"La hausse du pétrole remet l’inflation au centre des attentions” Marina Garlatti, Tailor AM

Analyses de marchés
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Une escalade du conflit au Moyen-Orient fait grimper les prix du pétrole

On va commencer par le Moyen-Orient avec les frappes d'Israël vers l'Iran vendredi dernier qui ont un peu mis le feu aux poudres. Quelles réactions sur les marchés et comment est-ce que vous gérez cette situation ?

Là c'est vrai que le conflit entre Israël et l'Iran s'est vraiment intensifié ce week-end. L'objectif affiché serait d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire. Pour le moment, une intervention militaire américaine n'est pas exclue, vu les différentes déclarations de Donald Trump ces derniers jours. Il a appelé les habitants de Téhéran à évacuer la ville. Il a demandé à l'Iran de renoncer définitivement à ses ambitions nucléaires. Et il a annoncé que les États-Unis contrôlaient complètement l'espace aérien iranien. L'Iran, de son côté, demande un arrêt des attaques avant toute discussion.

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Le baril de Brent franchit les 76 dollars, sous tension au détroit d'Ormuz

Donc là, c'est vrai qu'on a un risque non négligeable d'escalade du conflit. La réaction sur les marchés reste assez modérée. C'est vraiment le pétrole qui réagit le plus fortement. Le baril de Brent est à 76 dollars, donc il dépasse son niveau du 2 avril, jour des annonces de droits de douane réciproques. Pourquoi ? Parce qu'on a à la fois un risque de perturbation de la production et un risque de blocage de certaines voies maritimes, notamment le détroit d'Ormuz qui représente 20 % des flux pétroliers mondiaux.

Lire aussi : Perturbation potentielle de l’approvisionnement mondial en pétrole

La surcapacité de l’OPEP limite la flambée des prix

Malgré tout, ce qui vient un peu freiner ce mouvement de hausse des prix du pétrole, c'est que l'OPEP a quand même une surcapacité de production. Je pense notamment à l'Arabie Saoudite qui pourra continuer d'augmenter sa production. Cette hausse des prix du pétrole représente également une incertitude pour les banques centrales puisque c'est un risque inflationniste.

Lire aussi : La remontée des prix du pétrole affecte peu la zone euro

La BCE poursuit les baisses de taux malgré le risque énergétique

Je rappelle qu'en Europe, la BCE a pu poursuivre ses baisses de taux grâce au ralentissement économique et surtout grâce à la baisse des prévisions d'inflation sous la cible de 2 %, grâce au recul des prix de l'énergie et à l'appréciation de l'euro. Donc effectivement, des prix de l'énergie durablement plus élevés, ce n'est pas forcément une bonne nouvelle.

Lire aussi : BCE, Fed, Chine : quels impacts sur les marchés ?

La Fed face à une conjoncture incertaine entre géopolitique, budget et inflation

La prochaine banque centrale à s'exprimer, c'est la Fed très prochainement. Est-ce que ça peut avoir un impact sur le discours de la Fed ?

Oui, tout à fait. La Fed se réunit dans ce contexte d'incertitude, incertitude géopolitique, mais aussi commerciale et budgétaire, puisque le Sénat avance actuellement sur le projet de budget défendu par Trump.

Un ralentissement des indicateurs économiques américains

Du côté des indicateurs américains, on a eu l'inflation CPI la semaine dernière qui est ressortie sous les attentes, que ce soit l'inflation totale à 2,4 % ou l'inflation sous-jacente à 2,8 %. Ce sont des chiffres qui ne reflètent pas encore les effets de la politique commerciale.

Par contre, on a des indicateurs économiques qui, eux, se détériorent progressivement. La production industrielle a déçu hier, même chose pour les ventes au détail qui ont reculé plus que prévu : moins 0,9 % en mai.

Les marchés anticipent une première baisse des taux par la Fed en octobre

Donc même si on ne voit pas encore l'impact de la hausse des droits de douane sur les prix, les ménages ont tout de même diminué leurs dépenses de consommation.

Pour ce soir, pas de baisse attendue par la Fed, mais c'est vrai que le discours sera suivi de près, et un ton trop restrictif pourrait décevoir les marchés, sachant qu'aujourd'hui les marchés anticipent actuellement deux baisses de taux cette année, dont la première en octobre.

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