IFI 2025 : le mécanisme de plafonnement et le contrôle fiscal renforcé

Un impôt sur la fortune immobilière toujours plafonné, mais complexe
L’impôt sur la fortune immobilière (IFI) reste soumis en 2025 à un mécanisme de plafonnement destiné à éviter qu’un contribuable consacre une part disproportionnée de ses revenus à cet impôt. Ce mécanisme prévoit que le montant cumulé de l’IFI et des impôts dus au titre des revenus de l’année précédente ne peut excéder 75 % des revenus nets perçus au cours de la même période. En cas de dépassement, le contribuable peut demander une réduction de son IFI à hauteur de l’excédent.
Si ce principe reste inchangé, sa mise en œuvre s’avère particulièrement technique. Tous les revenus perçus au cours de l’année doivent être déclarés, y compris ceux exonérés d’impôt sur le revenu comme certains gains issus d’une assurance-vie, des dividendes ou des plus-values mobilières. Ces éléments sont pris en compte pour le calcul du plafonnement, mais leur traitement peut différer selon leur nature fiscale. En pratique, de nombreux contribuables peinent à maîtriser les subtilités de cette règle, ce qui conduit à des erreurs ou à des oublis lors de la déclaration.
Le respect du plafond ne fait pas l’objet d’un calcul automatique par l’administration. C’est au contribuable d’en faire expressément la demande et d’en justifier le bien-fondé. Cela suppose une vigilance accrue, notamment pour les contribuables dont la majorité du patrimoine est constituée de biens immobiliers générant peu de revenus. Le plafonnement devient alors un levier stratégique à connaître pour alléger l’imposition, sous réserve d’en maîtriser les règles et les modalités de calcul.
Une intensification du contrôle fiscal autour de l’IFI
Parallèlement au maintien du plafonnement, l’année 2025 marque une évolution dans les méthodes de contrôle de l’IFI. L’administration fiscale renforce ses capacités de vérification grâce à une meilleure exploitation des données disponibles, particulièrement celles issues du cadastre, des bases notariales ou encore des déclarations d’urbanisme. L’objectif affiché est de lutter plus efficacement contre la sous-évaluation des biens immobiliers ou l’omission de certains actifs imposables.
Dans cette logique, des outils numériques et des bases croisées sont mobilisés pour repérer les incohérences entre le patrimoine déclaré et les éléments extérieurs. L’administration affine également ses critères de déclenchement de contrôle, en ciblant en priorité les patrimoines significatifs, les situations complexes ou les évolutions brutales de valorisation entre deux années. Les contribuables détenteurs de biens détenus en société, notamment via des SCI, sont aussi dans le viseur, car ces montages peuvent compliquer la transparence de l’assiette imposable.
Cette montée en puissance du contrôle s’accompagne d’une clarification des obligations déclaratives. Il est rappelé aux redevables qu’ils doivent déclarer l’ensemble des biens imposables au 1er janvier de l’année d’imposition, en détaillant les modalités de détention, les éventuelles exonérations partielles ou totales et les dettes déductibles. La charge de la preuve en cas de litige repose sur le contribuable, ce qui suppose une conservation rigoureuse des justificatifs, en particulier en matière de valorisation.
Une fiscalité du patrimoine scrutée de plus près
Dans un contexte budgétaire sous pression, l’IFI fait l’objet d’une attention croissante de l’administration. S’il n’est pas prévu de réforme structurelle à court terme, les évolutions apportées en 2025 s’inscrivent dans une stratégie de sécurisation des recettes et de fiabilisation des déclarations. L’administration fiscale entend renforcer la conformité spontanée en misant sur la transparence, la traçabilité et la capacité de croisement de données.
Pour les redevables, cette évolution suppose une meilleure anticipation, tant en matière de valorisation que de stratégie patrimoniale. Le recours à des professionnels du chiffre ou du droit devient un atout pour fiabiliser les déclarations, identifier les marges de manœuvre offertes par le plafonnement ou gérer les éventuels redressements. La complexité du dispositif et l’intensification des contrôles font de la déclaration d’IFI un exercice sensible, nécessitant rigueur et précision.
Sources : Les Échos, Le Figaro
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