Réapprendre la discipline du temps dans l’investissement (Venn Capital)

Une tendance lourde : le temps de détention des actions divisé par huit
« Patience est mère de toutes les vertus »
À l’heure où Warren Buffett tire sa révérence, nous trouvons utile de rappeler un des piliers de son approche : l’investissement de long terme. Le graphique ci-dessous montre une tendance claire : le temps moyen de détention des actions cotées a drastiquement chuté depuis les années 1950. Alors qu’il dépassait 8 ans à la fin des années 50, il est désormais inférieur à un an. Cette baisse traduit une réalité profonde et préoccupante : les investisseurs sont de moins en moins patients.

Des investisseurs toujours plus pressés face à la volatilité
Cette diminution de la durée de détention illustre l’avènement du trading à court terme, facilité par la technologie, les plateformes de courtage gratuites et l’instantanéité de l’information. Loin de la philosophie d’investissement à long terme prônée par l’Oracle d’Omaha, les investisseurs semblent aujourd’hui influencés par les mouvements de marché, les émotions, et la quête - souvent illusoire - de gains rapides.
Warren Buffett : l’apôtre de la patience face au court-termisme
À l’opposé de cette frénésie, Warren Buffett incarne une philosophie d’investissement fondée sur la patience et la constance. Pour lui, "La bourse transfère l’argent des impatients aux patients". Buffett achète des entreprises qu’il comprend, avec un avantage compétitif durable, et les conserve parfois des décennies. Son approche repose sur la conviction que la création de richesse s’inscrit dans le temps long, en laissant les intérêts composés agir. Cette approche a été très bénéfique sur le long terme.
Les comportements des investisseurs nuisent à leur performance réelle
L’analyse annuelle de Dalbar est tout à fait éloquente. Cette étude met en lumière un constat désarmant : les investisseurs individuels obtiennent des rendements bien inférieurs à ceux des indices boursiers, non pas à cause du marché, mais à cause de leurs propres comportements. En essayant de “timer” le marché, en vendant sous la panique et en rachetant dans l’euphorie, les investisseurs détruisent une part importante de leur performance potentielle.
Par exemple, sur longue période, alors que le S&P 500 a pu générer un rendement annuel moyen d’environ 8 à 10 %, l’investisseur moyen a réalisé à peine 4 à 5 %, selon les données Dalbar. Ce différentiel s’explique essentiellement par des décisions émotionnelles et précipitées.

Ce recoupement entre données historiques, conseils éprouvés de Warren Buffett et constats de l’étude Dalbar devrait nous amener à une réflexion essentielle : investir n’est pas un sprint, mais un marathon. Les marchés fluctuent, mais sur le long terme, ils récompensent la patience, la rigueur, et une stratégie disciplinée.
Dans un monde de plus en plus dominé par une volonté de rapidité voire d’instantanéité, il est peut-être temps de redonner de la valeur au temps.
Par Venn Capital
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