Une « banque de la rénovation » à 100 milliards d’euros pour accélérer les travaux en copropriété

Un déficit de financement évalué à 12 milliards d’euros par an
D’ici 2030, les besoins de financement pour la rénovation du parc immobilier français s’élèvent à 96 milliards d’euros par an. En 2023, seuls 84,6 milliards ont été mobilisés, dont à peine 1,7 milliard pour les copropriétés. Ce déficit annuel de 12 milliards compromet l’atteinte des objectifs climatiques et d’adaptation du bâti au vieillissement de la population. Face à ce constat, un collectif regroupant Procivis, l’UNIS, la Banque des Territoires et plusieurs parlementaires propose la création d’une « banque de la rénovation » dotée de 100 milliards d’euros pour accompagner la montée en puissance des travaux lourds en copropriété.
Un dispositif centré sur les copropriétés et les rénovations globales
Le cœur du projet repose sur un outil spécifiquement conçu pour les copropriétés, segment jusqu’ici mal adressé par les dispositifs publics. Cette future banque serait capable de structurer des financements complexes, d’agréger les aides existantes, de préfinancer les subventions publiques et de garantir la performance des travaux réalisés. Elle viserait en priorité les copropriétés les plus fragiles, notamment les bâtiments classés E, F ou G, ainsi que les groupes de propriétaires modestes. La loi du 9 avril 2024, qui a simplifié l’adhésion au prêt collectif, constitue un socle juridique favorable à la mise en œuvre de ce projet.
Deux options envisagées pour structurer l’outil
Selon les porteurs du projet, deux scénarios sont à l’étude. Le premier consisterait à créer un établissement financier autonome, spécifiquement dédié à la rénovation énergétique des copropriétés. Le second prévoirait d’héberger ce service au sein d’un acteur existant, tel que la Banque des Territoires ou la Sfil, afin de mutualiser les infrastructures informatiques, les ressources de formation et les outils de gestion du risque. Dans les deux cas, le modèle proposé repose sur une logique de place, associant partenaires publics et privés dans une gouvernance partagée.
Une réponse aux limites actuelles des aides existantes
Les aides publiques, telles que MaPrimeRénov’ ou l’éco-PTZ, ne suffisent pas à couvrir les restes à charge élevés des travaux lourds en copropriété. De plus, les délais d’obtention des subventions et la complexité des démarches constituent des freins majeurs pour les syndics et les copropriétaires. En préfinançant les aides et en simplifiant l’accès aux prêts collectifs, la banque de la rénovation permettrait d’accélérer considérablement les projets, tout en assurant une visibilité financière aux copropriétés dès l’origine.
Une opportunité pour valoriser durablement le parc immobilier
Au-delà du financement, cette initiative vise à restaurer l’attractivité de logements aujourd’hui en perte de valeur. En luttant contre la dégradation thermique et en sécurisant la performance énergétique des rénovations, le projet ambitionne de revaloriser des actifs souvent qualifiés de « passoires thermiques ». L’amélioration du confort, la réduction des charges et la hausse de la valeur verte deviennent ainsi des leviers concrets pour renforcer la solidité patrimoniale des copropriétaires.
Sources : mysweetimmo.com, latribune.fr
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