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Analyses de marchés

"Nous sommes restés investis pour profiter de ce rebond de fin d’année" Alexandre Attal (Russell Investments)

30
Nov
2023
Alexandre Attal, Directeur de la Gestion Multi-Assets France de Russell Investment, fait le point sur l’année 2023 et sur le positionnement des fonds de Russell Investments pour aborder 2024 avec comme perspectives une future baisse des taux et des interrogations sur l’inflation.

Fanny Berthon : Bonjour à toutes et à tous. Bienvenue sur Club Patrimoine pour une nouvelle interview avec Alexandre Attal. Bonjour Alexandre.

Alexandre Attal : Bonjour.

FB : Merci d'être avec nous. Vous êtes le Directeur de la gestion multi-assets France chez Russell Investments et nous allons commencer par faire un bilan de l'année, avec les marqueurs de cette année sur les marchés.

AA : Nous avons eu une année 2023, plutôt de progression sur les marchés actions, une année de hausse à la fois sur les marchés actions américaines ou sur les marchés actions européennes, dans un contexte où la baisse de l'inflation progressive a rassuré les investisseurs. Cela a vraiment été un catalyseur clé. Nous avons eu tout au long de l'année une inflation qui a reflué, l'inflation totale et l'inflation CORE qui ont reflué tout au long de l'année. Ça a permis de se projeter sur la séquence d'après en se disant la FED va arrêter d'augmenter les taux et les marchés actions ont plutôt rebondi significativement avec quelques disparités. Ce marché a été tiré par un certain nombre d'unités de valeurs qui peut masquer le fait que toute la place, toutes les valeurs n'ont pas rebondi de la même manière mais globalement il y a des positifs sur les marchés actions, aidés aussi par des résultats d'entreprises qui ont été favorables, qui ont plutôt surpris positivement les investisseurs dans un contexte où 2023, c'est l'année de la résilience économique, l'année de la baisse de l'inflation et d'une économie qui ne s'effondre pas, à cause d'une inflation qui était trop forte avant.Les consommateurs ont continué à consommer, les entreprises à produire, l'activité a tenu et dans ce contexte une belle année 2023 pour les marchés actions. Les marchés obligataires ont été un petit peu plus challengés, mais nous avons trouvé des opportunités au sein de nos portefeuilles.

FB : Dans ce contexte de marché plutôt complexe, comment avez-vous réagi chez Russell Investments ? Quelles ont été vos décisions de gestion ?

AA : Tout au long de l'année, nous avons essayé de positionner notre portefeuille pour capturer cette phase de reprise, de normalisation, de rebond post krach que nous avons connu en 2022, un krach sur les marchés actions en 2022, et un krach sur les marchés obligataires. Donc le premier élément, ça a été de maintenir un positionnement plutôt pro risque dans les portefeuilles. Nous sommes restés investis sur les marchés actions voire surpondérés sur certaines zones géographiques. Nous avons renforcé les actions américaines aussi dans un contexte où nous savions que les problématiques venaient des États-Unis avec une inflation forte et donc nous nous attendions à ce que lorsque l'inflation refleurait, les États-Unis sortiraient plutôt en hauteur de cette phase de correction des marchés. Ce premier élément, maintien d'un positionnement plutôt pro risque sur les actions et renforcement des actions américaines par rapport aux autres zones géographiques. L'autre point, ça a été de continuellement renforcer les parties obligataires dans nos portefeuilles diversifiés, nos portefeuilles multi-actifs considérant que nous approchions des niveaux de rendement plutôt attractifs pour capitaliser sur les 5-6 prochaines années, un socle, un amortisseur de rendement au sein de nos portefeuilles. Donc maintien de la position pro risque, renforcement de la duration que nous avons fait continuellement tout au long de l'année 2023

FB : Maintenant parlons un petit peu de perspectives d'avenir puisque c'est bientôt la fin de l'année. Il va y avoir encore des risques en 2024, mais comment vous, allez-vous contourner ces risques, en créer des opportunités ?

AA : Ce que nous essayons de faire dans nos portefeuilles, c'est évidemment de se projeter sur la séquence d'après. La phase de resserrement monétaire est en train de se terminer. Elle s'est faite en plusieurs étapes. La FED a a augmenté ses taux puis elle les a moins augmentés puis elle a arrêté de les augmenter. Nous essayons de nous projeter sur la prochaine phase qui va être le début de la baisse des taux, donc plutôt pour la 2ème partie de 2024 selon nos anticipations. Nous essayons de construire nos portefeuilles en intégrant des stratégies, des thématiques qui permettraient de profiter d'un début de baisse de taux sur l'année 2024. Ça se maintient au sein de la poche actions, de la poche obligataire mais également sur les stratégies d'actifs réels listés comme l'immobilier listé que nous avons pu rentrer dans nos portefeuilles par touche de granularité, de sorte à construire nos portefeuille. Nous aurons en 2024 toujours des marchés qui vont fluctuer autour de la thématique de l'inflation, la thématique du soft landing ou du hard landing en fonction du ralentissement que nous aurons au sein de l'économie américaine. Nous penchons vers un scénario de ralentissement modéré, donc nous positionnons nos portefeuilles pour accompagner ce ralentissement modéré et accompagner la dynamique de baisse des taux qui pourra se développer en 2024, et ensuite permettre au marché de repartir plus en avant notamment sur la partie actions et sur la partie obligataire.

FB : Merci beaucoup pour toutes ces précisions, Alexandre Attal.

AA : Merci à vous.

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