“CAC 40 : une progression inattendue en octobre” Léonard Cohen, Ginjer AM

Pourquoi les marchés actions continuent de grimper malgré les tensions politiques

Encore une semaine marquée par une hausse, on va parler notamment du CAC 40 qui continue de battre des records malgré les débats sur le budget, etc. Comment on explique que globalement les indices sont tous plutôt à la hausse encore cette semaine ?

Écoutez, vous faites bien de le signaler, ça semble être un paradoxe pour un commentateur extérieur. On bat record sur record dans les bourses mondiales et en particulier à Paris. Je me permettrais d'élargir le propos en disant qu'on a l'impression que les investisseurs ont compris progressivement que tout était négociation depuis l'arrivée de Trump et son premier mandat, et plus que jamais dans ce deuxième mandat. Il ne s'agit pas de réagir à chaque point tapé sur la table. Il s'agit au contraire de nuancer et de se rendre compte que, pour l'instant, la situation est moins pire qu'attendue. Et donc, du coup, il n'y a plus les à-coups apportés par chaque événement, générés par chaque événement. On l'a vu la semaine dernière, un coup il parle à Poutine, tout va aller mieux, le lendemain c'est pire, des sanctions nouvelles, et puis le surlendemain il ne parle plus au président chinois et désormais, il va aller le voir la semaine prochaine. Et en Europe, et en particulier en France, on est à peu près dans le même genre de situation. Pour l'instant, on va vers des formes de statu quo pendant la négociation et on verra par la suite ce qu'il en résultera. Mais de toute façon, entre guillemets, par rapport à une attente initiale, la situation est un tout petit peu moins pire qu'attendue. Et c'est ça qui fait monter les marchés.

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Les marchés actions semblent défier la pesanteur

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On est aussi en période de résultats. Il y a des résultats qui ont un peu porté les marchés. On pense au luxe pour le CAC 40, par exemple, qui a une grosse part. Quel résultat il faut retenir de la semaine ?

Les bons résultats du luxe et de l’automobile soutiennent le CAC 40

D'abord, c'est le sentiment qu'aux États-Unis, c'est moyen par rapport aux sociétés européennes qui publient. Mais en Chine, il y avait une forme d'espoir et de redémarrage, et notamment le secteur du luxe a été porté par cette dynamique. Comme ce sont des gros poids dans les indices, évidemment, ça a fait monter ces segments-là. On voit aussi que globalement, même dans l'automobile, avec Volvo Car, même Valeo hier dans l'équipementier. Alors, ce n'est pas merveilleux. Ce n'est pas extraordinaire, mais c'est, à mon avis, moins pire qu'attendu, en tout cas par rapport au contexte. Et donc, tout ceci renforce le rebond des marchés qui se diffuse à l'ensemble des secteurs et crée des rotations sectorielles très importantes qu'il faut prendre en compte. Mais ça porte les indices vers le haut.

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On arrive bientôt à la fin du mois d'octobre. On parlait du CAC 40 qui va être un des indices qui a le plus monté ce mois-ci, ce qui paraissait pas très intuitif en début de mois. Ça confirme un peu votre positionnement d'être dans le marché pour pouvoir prendre ces rebonds ?

Le mois d’octobre illustre les limites d’une gestion trop tactique

Deux conclusions par rapport à ça. Un, faire du tactique, c'est très compliqué, notamment par rapport aux éléments globaux, macro, et évidemment par rapport à l'exemple de la situation française. Il est clair qu'on pouvait s'attendre à une stabilisation au mieux de l'indice CAC 40 au niveau des données globales. Par contre, le fait que les sociétés aient publié très bien montre qu'avoir un raisonnement passif, je sors du CAC 40, peut coûter très cher, puisque c'est l'indice qui a le mieux performé jusqu'au 24 octobre. Il est très important de constater que si on fait de la gestion passive, c'est très bien, mais si on n'y est pas tout le temps, sur les indices, ça peut poser problème. C'est tout ce qu'on vous a dit depuis 15 ans. Faire du tactique et essayer de se positionner au meilleur moment, ça peut vous coûter très cher et qu'on en fasse en gestion active ou qu'on en fasse en gestion passive. Donc, attention à tous et tirez les leçons de ce mois d'octobre qui est assez impressionnant pour cela.

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