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Analyses de marchés

Delubac AM : quels enseignements après Jackson Hole ?

29
Aug
2023

Le symposium de politique économique de Jackson Hole est le rendez-vous annuel des banquiers centraux. Bien que le thème de cette 46ème édition ait porté sur les changements structurels dans l’économie mondiale, les annonces des dirigeants des Institutions Monétaires étaient particulièrement attendus. Cette année, la communauté financière recherchait une confirmation que Fed et BCE étaient parvenues au terme de leur cycle de durcissement monétaire cet été, après respectivement 11 et 9 hausses de taux en moins de 18 mois.

Finalement, s’il n’y a pas eu de surprise majeure, les discours de Jérôme Powell et de Christine Lagarde se sont distingués par des biais plus restrictifs qu’anticipés. Le président de la Fed a évidemment salué la baisse de l’inflation, mais il s’est également montré très ferme sur le maintien de sa cible d’inflation à 2%.

Cette mise au point est un signe fort envoyé au marché qui voyait dans ce niveau une trajectoire plutôt qu’un objectif réel. L’autre élément marquant est l’aveu de débats au sein de la Fed quant au niveau actuel du taux d’intérêt naturel (niveau permettant de maintenir une inflation stable dans une économie en croissance), signe des divergences qui existent entre les différents gouverneurs de la Fed. De son côté, la présidente la BCE a insisté sur le fait que l’inflation sous-jacente en Zone Euro ne ralentissait pas assez vite, notamment par rapport à celle constatée aux Etats-Unis. Elle a également indiqué que les changements structurels de l’économie (financement de la transition écologique, meilleure négociation des salariés, possibilité des entreprises à passer des hausses de prix) aboutiront à des niveaux d’inflation plus élevés que ceux connus ces dernières années.


Quelles positions vont être adoptées par les Institutions Monétaires ?

De part et d’autre de l’Atlantique, les autorités monétaires ont confirmé que leur approche restera dépendante des données économiques.

La tâche s’annonce compliquée du côté américain tant les signaux sont mitigés avec d’un côté, une forte baisse des prix et de l’autre, une croissance qui reste résiliente et un marché du travail qui ne montre pas de signes d’essoufflement. Le ton de M. Powell a modifié les attentes sur les prochaines décisions de la Fed : le marché n’attend pas de hausse des taux à la prochaine réunion de septembre, mais la probabilité d’une hausse d’un quart de point à celle de novembre s’établit maintenant à 65%, elle était inférieure à 20% avant Jackson Hole.

La situation de la Zone Euro paraissait plus confortable puisque les prix et les différents indicateurs de croissance ont évolué dans une même direction baissière ces dernières semaines et pouvait laisser croire à la fin du cycle de hausse des taux directeurs. Là encore, Mme Lagarde a rebattu les cartes ce week-end puisqu’un dernier tour de vis monétaire avant la fin de l’année est aujourd’hui le scénario privilégié par le marché.


Quelles sont les perspectives sur les marchés de taux, les marchés monétaires en particulier ?

Les banquiers centraux ont confirmé leur volontarisme dans le combat contre l’inflation mais également que l’impact des politiques monétaires restrictives sur la croissance passait en second lieu. Ces annonces très fortes modifient les anticipations des opérateurs de marchés : ces derniers estiment désormais que l’inflation et les taux à long terme baisseront plus tôt que les taux directeurs dans les prochains trimestres.

La situation actuelle de courbe des taux inversée dans laquelle les placements monétaires offrent des rendements supérieurs à ceux des obligations d’état long terme devrait donc perdurer plus longtemps que prévu.

Cet environnement est une véritable opportunité pour les investisseurs, après une décennie où les taux se trouvaient sur des niveaux très faibles voire négatifs. Les supports monétaires sont des placements qui offrent une progression régulière avec une volatilité minimale ; leur rémunération est particulièrement attractive puisqu’elle est directement indexée sur le niveau des taux directeurs qui se situent désormais sur leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans. A cet égard, avec un rendement qui restera proche de 4% dans les prochains mois pour un risque quasi nul, le placement monétaire se doit de retrouver une place de premier plan dans les portefeuilles.

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