Peu de médailles pour les sociétés cotées (Financière de l'Arc)
Nous sommes aux deux tiers de cette saison de publication des résultats du 2ème trimestre et l’ambiance actuelle est loin de l’euphorie des Jeux Olympiques, où nos sportifs accumulent les médailles. Comme toujours, il y a les faits et le ressenti ou plutôt l’objectif et le subjectif. Sur le plan statistique, les données sont globalement satisfaisantes, mais avec beaucoup de dichotomie entre les zones géographiques, les secteurs et les valeurs. Du côté positif, retenons que la croissance des bénéfices par action sur un an glissant redevient positive en Europe(+1,7% pour les entreprises de l’indice STOXX Europe600), ce qui constitue un point d’inflexion depuis le 1er trimestre 2024.
Cela sera-t-il suffisant pour soutenir les marchés en août, un mois historiquement très volatil ?
Les États-Unis surperforment, une fois de plus, les autres zones géographiques. Ainsi, la croissance des ventes des entreprises américaines sur un an glissant ressort à 5,2% contre 0,5% pour celles du Vieux Continent. Celle des bénéfices par action reste impressionnante à 12,4% contre 1,7% en Europe. Tout le monde n’est pas logé à la même enseigne, puisque la progression des bénéfices par action des secteurs défensifs est supérieure à celle des secteurs cycliques des deux côtés de l’Atlantique (18% contre 5% aux États-Unis et +7% contre -7% en Europe). Ce fort écart explique le mouvement de rotation sectorielle observé depuis plusieurs séances, en faveur d’entreprises moins sensibles à l’activité économique, notamment celles dans la santé. Si on pousse l’observation plus loin, la zone euro est à la traîne, même en comparaison avec le continent européen, car en décroissance de 3% en ce qui concerne les bénéfices par action. Seulement 56% des entreprises ayant publié ont battu le consensus sur leur bénéfice par action et une minorité ont dépassé les attentes concernant leurs revenus. Ces chiffres négatifs expliquent la désaffection actuelle des investisseurs pour notre espace économique, auquel s’ajoute l’imbroglio politique en France. À cela s’ajoute un pessimisme ambiant, après l’euphorie du 1er semestre. Les récents évènements au Moyen-Orient, ainsi que l’annonce d’un ISM manufacturier en baisse et en zone de contraction aux États-Unis, ont incité les stratèges à baisser le risque dans les portefeuilles. On ressent une vague de ventes sur des titres avec des fortes plus-values et fortement détenus, y compris dans la technologie. Ce secteur connait actuellement une forte volatilité, tant au niveau des indices que sur les valeurs.
Quelles ont été les réactions boursières aux publications ?
La performance des titres après l’annonce de leurs résultats dépend non seulement de la qualité de ceux-ci, mais également de l’atmosphère des marchés. À ce jour, le nombre de relèvements de prévisions annuelles des sociétés en Europe est au plus bas depuis 2020. Ce manque de perspectives positives, même en cas de publication satisfaisante, explique la performance médiane négative des titres le jour de leur publication. Les déceptions sont fortement sanctionnées et peu de bonnes surprises sont appréciées par le marché. Dans le luxe, la médaille d’or a été une nouvelle fois décernée à Hermès International, avec une croissance organique de 13%, à taux de change constant. Même si on est loin des 28% du 2ème trimestre 2023, le bilan est beaucoup plus positif que celui de tous ses concurrents, y compris celui de LVMH. La plus grosse capitalisation boursière du CAC 40 a fortement déçu, avec une progression de 1% de son chiffre d’affaires à taux de change constant, soit une décroissance de 1% en euro. La Chine ainsi que les vins et spiritueux, expliquent cette contreperformance, avec comme sanction une baisse de 4,66% du titre au cours de la séance suivante. Les nombreuses déceptions parmi les acteurs dans le luxe expliquent le mouvement actuel de désaffection. Le titre Hermès International cote moins cher aujourd’hui qu’à la veille de sa publication de résultats. En cas de baisse plus prononcée d’ici la fin du 3ème trimestre, ce pessimisme peut constituer une opportunité d’investissement à long terme. Les investisseurs défensifs et sélectifs devraient bien s’en sortir selon nous ces prochaines semaines, malgré une plus forte volatilité des marchés.
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