« Les conditions sont réunies pour un retour durable des Small Caps » (Allure Finance, Janus Henderson Investors, La Financière d'Hauteville)


Après trois années de retard face aux grandes capitalisations, les Small Caps amorcent un rebond encourageant. Avec des valorisations toujours en forte décote et des fondamentaux solides, la classe d’actifs retrouve progressivement l’attention des investisseurs. Le potentiel de rattrapage reste considérable. Avec Jon Dubarbier, Directeur de la Distribution France de Janus Henderson Investors, Thomas d'Hauteville, Fondateur, La Financière d'Hauteville Édouard Petitdidier, Associé Fondateur, d'Allure Finance.
Comment vont les Small Caps internationales alors que 2025 s'achève ?
Comment vont les Small Caps internationales alors que 2025 s'achève ? Quels sont leurs atouts ? Et pourquoi est-ce le bon moment de s'y intéresser ? C'est la première partie de ce Face au Marché consacré à Janus Henderson Investors, avec vous, Jon Dubarbier, et nos deux experts, Édouard Petitdidier et Thomas d'Hauteville. Avant toute chose, Jon, un petit mot de présentation de Janus Henderson ?
Jon Dubarbier : Bien sûr, Janus Henderson, c'est une société de gestion indépendante anglo-américaine née de la fusion de l’américain Janus et de l’anglais Henderson en 2017. On gère aujourd’hui 455 Mds$ au travers de différentes stratégies sur les actions, les obligations, la gestion alternative et diversifiée, mais uniquement de la gestion active.
Quel est l’intérêt pour vous des petites valeurs aujourd’hui d’un point de vue structurel et conjoncturel ?
JD : Les intérêts sont nombreux. D’abord, il faut voir que c’est un univers d’investissement qui est excessivement large, qui est très important, peut-être quatre fois plus grand à peu près que l’univers des Large Caps au niveau global. Donc des perspectives de diversification, des perspectives de s’orienter vers des sociétés qui sont très bien positionnées sur des niches de marché assez spécifiques, avec des positions dominantes. Ensuite, l’autre point très important, c’est que c’est un univers qui est sous-couvert généralement par les analystes. Sur le MSCI World, sur les Large Caps, 99 % de l’univers est couvert par plus de dix analystes. Sur les Small Caps, c’est uniquement 30 % de l’univers qui est couvert par plus de dix analystes, 35 % entre un et cinq analystes, et il y a même 7 à 8 % de l’univers qui n’est pas du tout couvert par les analystes. Donc, une possibilité plus importante d’aller chercher ce qu’on va appeler la perle rare. La perle rare est importante parce que les potentiels de croissance sur les Small Caps sont aussi plus importants. Sur les 25 dernières années, depuis le début du siècle, la croissance des bénéfices est de l’ordre de 6,5 % sur les Small Caps contre 5 % uniquement sur les Large Caps. Ça paraît assez logique, des sociétés plus agiles, plus flexibles, capables de s’adapter au marché, ayant des potentiels de croissance plus importants. Et ensuite, d’un point de vue un petit peu plus conjoncturel, et on pourra y revenir certainement, on sort de trois à quatre années très difficiles sur ce marché. Et ce marché-là, il nous offre aujourd’hui une décote des Small Caps par rapport aux Large Caps, de l’ordre de 16 à 17 % aujourd’hui, alors qu’historiquement, sur les 20 dernières années, on est plutôt sur un marché qui offre une prime, de par ses perspectives de croissance importantes, de l’ordre de 10 %. Donc le timing est parfait.
Thomas d'Hauteville : Justement, par rapport au contexte, vous avez commencé un peu à y répondre, mais est-ce qu’on peut considérer que le retard a été totalement comblé ou au contraire c’est un retard qui va encore durer dans les prochains mois, les prochaines années ?
JD : Non, il y a beaucoup encore à aller chercher. On est, après trois années très difficiles sur le segment, en moyenne, sur les trois dernières années, à 6,5 % de retard par rapport aux Large Caps à peu près chaque année. On est à peu près en ligne avec les performances des Large Caps depuis le début de l’année, encore une fois je parle au global, et on sent juste une inversion sur les derniers mois où on est à 150 points de base à peu près de surperformance des Small Caps par rapport aux Large Caps. Donc beaucoup à aller chercher aujourd’hui, cette sous-valorisation, cette décote dont je parlais tout à l’heure de 16 à 17 % avec des fondamentaux très robustes et un potentiel de croissance important qui est devant nous aujourd’hui.
Une corrélation entre la baisse des taux et la performance des Small Caps ?
ED : J’ai une petite question sur une corrélation qui existerait entre la baisse des taux et puis l’appétit et la performance des Small Caps, parce que souvent, qui dit baisse des taux dit aller sur les Small Caps.
C’est quelque chose qu’on entend beaucoup sur le marché. Je crois que c’est plus lié à cette perception et à la confiance du marché. Si on regarde l’histoire, finalement, les périodes de taux relativement élevés, comme la période des années 2000, ont été bénéfiques pour les Small Caps. Les Small Caps ont aujourd’hui un niveau d’endettement en moyenne bien inférieur aux Large Caps. Le ratio de dette sur EBITDA est de l’ordre de 0,5 sur les Small Caps contre 1 pour les Large Caps. L’impact des niveaux de taux élevés n’est pas très important, c’est plus les changements de régime qui peuvent avoir un impact et c’est aussi cette confiance et cette défiance potentielle et cette inquiétude des investisseurs dans des marchés où les taux sont élevés qui peuvent avoir de l’impact sur une classe d’actifs qui est moins structurelle dans les investissements des clients.
Des différences entre les Small Caps US, émergentes et européennes ?
TH : Si on prend un peu de recul sur les différentes zones géographiques, est-ce que dans cette classe d’actifs, il y a de grosses différences entre les Small Caps US, émergentes, européennes ? Est-ce qu’on arrive à avoir une vraie différence de santé, de croissance entre les différentes régions ?
Là aussi, ce qui va faire la grande différence, c’est les niveaux de valorisation et donc la perception que vont avoir les investisseurs de ces classes d’actifs. On sait que le marché américain, quand on est sur un trend assez positif, un trend de confiance, est capable d’aller prendre des risques importants et d’avoir une vision assez long terme sur leurs investissements et donc une capacité à se positionner plus rapidement sur ce segment-là. Donc le rattrapage, il a commencé déjà aux US, les écarts de valorisation sont moins importants. Donc c’est plus sur ce niveau-là. Structurellement, ce sont des sociétés qui ont à peu près le même profil, donc une capacité à être flexibles, comme je le disais tout à l’heure, à bénéficier des tendances nouvelles de marché. On parle beaucoup de l’IA aujourd’hui. Il y a énormément de sociétés qui, dans tous les secteurs, bénéficient de cette tendance-là aujourd’hui. Et ça, c’est vrai en Asie, en Europe comme aux US. Et ces sociétés vont également, dans l’ensemble des zones, bénéficier de ce mouvement de deglobalisation. On a beaucoup parlé, bien entendu, de la guerre tarifaire et c’est cet impact positif qu’il va y avoir sur la classe d’actifs.
Contributeurs
Chaque jour, nous sélectionnons pour vous, professionnels de la gestion d'actifs, une actualité chiffrée précieuse à vos analyses de marchés. Statistiques, études, infographies dans divers domaines : épargne, immobilier, économie, finances, etc. Ne manquez pas l'info visuelle quotidienne !
Ne loupez aucun événement de nos partenaires : webinars, roadshow, formations, etc. en vous inscrivant en ligne.

.webp)


































