"USS 117, alerte rouge, le dollar ne repond plus !" Christian Bito (ESSEC et SLGP)


Un recul de 12 % du dollar face à l’euro depuis janvier
1,17 $ pour 1 euro, c'est une baisse du dollar d’environ 12 % depuis le début de l’année. Le principal mouvement puisque les taux sont restés stables et les grands indices ont connu des progressions positives, mais pas énormes, du Nikkei proche de 0 % jusqu’au Nasdaq 100 à plus de 10 %. Mais attention, pour un Français, la performance des US est grevée de la baisse du dollar. Au-delà du souhait de Donald Trump, ce n’est pas lui qui a vendu des dollars sur un marché totalement flottant, répondant à la loi de l’offre et de la demande. Alors quels facteurs ont pu peser contre le dollar, qui n’a pas joué son rôle de valeur refuge, par exemple pendant la guerre de 12 jours que nous venons de connaître ?
Des flux vers l’Europe et des doutes sur la dette américaine
Tout d’abord, au début de l’année, des actions se sont repositionnées sur les marchés européens. Ainsi, en achetant des titres, cela a fait grimper l’euro. Ensuite, une crise de confiance liée à la guerre commerciale a pesé sur la dette américaine, entraînant leurs ventes et donc des ventes de dollars. Les taux à 10 ans US ont d’ailleurs culminé à 5,08 pour le 30 ans en mai dernier. Depuis, les taux se sont légèrement détendus. Mais l’impact du big bill, dont les dépenses entraînent une hausse du plafond de la dette, pourrait inquiéter à nouveau. Attention, les marchés anticipent les nouvelles. Il est donc possible que ce seuil de 1,17 soit un point bas puisque le big bill vient d’être voté.
Le débouclage du yen carry trade pourrait amplifier le mouvement
Autre facteur possible : la hausse des taux de la Banque du Japon, qui rend moins attractives les opérations de yen carry trade. Elles peuvent provoquer la chute du dollar lors de leur débouclage afin de rembourser les emprunts en yen à l’origine des positions. On l’a connu au mois d’août 2024. Pour le moment, les droits de douane n’ont pas modifié les inflations, 2,3 % aux USA contre 2 % en zone euro. Mais certains anticipent un pic à venir aux États-Unis qui serait défavorable au dollar alors que les négociations sont encore en cours.
Un écart de taux encore en faveur du dollar, mais jusqu’à quand ?
Enfin, l’écart de taux directeur, 4,50 % aux USA contre 2,15 % en Europe, devrait favoriser le dollar. Mais les investisseurs anticipent que la Fed finira par baisser ses taux. L’économie US est encore forte : 147 000 créations d’emplois et un ISM des services en expansion à 50,8. La Fed pourrait donc ne pas se précipiter. Le dollar s’est d’ailleurs légèrement repris en fin de semaine, avec en parallèle des indices américains dépassant leur plus haut historique. Le marché de l’échange, c’est plus de 7 000 milliards de dollars de transactions par jour, alors toujours très difficile à décoder.
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