Marché automobile français : net recul au S1, Renault repasse devant Stellantis

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Un marché en recul de 7,9 % au premier semestre

Le marché français de l’automobile poursuit sa contraction. Entre janvier et juin 2025, 842 203 voitures particulières neuves ont été immatriculées, soit une baisse de 7,9 % par rapport au premier semestre 2024. Le mois de juin a confirmé cette tendance, avec un recul de 6,7 % des immatriculations, pour un total de 181 711 unités. Cette série noire marque le sixième mois consécutif de baisse des volumes.

Cette tendance inquiète les professionnels du secteur, d’autant qu’elle s’inscrit dans un contexte de profonde transformation industrielle. Par rapport à 2019, dernière année complète avant la pandémie, le marché reste en baisse de près de 30 %.

Renault repasse en tête devant Stellantis

Renault a surpris en reprenant la première place sur le marché français. Le groupe a enregistré une hausse de 5,1 % de ses immatriculations en juin, et une progression de 2,2 % sur l’ensemble du semestre. Cette dynamique est portée par Dacia, dont les modèles abordables rencontrent un fort succès auprès des ménages.

En revanche, Stellantis est à la peine. Ses ventes ont reculé de 7,98 % en juin, et certaines de ses marques sont en fort repli. Fiat, notamment, chute de 41,75 %. Peugeot et Citroën perdent également du terrain. Le groupe pâtit d’un positionnement produit moins lisible et d’une offre jugée moins compétitive sur le plan tarifaire.

Des acheteurs toujours plus attentistes

Le climat général reste marqué par une grande incertitude. Les consommateurs sont freinés par la montée des prix, mais aussi par l’instabilité des politiques de mobilité. Les débats autour de l’interdiction du thermique en 2035, les contraintes liées aux zones à faibles émissions (ZFE) et la crainte d’acheter un véhicule bientôt obsolète alimentent une posture attentiste.

Cette situation pénalise l’ensemble du secteur : les commandes reculent, les délais s’allongent, et les prévisions tablent désormais sur 1,6 million d’immatriculations pour 2025, bien loin des 2,2 millions enregistrées en 2019.

Les électriques décrochent, les hybrides dominent sans convaincre

Les véhicules 100 % électriques représentent 17,6 % des immatriculations en juin, en recul de 14,7 % sur un an. Ce fléchissement intervient malgré le maintien d’aides publiques. Le prix d’achat, les contraintes d’usage et la faible densité du réseau de recharge freinent leur progression.

Les hybrides poursuivent leur ascension, dépassant 50 % de parts de marché. Pourtant, leur domination suscite des interrogations. Leur coût reste élevé, et leur impact environnemental est discuté. Le marché semble saturé sur ce segment, et le discours commercial manque de clarté pour convaincre durablement.

Sources : Boursorama, Le Point, Caradisiac

Focus Mai 2025 : Le marché automobile français, une crise qui s'enlise

Un recul de 12,3 % des immatriculations en mai 2025

Le marché français des voitures neuves a enregistré 123 919 immatriculations en mai 2025, soit une baisse de 12,3 % par rapport à mai 2024. Ce repli est plus marqué que celui d’avril, qui atteignait -5,6 %. Il s’agit du cinquième mois consécutif de baisse des ventes. Sur les cinq premiers mois de l’année, le marché a reculé de 8 % par rapport à 2024, et de près de 30 % par rapport à 2019, dernière année pleine avant la pandémie¹.

Des constructeurs sans exception face à la baisse

Tous les grands constructeurs automobiles présents sur le marché français enregistrent un recul de leurs ventes en mai. Stellantis, avec 34 441 immatriculations, affiche une baisse de 10,1 %. Renault limite sa baisse à 7 %, avec des volumes similaires à Stellantis. Toyota subit un recul plus sévère, avec -25 %¹. Le groupe Volkswagen, troisième du marché, accuse une baisse d’environ 12 %. Aucun segment n’est épargné : les modèles essence comme les véhicules électriques sont concernés¹.

Les immatriculations de Tesla chutent fortement

Tesla voit ses ventes s’effondrer, avec seulement 721 voitures immatriculées en mai 2025, en recul de 67 % par rapport au même mois l’an dernier. Depuis le début de l’année, la marque américaine enregistre un recul cumulé de près de 50 %. Le constructeur est en pleine refonte de sa gamme, et certains analystes évoquent également l’image publique de son dirigeant comme facteur de désaffection¹.

Lire aussi : Tesla perd sa couronne électrique

Un marché électrique en stagnation

Sur les cinq premiers mois de l’année 2025, les voitures électriques représentent environ 18 % des immatriculations totales. Cette part est stable, mais en volume, les ventes ont diminué d’environ 7 % par rapport à la même période en 2024. Ce recul s’inscrit dans une tendance générale de contraction du marché, malgré les attentes placées dans la transition énergétique¹.

Une crise structurelle aux multiples causes

Plusieurs facteurs convergent pour expliquer la profondeur de la crise actuelle du secteur automobile.

Le premier est lié aux prix. En moyenne, une voiture neuve coûte aujourd’hui environ 35 000 euros, soit une hausse de 33 % en dix ans. Ce niveau de prix rend le neuf inaccessible à une large partie des ménages. Les acheteurs de voitures neuves sont désormais majoritairement issus des 20 % les plus aisés de la population².

Les réglementations européennes sur la sécurité et les émissions ont contribué à alourdir les coûts, tout comme les stratégies industrielles des constructeurs, qui ont privilégié les modèles haut de gamme pour maximiser leurs marges. L’État français a également participé à cette hausse de prix via les malus écologiques. La conséquence est double : baisse de la TVA perçue et frein environnemental, les ménages préférant conserver leur ancien véhicule plutôt qu’en acquérir un nouveau.

L’incertitude décourage les acheteurs

À cette pression économique s’ajoute une forte incertitude réglementaire. Le manque de lisibilité des politiques de mobilité pénalise les décisions d’achat. Les annonces autour de l’interdiction des moteurs thermiques en 2035 sont perçues comme instables, et le sentiment que ces mesures pourraient être modifiées ou reportées freine les projets.

Dans ce contexte, les consommateurs adoptent une posture attentiste. Les concessionnaires rapportent une baisse continue des prises de commande, sans signes de reprise à court terme. Les prévisions pour 2025 estiment que 1,6 million de voitures neuves seront vendues, contre 2,2 millions en 2019².

Un effet d’entraînement sur l’ensemble de la filière

La crise ne touche pas uniquement les constructeurs. L’ensemble de la chaîne automobile est affecté, des équipementiers aux concessionnaires. Plusieurs entreprises ont déjà annoncé des plans sociaux². Le ralentissement des ventes se traduit par une baisse d’activité générale, menaçant des milliers d’emplois sur le territoire².

Sources : 1. Le Figaro, 2. 20 minutes

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