"Mai, mais, il n’y a pas de mai - pour la FED aussi !" Christian Bito (ESSEC et SLGP)


Le dicton boursier « Sell in May » peut-il se vérifier cette année ?
L'adage boursier « in May, sell and go away », en mai, vend et part en vacances, sera-t-il d'actualité cette année ? Les 100 premiers jours du président Trump ont perturbé l'économie mondiale et affecté le moral des investisseurs. Les indices mondiaux en témoignent. Après un fort démarrage jusqu'en mars, c'est au mois d'avril qu'ils ont connu un net coup d'arrêt.
Des résultats d'entreprises en demi-teinte
Les déceptions sur la croissance à attendre se déroulent généralement au mois de mai, car c'est lors de la publication des entreprises sur l'ET1. Actuellement, environ 40% des sociétés ont annoncé leurs résultats. Plus de 70% sont supérieurs aux attentes sur le marché américain et seulement 53% pour l'Europe. Les perspectives ont été revues à la baisse avec un consensus qui table dorénavant sur des hausses de BPA pour 2025 vers 10% pour les USA et 5,7% pour l'Europe. Mais il semble que ces prévisions aient déjà été pour partie prises en compte dans l'impact du Liberation Day de début avril, du début de la guerre commerciale, et ils dépendront de la version finale des droits de droite. L'indice de confiance des consommateurs américains du Conference Board chute à 86 niveaux équivalents à celui de 2020 pendant la crise du Covid.
Une croissance américaine en territoire négatif
Dès le premier trimestre, la croissance US bascule en négatif à moins 0,3%. Attention, ce chiffre est publié en rythme annualisé, c'est-à-dire multiplié par 4. Le mauvais chiffre américain prend en compte la hausse record des importations de 41% avant la montée des taxes douanières. Rappelons que les achats à l'étranger viennent en réduction du calcul du produit intérieur brut. Les autres composantes sont plutôt positives.
Une réaction attendue de la Réserve fédérale
Ces chiffres permettent d'anticiper un calendrier plus rapproché de la réaction de la Fed. De plus, l'inflation PCE est revenue à 2,3 %, compatible avec l'objectif souhaité par l'institution. Sur ces deux critères majeurs, l'activité et les prix, elle pourrait baisser ses taux qui sont toujours à 4,50 % depuis décembre. Alors cela déplaît au président de l'institution, M. Powell, qui, à maintes reprises, rappelle l'indépendance de la Fed en réponse aux invectives de Donald Trump. Mais ces dernières statistiques devraient mener l'institution à agir avant l'été. Si la Fed reste data-dépendante, alors plus d'excuses en ce début mai, il n'y a pas de mai.
Par Christian Bito
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