Gestion alternative : la solution pour profiter de la volatilité des marchés ? Joffrey Czurda (Cigogne Management), Thomas d’Hauteville (Financière d’Hauteville) et Sébastien Delattre (Ambre Patrimoine)

Fonds
Thomas d'Hauteville
Geoffrey Czurda (Cigogne Management), Thomas d’Hauteville (Financière d’Hauteville) et Sébastien Delattre (Ambre Patrimoine)

Dans un environnement marqué par les tensions géopolitiques et le retour de la volatilité Cigogne Management met en avant la pertinence de ses stratégies de valeur relative, sa capacité à tirer parti des dislocations de marché et la faible corrélation de ses fonds avec les grandes classes d’actifs. Avec Joffrey Czurda, CEO de Cigogne Management, Thomas d’Hauteville, Fondateur de La Financière d'Hauteville et Sébastien Delattre, Associé Gérant d'Ambre Patrimoine.

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Une spécialisation en gestion alternative au sein du Groupe La Française

Joffrey Czurda : Cigogne Management est une société de gestion qui appartient au Groupe La Française. Et dans cet univers de La Française, nous sommes la brique spécialisée en gestion alternative. Nous gérons aujourd'hui 1,6 Mds€ d'encours sous gestion à travers des fonds alternatifs et également des fonds UCITS thématiques.

Une gestion qui tire parti de la volatilité accrue des marchés

Sébastien Delattre : Dans ce contexte de normalisation monétaire, de tensions géopolitiques, en quoi cette gestion alternative offre-t-elle une solution pertinente dans le contexte actuel ?

JC : J’ai l'habitude de dire que la gestion alternative, ça se nourrit de la volatilité. Et clairement, nous avons eu des périodes entre 2010 et 2020 où les marchés ont été un peu anesthésiés par les politiques monétaires des banques centrales, cet afflux monétaire. Aujourd’hui, nous avons un réel changement de paradigme de volatilité, nous l'avons vu avec la crise Covid, avec la crise inflationniste, l’Ukraine également, et puis le Crédit Suisse. Et désormais, avec toutes ces tensions géopolitiques, nous voyons que nous sommes sur des niveaux de volatilité beaucoup plus exacerbés et nous pensons que cela va perdurer.
Pourquoi je parle de cela, pourquoi je parle de ce changement de paradigme ? Tout simplement, lorsque nous sommes sur des stratégies de valeur relative, nous nous nourrissons de ces différences de vitesse d’ajustement entre les instruments. Je prends par exemple une obligation convertible et son action sous-jacente. Ce sont deux instruments qui ne sont pas forcément traités par les mêmes acteurs et, dans des périodes de dislocation de marché, nous allons pouvoir trouver des opportunités.

Une approche qualitative pour gérer l’impact des risques politiques

Thomas d'Hauteville : Nous avons évoqué la partie marché. Il y a un nouvel élément dans les marchés actuellement, assez compliqué à lire : Donald Trump. Comment fait-on, dans une gestion alternative, pour essayer soit d’anticiper, soit de profiter de la volatilité créée par les différentes déclarations de M. Trump ? Et comment cela se traduit-il dans la gestion pour vous au quotidien des fonds ?

JC : Je dirais que déjà, sans parler de Donald Trump, j’aime bien évoquer un contexte géopolitique mondial plus global, en disant que la première approche est d’avoir une approche qualitative. C’est en cela que je crois que nous lançons des marques. Nous avons toujours cette vocation à avoir des positions de qualité, des positions de valeur relative dont le risque à terminaison est encadré. Ce qui nous permet finalement d’être un peu prémunis contre tout type d’événements de marché. Effectivement, vous avez raison de le citer, chaque tweet de Donald Trump peut avoir une influence très importante sur les marchés financiers. Donc effectivement, maintenir un bon degré de diversification, une bonne qualité de portefeuille, des stratégies de valeurs relatives, je dirais que c’est tout cet ensemble qui nous permet d’aborder cette année et ce contexte géopolitique avec une relative confiance.

Des corrélations faibles avec les grandes classes d’actifs

SD : Les corrélations entre les classes d’actifs se sont-elles réellement effacées, gommées, et qu’est-ce que cela implique dans votre gestion ?

JC : Assez globalement, et nous sommes plutôt satisfaits d’observer, mais j’ai presque envie de dire sans surprise, que la plupart de nos fonds ont des corrélations très faibles avec la plupart des grandes classes d’actifs. Très simplement, déjà avec les marchés de taux, nous avons un ADN qui est assez pur de toujours couvrir le risque de taux et le risque de devise. J’évite évidemment de parler de ces corrélations-là qui sont nulles voire négatives. Si nous regardons par exemple nos corrélations avec les marchés de crédit, que ce soit Investment Grade, High Yield ou avec les marchés actions, nous nous rendons compte que nous avons des niveaux de corrélation de l’ordre de 20 à 30 %. Cela illustre, je dirais, très bien le côté diversifiant, décorrélant de la gestion alternative. Et je crois vraiment que, dans une allocation globale de portefeuille, avoir 5, 10 ou 15 % de son allocation sur des produits de ce type-là a du sens.

Des opportunités créées par l’évolution des primes de risque

TH : Sur l’évolution récente des primes de risque, quel est votre regard, notamment sur la partie crédit ? Est-ce que cela a offert récemment de nouvelles opportunités pour vous ?

JC : Vous avez raison de le signaler, j’aime bien cette question, parce qu’effectivement, nous, nous avons un ADN très centré sur les spreads de crédit. La plupart de nos arbitrages sont basés sur ces spreads de crédit, que ce soit dans l’absolu ou en valeur relative. Cela peut être des papiers 10 ans contre des papiers 30 ans, cela peut être entre deux émetteurs, sur lesquels, finalement, nous allons vraiment isoler ce spread de crédit. Alors, je dirais que les périodes de volatilité que nous venons de traverser ont été très favorables. Nous avons vu, par exemple, dans les mois de mars et avril, les primes de risque offertes par les obligations, beaucoup s’écartaient versus la partie assurantielle, c’est-à-dire le CDS, et cela, cela a créé finalement une dislocation de marché, cela a permis d’offrir des opportunités très intéressantes.
Donc ce contexte d’écartement des spreads de crédit, très globalement, il est plutôt favorable. À l’inverse, je dirais qu’aujourd’hui le niveau de crédit est presque un peu trop serré, cela s’est réécarté un peu sur les news en fin de semaine dernière, mais nous trouvons qu’aujourd’hui le spread de crédit, en tout cas sur l’indice Investment Grade, il est presque un peu trop serré par rapport au contexte géopolitique.

Une définition complémentaire de la gestion traditionnelle

SD : La SEC américaine a dit par le passé qu’il n’y avait pas de définition officielle légale de la gestion alternative. Quelle définition donneriez-vous chez Cigogne ?

JC : Ce que j’aime bien indiquer, c’est que ce n’est pas une opposition à la gestion traditionnelle, c’est un complément. Nous avons des techniques de gestion complémentaires. Nous allons avoir recours à l’effet de levier, aux positions short, également à des produits dérivés. Tous ces instruments permettent de garantir l’efficience des marchés et d’accélérer leur bon fonctionnement. Notre définition, c’est d’essayer de générer des performances de manière régulière, récurrente. Des performances qui doivent être absolues, indépendantes ou décorrélées des tendances des grands marchés financiers. C’est cela qui est attendu : ce côté décorrélant, une volatilité encadrée et des performances récurrentes. C’est ce qu’attendent de nous nos investisseurs.

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