"Marché obligataire : le signal d’alarme de Jamie Dimon" Éric Lafrenière, Sunny AM
Jamie Dimon alerte sur une fissure inévitable du marché obligataire
On va commencer par le patron de JP Morgan, Jamie Dimon, qui revient sur les secousses du marché obligataire la semaine dernière.
Oui, donc vendredi, Jamie Dimon s'exprimait lors de la Reagan National Economic Forum en Californie et il a fait un peu sensation sur scène devant un partenaire d'investisseurs et de décideurs. Il a livré un message assez percutant sur la fragilité croissante du marché obligataire américain. Interrogé sur le retour des justiciers du marché obligataire, Jamie Dimon a dit qu’effectivement ceux-ci étaient de retour. Les justiciers du marché obligataire sont les investisseurs qui fuient les obligations d'État face à l'envolée des déficits. Selon lui, les sommes colossales qui ont été dépensées pendant la pandémie du Covid-19 ont injecté une incertitude massive dans le système et les conséquences complètes restent encore à découvrir. Il prévient, vous allez voir, une fissure dans le marché obligataire. C’est inévitable et certains paniqueront. Ce discours a fait frémir les marchés vendredi. Il faut dire que le sujet est brûlant. La note souveraine des États-Unis a été abaissée par Moody’s et les taux 30 ans américains ont bondi de 25 points en mai, sa plus forte hausse mensuelle depuis décembre. Mais il ne s’est pas arrêté là. Il a également mis en garde contre l’ennemi intérieur, un pays divisé, ralenti par une bureaucratie pesante, un système d’immigration dysfonctionnel et des réformes en attente sur la fiscalité, la santé ou encore l’éducation. Pour lui, la priorité absolue, maintenir la suprématie militaire et économique des États-Unis. Il a dit, si dans 40 ans nous ne sommes plus la première puissance militaire et économique, nous ne serons plus la monnaie de référence mondiale. C’est un fait. Enfin, il a fait une petite pique à l’administration Trump en leur disant, nous ne devrions pas accumuler des bitcoins, mais des tanks, des avions, des drones et des terres rares. Un discours fort aux accents presque géopolitiques qui remet au centre des débats le rôle stratégique de la puissance américaine bien au-delà de Wall Street.
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Un mois de mai dynamique pour les marchés actions américains
On va entamer ce mois de juin avec un petit retour sur le mois de mai, sur les performances à retenir et les contributeurs, les plus forts contributeurs aux indices.
Oui, donc on a plutôt eu un bon mois de mai sur les marchés US. Ce sont des performances en dollars, dividendes très risqués, avec une surperformance relativement importante du Nasdaq en hausse de 9,65 %, un SCPI qui lui affiche une hausse de 6,3 %, un Dow Jones en hausse de 4 % et un resolde 2000 en hausse de 5,3 %. Quand on regarde en termes de style, la croissance a logiquement surperformé en hausse de 9,4 % contre 3 % pour la value. Et 4 secteurs ont surperformé l’indice, les 4 secteurs étant sans surprise pour le mois de mai la tech, les services aux communications, la consommation discrétionnaire, et les valeurs industrielles et 10 des 11 secteurs ont terminé en territoire positif. Le seul secteur qui a terminé en territoire négatif et fortement négatif est le secteur de la santé en baisse de 5,7 %. En termes de plus forts contributeurs à la performance de l’indice sur le mois de mai, on retrouve là aussi sans surprise NVIDIA, Microsoft, Broadcom, Meta Platforms, Tesla et Amazon. Les valeurs qui ont un peu le plus déçu en termes de contribution à l’indice sont Apple, Eli Lilly, UnitedHealth, Berkshire Hathaway, Merck et AbbVie.
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Une troisième hausse de production de l’OPEP+ secoue les cours du pétrole
On va finir avec l’OPEP qui a annoncé une nouvelle hausse de la production et du coup les cours du pétrole ont été un peu chahutés. Oui, donc nouveau coup de théâtre du côté de l’OPEP+.
Les pays producteurs de pétrole ont annoncé une troisième hausse consécutive de leur production avec 411 000 barils supplémentaires par jour prévus en juillet. L’Arabie Saoudite, chef de file du cartel, accélère ainsi un virage stratégique majeur passé d’un soutien au prix à une politique d’offre agressive qui fait déjà pression sur les cours de brut. Le Brent, qui évoluait autour de 90 dollars il y a quelques mois, flirte désormais avec les 64 dollars et pourrait glisser vers les 60 dollars, voire moins. Une chute alimentée par des perspectives d’un excès d’offres mondial dépassant les 2 millions de barils par jour dans les prochains mois. Cette stratégie saoudienne vise plusieurs cibles. D’abord, sanctionner les membres du cartel qui dépassent allègrement leurs quotas, comme le Kazakhstan ou l’Irak. Ensuite, regagner des parts de marché face au pétrole de schiste américain. Et enfin, répondre aux pressions politiques venues de Washington, notamment du président Trump, qui exige des prix plus bas pour lutter contre l’inflation. Mais cette politique a un coût. L’Arabie Saoudite, avec son modèle économique très dépendant du pétrole, a besoin d’un prix moyen autour des 90 $ pour financer ses ambitions. Comme le futur projet Neom, le Royaume est contraint de réduire ses investissements alors que le déficit budgétaire se creuse. Du côté des membres, la décision ne fait pas l’unanimité. La Russie, l’Algérie ou encore Oman ont exprimé leurs réserves et souhaitent une pause. Mais face à la détermination de Riad, l’accord est passé.
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