“L’hypothèse Trump fait remonter les taux américains” Julien Quistrebert, Tailor AM

Analyses de marchés
Julien Quistrebert
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Que faut-il retenir de la baisse des prévisions de croissance du FMI ?

Finalement, on est un peu sur la ligne de ce qu'on voit sur les différentes zones économiques, ils sont évidemment assez prudents, même si les États-Unis notent qu'ils continuent d'avoir une croissance assez forte et sur laquelle ils attendent plutôt un atterrissage en douceur. L'Europe évidemment toujours compliquée, ils soulignent la bonne dynamique quand même de l'Espagne, contrairement à l'Allemagne qui reste un peu engluée. Et puis, côté émergent, on le sait, ils ne croient pas trop au plan de relance de la Chine, en tout cas ils s'attendent plutôt à ce que l'activité continue de baisser. Voilà donc des choses assez cohérentes en tout cas avec notre scénario central.

Côté américain, on a eu des statistiques aussi qui sont un peu moins bonnes que celles qu'on a vues les dernières semaines, qui étaient vraiment très résistantes.

Est-ce que ça marque une inflexion pour l'économie américaine ?

Clairement, on a notamment les ventes de détail qui sont, et on en reparlera avec les résultats des entreprises, un peu faibles, au-dessus des attentes, plus 0,4 %, mais qui restent quand même de mauvaise qualité. Et puis l'immobilier qui continue de souffrir et avec le rebond des taux, on peut s'attendre à ce que ce soit encore compliqué. On a des taux de financement qui sont remontés au-delà des 7 %. On rappelle le pic à 8 %, le plus bas à 6,5 %, donc un marché immobilier qui a quand même du mal à se redresser.

Alors évidemment, aux États-Unis, tous les yeux sont tournés vers la présidentielle dans deux semaines.

Les marchés sont plutôt sur une hypothèse Trump. Est-ce que ces résultats vont avoir un si grand impact sur les résultats boursiers ?


Il y a deux choses, effectivement. Le marché, les sondages semblent se diriger vers une victoire de Donald Trump. On l'a déjà vu en partie sur les marchés, on a des taux américains qui remontent assez fortement, puisqu'on avait atteint un plus bas il y a quelques semaines à 3,60 %, on est revenu à 4,80 %, on est sur les plus hauts des trois-quatre derniers mois. Ça s'explique assez aisément : la politique de Trump, assez agressive en termes de déficit, implique des besoins de financement plus importants. D'ailleurs, on a eu le déficit américain au T3, et c'est vrai qu'à l'instar de la France, c'est plutôt moins bon que prévu, avec 6,3 % de déficit. Et puis tous les facteurs inflationnistes, droits de douane, baisse de l'immigration, donc plus de tension sur le marché de l'emploi, tout cela amène les taux à monter. Et puis on le voit aussi à travers les devises, puisque le dollar est revenu à 1,0745 contre l'euro. Donc tout cela a évidemment un impact assez significatif sur les marchés et impactera aussi les décisions à venir de la BCE, car un dollar qui se renforce trop vite, c'est de l'inflation supplémentaire. Et puis dernier point, l'aspect géopolitique. Là, Donald Trump serait probablement négatif pour la situation européenne : droits de douane, Ukraine. Et quand on voit ce qui se passe en Russie avec la réunion des BRICS et la solidarité entre l'Iran, la Russie, la Chine, c'est évidemment pas de bon augure pour la zone européenne.


On va finir avec les publications qui se succèdent.

Quelles sont celles que vous retenez de la semaine passée ?


Ce matin, on a eu la publication de L'Oréal qui est assez difficile, notamment sur la zone asiatique, avec un recul de 6,5 %. Les investisseurs vont regarder aussi ce soir la publication de Kering. Bon, pas très optimiste vu ce qu'on a vu chez LVMH, mais on voit que la consommation chinoise reste difficile. Sur la consommation américaine, un peu dans la lignée de Starbucks, qui a été un peu décevant. Heineken aussi signale des difficultés en termes de consommation sur le marché américain. Ce soir, tout le monde regardera Tesla : pour la première fois dans l'histoire de la société, elle pourrait avoir des ventes annuelles en baisse. Et puis évidemment, des pertes importantes sont attendues chez Bollinger. Donc un environnement qui reste assez volatile.

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