Doit-on craindre un excès d’optimisme des investisseurs ? (Dorval AM)
Les dernières statistiques américaines ont soulagé les investisseurs quant aux risques de surchauffe de l’économie américaine.
Apaisement face à l'inflation aux États-Unis
Après un rapport sur l’emploi caractérisé par la modération au mois d’avril, les statistiques américaines de ventes au détail et de prix à la consommation ont contribué à diminuer les risques perçus d’une surchauffe de l’économie américaine. Les ventes au détail ont stagné le mois dernier, et les prix à la consommation se sont un peu assagis, avec une hausse de +0,3% hors alimentation et énergie, en retrait par rapport aux +0,4% par mois du premier trimestre. On observe de plus une moindre diffusion de l’inflation pour le deuxième mois consécutif, ce qui semble assez encourageant.
Une croissance malgré une inflation maîtrisée
Le scénario d’une modération économique américaine accompagnée d’une inflation maitrisée s’en trouve donc renforcé. Celui-ci reste cependant à confirmer. Selon l’estimation de la Réserve fédérale d’Atlanta, le PIB pourrait croître de pas moins de 3,6% au deuxième trimestre, ce qui n’a rien de modéré. Les membres de la Fed ne sont donc pas pressés de baisser les taux, mais ce n’est pas selon nous le point essentiel pour le marché des actions. Ce qui compte, c’est que la Fed soit en position de réagir rapidement si l’économie venait à ralentir un peu trop. Il faut pour cela que l’inflation ne soit pas très éloignée de son objectif de 2%, ce que les derniers chiffres semblent confirmer.La hausse des marchés des actions est donc repartie de plus belle, avec de nouveaux records historiques à la clé. A ce stade, cependant, la valorisation des actions mondiales ne nous semble pas excessive, avec un rapport cours/bénéfices d’environ 16x pour le MSCI Monde équipondéré.
Comportement des investisseurs, facteur clé pour les marchés actions
Avec un contexte macroéconomique favorable et des valorisations normales, le risque résiduel pour les marchés des actions se situe donc probablement du côté de la finance comportementale. Si les gérants et les épargnants sont optimistes et bien investis, la marge de progression des marchés pourrait se réduire, et la sensibilité aux mauvaises surprises pourrait augmenter. Selon l’enquête mensuelle très suivie de Bank of America (BofA), l’optimisme des investisseurs mondiaux s’est nettement renforcé depuis le début de l’année (graphique 3), avec des vues de plus en plus positives sur l’économie mondiale, une allocation plus favorable aux actions et des ratios de cash en nette baisse. La trajectoire de redressement est assez impressionnante. Le niveau d’optimisme ainsi mesuré par BofA reste cependant proche de sa moyenne historique, et loin du record de 2021.
Le diagnostic général pointe donc vers une situation dans laquelle le scénario d’une croissance mondiale soutenable devient de plus en plus consensuel. Ce positivisme est renforcé par le phénomène de la montée en puissance de l’intelligence artificielle. L’optimisme ambiant ne semble cependant pas encore atteindre des niveaux extrêmes. Et les données disponibles sur les flux vers les fonds actions ne montrent pas non plus d’envolées lyriques. Nous demeurons donc pour l’instant bien investis en actions dans nos différents fonds flexibles, et restons attentifs à la fois au déroulé du scénario macroéconomique et aux indicateurs d’excès éventuels sur les marchés.
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