la communauté de se connaître et de se reconnaître. C'est un premier élément important. Nous mettons en place une offre de séminaires dont l'objectif, ce n'est pas une grosse formation annuelle comme nous avons l'habitude de le faire, c'est d'apporter au fil de l'eau, tous les ans, les éléments et les actualités les plus importants dans un domaine d'expertise bien précis. Nous avons deux séminaires. Le gros séminaire que tout le monde connaît, c'est notre séminaire d'actualisation en mars. Donc ça, c'est presque un blockbuster. C'est du 24 au 27 mars 2025. Nous allons balayer tous les grands sujets qui touchent la gestion de patrimoine. Sur 4 jours, à Clermont-Ferrand, en présentiel et en distanciel. Notre objectif, c'est d'amener toute l'actualité nécessaire et utile au CGP pour pouvoir améliorer sa pratique. Dans un horizon plus proche, le 21 et 22 novembre prochains, notre premier séminaire, gestion du patrimoine international. Nous aller mener, à travers 2 jours, de grandes expertises, de cas pratiques. Nous allons permettre aux gens présents, soit en présentiel, soit en distanciel, d'apporter toute l'actualité nécessaire pour gérer un patrimoine international avec un gros focus, évidemment, à Nice, sur les investissements franco-italiens.

FB : Parfait. Merci d'avoir été avec nous, Pierre Sabatier. Et bon Patrimonia. Et nous suivrons cette formation en novembre prochain.

PS : Merci.

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