Tensions Iran-Israël : les marchés restent focalisés sur les fondamentaux économiques (Natixis IM)
.webp)
Une accoutumance des marchés aux risques géopolitiques
Au cours des dernières années, les marchés se sont habitués à relativiser les risques géopolitiques, en particulier dans le cadre des conflits multiples avec Israël depuis 18 mois. Bien que les gros titres déclenchent des réactions immédiates de repli, ces mouvements se révèlent souvent de courte durée malgré les inquiétudes persistantes d’escalade et d’élargissement du conflit.
Le spectre de l’inflation lié aux prix du pétrole
Comme pour tout conflit au Moyen-Orient, l’attention se porte sur le risque d’une hausse des prix du pétrole. Ce sujet reste sensible dans un contexte d’inflation élevée ces dernières années. Une fois encore, les marchés ont semblé avoir raison de relativiser le mouvement de panique initial à la suite des frappes américaines du week-end, la hausse du pétrole et la baisse des actions ayant été effacées durant la séance de lundi matin.
Depuis 18 mois, chaque attaque semble suivie de représailles modérées, et les marchés ont interprété cette nouvelle flambée selon cette logique. La réponse iranienne a une fois de plus été symbolique, anticipée, et a rapidement conduit à un accord de cessez-le-feu.
Même si les cessez-le-feu sont fragiles dans leurs premières phases, celui-ci ne fait pas exception, les marchés continuant néanmoins à ignorer les préoccupations géopolitiques persistantes, en raison de l’asymétrie militaire entre les deux camps. Face à l’incapacité de l’Iran à riposter efficacement et au silence de ses alliés potentiels, les marchés ne perçoivent pas de véritable risque de reprise du conflit. À court terme, les chocs géopolitiques peuvent affecter le moral, mais les bénéfices priment sur la politique.
Le recul des prix du pétrole et son impact limité sur l’économie
Les prix du pétrole ont désormais totalement effacé la hausse liée au conflit, dans un marché déjà excédentaire. Le poids psychologique des prix de l’énergie dépasse leur impact réel sur l’économie, dans un monde devenu moins dépendant de l’énergie, limitant ainsi les effets des hausses ponctuelles sur l’activité économique, notamment pour les exportateurs nets comme les États-Unis.
Lire aussi :
La hausse du pétrole remet l’inflation au centre des attentions
Cessez-le-feu au Moyen-Orient : pétrole en baisse, Bourse fébrile
Iran, détroit d’Ormuz : menace sur les prix de l’énergie
Les routes maritimes les plus stratégiques pour le pétrole
Une attention de nouveau tournée vers les facteurs intérieurs américains
Même si le conflit entre Israël et l’Iran n’est pas terminé, les deux parties semblent avoir choisi la désescalade. Les marchés, en particulier aux États-Unis, devraient recentrer leur attention sur un contexte intérieur complexe, comprenant les effets des droits de douane, les politiques budgétaire et monétaire, ainsi que le début de la saison des résultats du deuxième trimestre.
Une économie américaine en ralentissement plus marqué que prévu
Nous pensons depuis longtemps que l’économie américaine est sur une trajectoire de refroidissement, plus nette que ce qu’envisage le consensus relativement optimiste. Nous prévoyons que l’affaiblissement progressif du marché du travail américain et ses effets sur les perspectives de croissance globale redeviendront une priorité pour les investisseurs dans les semaines à venir, à mesure que les tensions géopolitiques s’estompent.
Par Garrett Melson, CFA, stratégiste de portefeuille chez Natixis Investment Managers Solutions
Commentaire du 24/06/2025
Contributeurs
Chaque jour, nous sélectionnons pour vous, professionnels de la gestion d'actifs, une actualité chiffrée précieuse à vos analyses de marchés. Statistiques, études, infographies dans divers domaines : épargne, immobilier, économie, finances, etc. Ne manquez pas l'info visuelle quotidienne !

Ne loupez aucun événement de nos partenaires : webinars, roadshow, formations, etc. en vous inscrivant en ligne.

.webp)
.webp)