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Analyses de marchés

Marchés, un excès d'optimisme ? (Russell Investments)

28
Mar
2024
Nous pensons que l’optimisme à l’égard du scénario d’un atterrissage en douceur - à savoir une croissance économique au ralenti, mais une récession évitée - pourrait être synonyme d’une nouvelle hausse des marchés à court terme, alors même que l’inflation marque le pas et que les banques centrales envisagent de commencer à assouplir leur politique monétaire vers le milieu de l’année.

Toutefois, nous pensons que les risques d’un ralentissement économique plus marqué, plus tard dans l’année restent élevés en raison de l’impact décalé des précédentes hausses de taux d’intérêt, qui ne s’est pas encore pleinement fait ressentir.

PRINCIPAUX THÈMES DE MARCHÉ

Raphael Bostic, le président de la Réserve fédérale d’Atlanta, a inventé l’expression « exubérance refoulée » (pent-up exuberance) lors d’un récent discours. Si Raphael Bostic faisait référence au risque d’une nouvelle accélération de l’économie, ce terme reflète également l’état d’esprit des marchés en ce sens où l’exubérance liée à la surprenante robustesse de l’économie gagne l’enthousiasme des investisseurs. À cela s’ajoute le ralentissement de l’inflation et la solidité des bénéfices des entreprises - en particulier des méga-capitalisations liées à l’IA (intelligence artificielle). Ce faisant, les investisseurs qui craignaient une récession en 2023 prennent à nouveau pied sur le marché et cette dynamique positive est susceptible de propulser l’indice S&P 500® vers de nouveaux niveaux record.

Bien qu’un atterrissage en douceur soit possible, les risques d’une croissance économique décevante semblent sous-estimés. L’avertissement de Raphael Bostic concernant un trop fort optimisme est un avertissement que les investisseurs devraient considérer avec attention, car l’optimisme de cette année pourrait finalement s’avérer quelque peu excessif.

Certains des effets du resserrement monétaire agressif de la Réserve fédérale (Fed) continuent de se faire sentir dans l’économie américaine, mais à un rythme ralenti. Nous craignons que la prudence de la Fed concernant une inflation se maintenant à un niveau élevé ne retarde les baisses de taux. Selon nous, cela augmente la probabilité que l’anticipation des marchés d’un atterrissage en douceur ne se mue en une récession modérée. Nous nous attendons à ce que la Fed assouplisse sa politique monétaire en milieu d’année, mais nous nous inquiéterons davantage des perspectives à long terme si la baisse des taux est différée à fin 2024.

Les États-Unis pourraient éviter une récession en 2024, mais l’incertitude économique demeure élevée : l’économie tourne à plein régime, l’épargne des ménages diminue, le marché du travail ralentit et la courbe des taux des obligations d’État américaines reste inversée.


En Europe, les indicateurs économiques surprennent positivement, alors que l’inflation sousjacente est proche de l’objectif de la Banque Centrale Européenne (BCE) de 2%. La BCE a laissé entendre que la baisse des taux était susceptible de commencer en juin, en réponse à la tendance baissière de l’inflation sous-jacente.

Les perspectives pour le Royaume-Uni s’annoncent toujours difficiles. La croissance du PIB stagne et l’inflation ralentit à un rythme inférieur aux autres économies développées. Le marché s’attend à ce que la Banque d’Angleterre baisse ses taux d’intérêt au troisième trimestre, ce qui apporterait un certain soulagement sur le plan économique.

La Chine a annoncé un objectif de croissance du PIB d’environ 5 % pour 2024. Contrairement à l’année dernière, son économie ne va bénéficiera pas d’une réouverture post-pandémie, ce qui rendra cet objectif difficile à atteindre.

Le Japon fait mieux que prévu en matière d’activité économique et de croissance des bénéfices des entreprises, de même que sur les marchés financiers ; en effet, l’indice Tokyo Stock Price (TOPIX) est le plus performant depuis le début de l’année. Nous prévoyons une croissance conforme à sa moyenne à long terme pour le reste de l’année.

À l’inverse, l’économie australienne continue d’enregistrer une croissance inférieure à sa tendance, mais une récession pourrait être évitée. La Reserve Bank of Australia devrait réduire ses taux plus tardivement que les autres banques centrales, avec une première baisse à la fin du troisième trimestre.

Au Canada, le scénario d’une récession est fort probable au cours des 12 à 18 prochains mois. La Banque du Canada devrait commencer à abaisser ses taux d’ici le milieu de l’année.

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