Private Equity : pourquoi les États-Unis dominent le marché et l’Asie-t-elle reste en retrait ? (Altaroc)

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Le Private Equity est une classe d'actifs en plein essor, mais sa performance varie considérablement selon les zones géographiques. En examinant les données récentes, il est clair que les États-Unis dominent en termes de performance, suivis par l’Europe, tandis que l’Asie reste en retrait.

Le rôle de l’expérience et de l’environnement

Investir en Private Equity nécessite plus que des compétences financières : cela repose également sur l'expérience et un environnement propice. En effet, le succès de ces investissements réside dans la capacité des gérants à identifier des opportunités, à comprendre les secteurs et à répéter des stratégies gagnantes au fil du temps. Cette expérience s'accumule avec les années, tout comme la qualité de l'écosystème qui entoure ces opérations (régulation, experts financiers, avocats, dirigeants d’entreprises). C’est ici que les disparités géographiques commencent à se dessiner, chaque région ayant son propre niveau de maturité et d’expertise.

Des performances disparates selon les régions

D’après les données de Pitchbook à fin 2023, les fonds de Private Equity spécialisés dans les opérations de LBO affichent des performances distinctes selon les régions. Sur les 20 dernières années :

• La médiane des fonds américains s’établit à 14,7 %,

• Les fonds européens affichent un rendement de 13,5 %,

• Les fonds asiatiques sont à la traîne avec 8,5 %.

Pourquoi les États-Unis dominent-ils ?

Les États-Unis disposent d’un avantage historique indéniable. L’écosystème du Private Equity y est né il y a environ 60 ans, et cette ancienneté a permis de développer un cadre d'investissement mature et sophistiqué. Les gestionnaires de fonds américains bénéficient de plusieurs décennies d’expérience, ce qui leur permet de naviguer efficacement dans les complexités du secteur, qu’il s’agisse de la réglementation, des marchés financiers ou des opérations d'introduction en bourse.

En outre, les dirigeants d’entreprises américaines sont souvent plus enclins à accepter des fonds de Private Equity dans leur capital. Le marché américain est soutenu par une infrastructure financière très développée, avec un réseau d'experts en finance, en droit, et en stratégie opérationnelle. Enfin, les États-Unis sont à la pointe de l’innovation, avec l’émergence de fonds spécialisés qui maîtrisent des secteurs spécifiques, générant ainsi une surperformance notable.

L'Europe : une montée en maturité

En Europe, le Private Equity s’est développé plus tardivement, il y a environ 40 ans. Bien que l’écosystème européen ait rattrapé une partie de son retard, il reste encore légèrement en deçà des performances américaines. La spécialisation des fonds, bien qu’en croissance, est encore moins développée qu’aux États-Unis. Cela freine le développement d'une expertise approfondie et de mécanismes de création de valeur aussi sophistiqués que ceux observés outre-Atlantique.

Toutefois, l'Europe progresse rapidement, avec une maturité croissante des gestionnaires et des performances qui tendent à s'améliorer à mesure que l'écosystème se renforce.

L'Asie : une jeunesse encore marquée

L’Asie, quant à elle, est le dernier acteur majeur à avoir rejoint l’écosystème du Private Equity, avec seulement 15 ans de développement significatif. Ce retard explique en grande partie la sous-performance de la région comparée aux États-Unis et à l’Europe. Bien que la région connaisse une croissance rapide, elle souffre encore d’un manque d’infrastructures et d’experts spécialisés, ainsi que d’une culture d’investissement moins développée.

L’instabilité politique de certains pays asiatiques constitue également un obstacle. Par exemple, des fonds ayant investi dans le secteur de l’éducation en Chine ont subi de lourdes pertes suite à des changements réglementaires soudains. De plus, le marché boursier et l’accès aux financements restent moins fluides qu’aux États-Unis, ce qui complique les opérations de LBO et freine le développement des fonds.

« L'investissement en Private Equity comporte des risques de liquidité et de perte en capital. »

Par Altaroc

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