Comment est géré le fonds en euros de votre assurance-vie ?

Epargne
gestion fonds en euros assurance-vie

Un placement sécurisé au cœur de l’assurance-vie

Le fonds en euros demeure le support le plus plébiscité des épargnants français en matière d’assurance-vie. Garanti en capital, il permet de placer son argent sans risque de perte, contrairement aux unités de compte. Plus de 60 % des encours investis chaque année en assurance-vie sont dirigés vers ces fonds, témoignant de leur rôle central dans la constitution d’une épargne de précaution.

Cette préférence s’explique par la volonté des Français de privilégier des placements liquides et sécurisés. Le fonds en euros répond à cette attente : il offre une garantie en capital, une disponibilité à tout moment et une progression régulière grâce à la capitalisation des intérêts. Il constitue ainsi une solution idéale pour sécuriser un patrimoine tout en gardant une marge de manœuvre financière.

Une composition largement obligataire mais diversifiée

La structure d’un fonds en euros repose principalement sur les obligations, qui représentent environ 80 % du portefeuille. Ces titres, émis par les États (emprunts souverains) ou par des entreprises privées (emprunts corporate), assurent une rémunération régulière via le versement de coupons et le remboursement à l’échéance. Lorsqu’une obligation est revendue avec plus-value, celle-ci alimente la réserve de capitalisation du fonds, permettant de soutenir la performance future.

Une fraction plus réduite, de l’ordre de 5 à 10 %, est consacrée aux actions. Bien que plus volatiles, elles apportent des dividendes et offrent la possibilité de dégager des plus-values à long terme. En cas de moins-value persistante, l’assureur doit provisionner afin de garantir la sécurité du fonds.

L’immobilier constitue également une composante importante, notamment sous la forme d’immobilier d’entreprise ou de centres commerciaux. Ces actifs génèrent des loyers réguliers et peuvent bénéficier d’une revalorisation dans le temps. Enfin, certains fonds incluent des titres monétaires comme les certificats de dépôt ou les bons du Trésor, permettant de diversifier les sources de rendement.

La diversification du fonds en euros vise donc à optimiser le rendement tout en maintenant la garantie en capital, le risque financier étant assumé par la compagnie d’assurance.

Les différents types de fonds en euros

Au fil du temps, l’offre en assurance-vie s’est diversifiée, avec plusieurs variantes de fonds en euros :

  • Les fonds en euros classiques, majoritairement composés d’obligations d’État, offrant une sécurité maximale.
  • Les fonds en euros premium, intégrant davantage d’actions et d’immobilier, pour des rendements plus dynamiques.
  • Les fonds en euros bonifiés, proposés par certains assureurs qui conditionnent un bonus de rendement à la détention d’unités de compte dans le contrat.

Cette évolution reflète la volonté des compagnies de dynamiser les performances, dans un contexte de baisse durable des taux obligataires.

Une gestion encadrée et transparente

La gestion des fonds en euros est confiée à des professionnels, chargés de sélectionner et d’arbitrer les actifs. Cette gestion se fait dans un cadre strictement réglementé par le Code des assurances et sous le contrôle de l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR).

Les assureurs doivent respecter des règles précises afin de sécuriser les capitaux confiés. Chaque année, ils adressent aux souscripteurs une lettre d’information mentionnant la répartition du portefeuille et les principales décisions de gestion. Si ces informations ne sont pas communiquées d’emblée, les épargnants ont le droit d’en faire la demande.

Le cadre réglementaire impose également une redistribution minimale des gains : au moins 85 % des bénéfices générés doivent être reversés aux assurés via la participation aux bénéfices, le solde pouvant être mis en réserve dans la provision pour participation aux bénéfices (PPB). Cette réserve est utilisée pour lisser les rendements et assurer une stabilité dans le temps.

Le mécanisme de l’effet cliquet

Le fonds en euros bénéficie d’un mécanisme appelé « effet cliquet ». Concrètement, les intérêts générés chaque année s’ajoutent au capital garanti et deviennent eux-mêmes producteurs d’intérêts. Ce système assure que la valeur du contrat progresse par paliers et ne peut pas baisser.

