«Rien n'est joué avant le coup de sifflet final» (Primonial)

Analyses de marchés
«Rien n'est joué avant le coup de sifflet final» (Primonial)

Un semestre s’est écoulé et de nombreux pays ont déjà connu le verdict des urnes sans trop de bouleversements. Sans surprise, une élection non programmée suscite des inquiétudes parmi les investisseurs : vous avez bien reconnu la France.

Analyse des différentes élections majeures et leur impact sur les marchés financiers

En Inde

En Inde, la réélection pour un troisième mandat de Narendra Modi était largement anticipée. Pour autant, la réduction de sa majorité au Congrès limitera sa capacité à modifier la constitution et à accentuer la pression sur les minorités religieuses. Sa victoire, moins large qu’anticipé, a tout d’abord fait reculer de 6 % les indices actions pour un impact final très faible. Les actions indiennes progressent en 2024 de 11,60 % (Sensex en devises locales).

Au Mexique

Au Mexique, l’élection plutôt inattendue de la candidate de gauche Claudia Sheinbaum comme première présidente du pays a été moins bien accueillie par les marchés. L’indice actions a perdu plus de 7% (en devises locales) après l’élection de début juin et n’a toujours pas redressé la barre. L’affaiblissement de la devise accentue par ailleurs les pertes pour un investisseur étranger, entraînant une diminution de près de 15 % du MSCI Mexico en USD.

En Europe

Sur le Vieux Continent, les élections européennes ont conforté le PPE (Parti Populaire Européen) comme principale force politique alors que les sociaux‐démocrates ont maintenu leur position au détriment des écologistes et des libéraux. La percée importante des partis d’extrême droite (représentés par près de 200 élus sur 720) accentue la pression sur les partis traditionnels. Les répercussions les plus marquantes se sont manifestées en France, où, face à la victoire du Rassemblement National, le président Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale et d'appeler les Français aux urnes le 30 juin et le 7 juillet. L’indice CAC 40 a ainsi effacé tous ses gains de l’année en reculant de plus de 7 % tandis que l'écart entre la dette française et la dette allemande s'est creusé de près de 50 %, atteignant un sommet à 85 points de base.

Les résultats finaux de ce tour électoral tricolore montrent que le pays évoluera sans majorité absolue, divisé entre trois blocs antagonistes. Cette fragmentation risque de freiner la mise en place de réformes structurelles et, par conséquent, le redressement des finances de la France, pourtant demandé par les grandes agences de notation et peut‐être demain par les investisseurs.

Aux États-Unis

Et pendant ce temps... la plus grande puissance mondiale commence la préparation de ses propres élections entre un président bien affaibli et son prédécesseur, guère plus jeune, qui rêve depuis 4 ans de prendre sa revanche ! Pourtant, les marchés financiers américains ne se sentent pas encore concernés par ces élections, soutenus par les promesses, réelles ou fictives, de la révolution générée par le développement de l’intelligence artificielle.


En juin, la tendance du début d’année s’est maintenue avec une performance très forte des indices technologiques (Nasdaq +6 %) qui ont entrainé le S&P 500 à la hausse (+3,6 %). En 2024, le secteur technologique, emmené par les “7 Magnifiques” qui bondissent de près de 47 %, progresse de 18 %, tandis que les valeurs plus traditionnelles sont plutôt à l’arrêt.
Les indices européens, pour leur part, reculent de plus de 1 % (Stoxx 600).

Que faire dans cet environnement ?


La recherche de diversification reste la thématique prépondérante dans cet environnement incertain. Les actifs de rendement sont à privilégier, notamment les obligations européennes de crédit qui restent attractives avec un taux de défaut des entreprises toujours très bas. Face à l’incertitude politique française, nous substituons notre position sur l’immobilier, par de la dette privée non cotée. En effet, l’immobilier ne semble pas pouvoir rebondir à court terme entre l’absence de plan de relance et la baisse en sursis des taux d’intérêts, Du côté des marchés actions, nous préférons concentrer nos positions sur les marchés internationaux et américains qui bénéficient actuellement de conditions économiques et politiques plus favorables que la zone euro.

Par Nadine Trémollières, Directeur Primonial Portfolio Solutions.

>> Toutes les actualités Primonial

Découvrez d'autres contenus du même partenaire

Contributeurs

À découvrir
Graph du jour

Chaque jour, nous sélectionnons pour vous, professionnels de la gestion d'actifs, une actualité chiffrée précieuse à vos analyses de marchés. Statistiques, études, infographies dans divers domaines : épargne, immobilier, économie, finances, etc. Ne manquez pas l'info visuelle quotidienne !

Voir tous nos graphs
Agenda

Ne loupez aucun événement de nos partenaires : webinars, roadshow, formations, etc. en vous inscrivant en ligne.

Voir notre agenda
Les fonds de nos partenaires