Groupama AM : la Banque d’Angleterre balaye de nouveau l’idée d’une baisse imminente du taux directeur
Sans conférence de presse et avec une annonce largement anticipée, la réunion du jour a fourni peu de nouveautés. Nous repérons toutefois quelques éléments intéressants sur l’état d’esprit de la banque centrale, notamment :
Une hausse du taux directeur n’est clairement plus d’actualité : le Comité n’a désormais plus de dissidents « hawkish ». La décision de statu quo a été soutenue par 8 membres. Catherine Mann et Jonathan Haskel ont enfin abandonné leur vote en faveur d’une nouvelle hausse de 25 points de base et choisi de se mettre dans le camp du statu quo. Seule Swati Dhingra a voté pour une première baisse. Il est donc important de surveiller quels membres la rejoindront dans les prochains meetings.
La BoE réitère sa confiance concernant la trajectoire de l’inflation mais a besoin de plus de preuves avant d’entamer le cycle d’assouplissement monétaire. Dans son communiqué, l’institution salue de nouveau les tendances désinflationnistes récentes. L’inflation s’est fortement décélérée, à 3,4 % en février, bien en dessous des projections du February Report (cf. graphique 2). Elle est même attendue en dessous de la cible de 2 % au deuxième trimestre. Toutefois, cette tendance est transitoire et s’explique uniquement par la contribution négative des prix de l’énergie, de l’alimentation et des « core goods », les pressions sur les coûts externes ayant continué de s’atténuer. En revanche, si elle s’est modérée, l’inflation des services reste élevée. Pour certains membres, peu de signes indiquent jusqu’à présent que celle-ci reviendrait suffisamment rapidement à un rythme conforme à l’objectif. La croissance des salaires est restée trop élevée et ne devrait se ralentir que lentement en raison des tensions sur le marché du travail (cf. graphique 3). De ce fait, les risques haussiers subsistent concernant les projections de croissance des salaires et de l’indice des prix à la consommation.
Enfin, le cycle de baisses des taux sera prudent. La BoE a fait savoir dans son communiqué en effet que « le biais monétaire pourrait rester restrictive même quand le taux directeur sera réduit ».
Les éléments du jour confortent notre scénario. La BoE a besoin davantage de temps et de preuves concernant notamment les indicateurs rigides tels que l’inflation des services, la croissance des salaires et le marché du travail. L’institution aura plus d’informations à la réunion du 20 juin, avec les statistiques de prix et salaires du mois d’avril/mai. En conséquence, nous reconfirmons le statu quo monétaire en mai. Au-delà, nous continuons de penser que le cycle de baisses des taux de la BoE sera tardif (au troisième trimestre 2024) et de faible ampleur (-50bp en 2024 et -50bp en 2025).
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