Ainsi, chaque année, les intérêts acquis sont définitivement acquis, sécurisés et capitalisés. Ce principe offre à l’épargnant une visibilité et une sérénité accrues dans la gestion de son épargne.

Rendements : une tendance à la baisse

Depuis plus de vingt ans, les rendements des fonds en euros connaissent une érosion continue. Alors qu’ils dépassaient 5 % au début des années 2000, ils se situaient en moyenne à 1,8 % en 2018, 1,5 % en 2019 et 1,3 % en 2020¹.

Cette baisse est directement liée à la politique monétaire et au recul des taux obligataires, les obligations constituant la principale composante du fonds. Néanmoins, les rendements demeurent généralement supérieurs à ceux des livrets réglementés, ce qui maintient l’attrait du fonds en euros.

Les assureurs tentent de pallier cette érosion en diversifiant davantage les portefeuilles (immobilier, actions) et en développant des fonds en euros dynamiques. Les performances restent toutefois dépendantes de la conjoncture économique, des taux d’intérêt et de l’inflation.

Assurance-vie : quel rendement espérer des fonds en euros ?

Une collecte toujours soutenue

La crise sanitaire de 2020 a provoqué une décollecte de 6,3 milliards d’euros sur l’assurance-vie. Cependant, la tendance s’est inversée en 2021 avec une collecte nette positive de 14 milliards sur les huit premiers mois. Fin août 2021, l’encours global atteignait 1 854 milliards, en hausse de 5 % sur un an¹.

Ces chiffres montrent que, malgré la baisse des rendements, le fonds en euros reste un pilier de l’épargne des ménages français.

Assurance-vie : une collecte nette record en 2024 portée par les unités de compte

La fiscalité appliquée aux fonds en euros

Les intérêts générés par le fonds en euros ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu tant qu’ils restent investis dans le contrat. Ils deviennent imposables lors d’un retrait (partiel ou total). L’épargnant peut alors choisir entre le barème progressif de l’impôt et une imposition forfaitaire dont le taux varie selon l’ancienneté du contrat et la date des versements : 7,5 %, 12,8 %, 15 % ou 35 %.

Les prélèvements sociaux, au taux global de 17,2 %, constituent une particularité du fonds en euros : ils sont prélevés chaque année par l’assureur sur les intérêts générés. En cas de décès, les intérêts non encore taxés le sont alors.

Cette fiscalité, combinée à l’avantage successoral de l’assurance-vie, confère au fonds en euros un cadre fiscal particulièrement attractif, notamment après huit années de détention.

Les frais liés à la gestion

La gestion du fonds en euros entraîne différents frais, qui impactent directement le rendement perçu :

  • frais sur versements (ou frais d’entrée), prélevés à chaque dépôt,
  • frais annuels de gestion, appliqués sur l’encours,
  • prélèvements éventuels sur les intérêts.

Ces frais, variables selon les assureurs, sont précisés dans le contrat et figurent chaque année dans le relevé de situation envoyé à l’épargnant.

Quels sont les frais d’un contrat d’assurance-vie ?

Les avantages du fonds en euros

Le fonds en euros offre de nombreux atouts qui expliquent son succès durable :

  • une garantie en capital,
  • des intérêts définitivement acquis,
  • une disponibilité permanente de l’épargne,
  • une fiscalité favorable après huit ans de détention,
  • la possibilité de transférer tout ou partie du capital vers d’autres supports pour diversifier l’épargne.

Ces caractéristiques en font un outil de sécurisation incontournable pour tout patrimoine.

Les limites et contraintes

Malgré ses avantages, le fonds en euros présente plusieurs limites :

  • une performance en baisse constante, largement dépendante du marché obligataire,
  • un rendement affecté par l’inflation qui réduit le pouvoir d’achat,
  • des frais parfois élevés selon les contrats,
  • une faible exposition au risque, qui limite les perspectives de gains par rapport aux unités de compte.

De plus, certains assureurs imposent désormais une part minimale d’unités de compte dans les nouveaux contrats multisupports, réduisant la possibilité d’investir uniquement en fonds en euros.

Sources : Boursorama, Magnolia, La Finance pour tous

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