Palme d'or pour Nvidia (Financière de l'Arc)
Résultats trimestriels spectaculaires pour le géant de Santa Clara
C’était de loin la publication la plus attendue de toute la saison des résultats du 1er trimestre. Tous les projecteurs étaient donc braqués sur le siège social de la société de Santa Clara ce mercredi soir, et plus précisément, sur son dirigeant Jensen Huang, telle une star de cinéma qui monte les marches sur le tapis rouge. Les investisseurs anticipaient de bonnes nouvelles, comme ce fut le cas des 5 trimestres précédents, projetant le cours de l’action proche des plus hauts historiques avant même cet évènement tant attendu. Le risque de décevoir était donc grand, face à un tel enthousiasme. Le moindre bémol dans les chiffres ou dans les mots du communiqué ou de la conférence aurait pu provoquer une forte secousse du titre. Il n’en a rien été, et une fois de plus, le spectacle était au rendez-vous.
À 22 heures et 20 minutes à Paris, soit après 16 heures à New-York et 13 heures en Californie, les excellentes nouvelles tombent les unes après les autres, faisant bondir en quelques minutes le cours de bourse de 5 % en transactions hors séance. Ce fut un véritable feu d’artifice de données bien supérieures aux attentes : en un an, le chiffre d’affaires trimestriel a bondi de 262 % à 26 milliards de dollars et le résultat net a été multiplié par 7 à 14,8 milliards de dollars. Pour gâter ses actionnaires, la société augmente son dividende de 150 %, même si celui-ci représente un chèque global de moins de 250 millions de dollars tous les 3 mois et un taux de distribution de moins de 2 %. En réalité, le retour aux actionnaires se fait avec le programme de rachat d’actions, qui a représenté approximativement la moitié des flux de trésorerie d’exploitation, soit 7,7 milliards de dollars ce trimestre. L’entreprise se trouve dans une excellente et insolente santé financière, avec plus de 31 milliards de liquidités disponibles, soit 40 % du bilan financier contre moins de 10 milliards de dettes financières, dont à peine 1,25 milliard de dollars à court terme. Sa rentabilité donne le tournis, estimée à plus de 130 % de retour sur capitaux propres pour cette année. Toutes ces annonces ont fait flamber le titre le lendemain en séance, avec une appréciation de 9,3 % et une capitalisation boursière qui dépasse désormais les 2 500 milliards de dollars. Cela conforte son rang de numéro 3 mondial après Microsoft et Apple, mais devant Saudi Aramco, Amazon, Alphabet et Meta Platforms. Ces 7 entités forment actuellement le club restreint des entreprises dont la valeur en bourse dépasse le seuil des 1 000 milliards de dollars.
Pourquoi l'action du géant de la tech continue de grimper
Quelles sont les raisons de cette histoire d’amour pour ce titre, qui s’est apprécié de plus de 109 % en 2024 et de 610 % depuis le 1er janvier 2023 ? Cette folle ascension va-t-elle durer ?
Tout est dit dans la première phrase du communiqué de presse : « La nouvelle révolution industrielle a commencé - les entreprises et les nations nouent des partenariats avec Nvidia pour transformer ces traditionnels centres de données, dont les actifs représentent plus de 1 000 milliards de dollars, au calcul accéléré et bâtir ainsi une nouvelle génération ouverte à l’intelligence artificielle ». Vous l’avez compris, les investissements des entreprises dans ce domaine pour faire face à cette nouvelle ère de l’intelligence artificielle (IA) sont loin d’être terminés. Le cycle actuel de croissance de ce champion devrait donc continuer, mais à un rythme moins élevé puisque ses prévisions pour le prochain trimestre ressortent à 28 milliards de dollars, soit une croissance de moins de 8 % sur trois mois. Cela justifie le maintien du titre dans les portefeuilles, mais avec une pondération plus réduite. Le consensus de progression des revenus des analystes pour 2026 et 2027 se situe respectivement à 30 % et à 15 %. Pour conserver sa place de leader et pour préparer sa croissance future, l’entreprise a annoncé l’ouverture de la plateforme Nvidia Blackwell, permettant d’offrir une IA générative en temps réel, plus rapide, beaucoup plus performante et jusqu'à 25 fois moins consommatrice d'énergie. Elle a également lancé Spectrum-X, qui permet d’accélérer les structures d’IA générative. Son budget trimestriel de recherche et de développement a augmenté de 45 % sur un an à 2,72 milliards de dollars. Cela semble considérable, mais représente désormais moins de 10,5 % des revenus contre 26 % l’année dernière. Par conséquent, cette réduction de ce ratio ne peut pas être durable si l’entreprise souhaite conserver sa palme d’or incontestée dans l’IA.
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