« Des marchés nerveux, mais qui restent dans l’attente » Léonard Cohen, Ginjer AM

Analyses de marchés
Léonard Cohen
Podcast Météo Boursière Léonard Cohen Ginjer AM

Une hausse du pétrole mesurée malgré la nature du conflit

Est-ce qu'il y aura un embrasement autour du conflit entre Israël et l'Iran et quelle sera la participation des États-Unis ? Hormis les questions stratégiques. Quel impact est-ce que ça a sur l'économie déjà depuis une dizaine de jours ?

On ne peut pas se faire spécialiste des conflits militaires à chaque fois qu'il y en a un, malheureusement. Comme au moment de l'Ukraine, ce qui est important, c'est d'avoir un esprit critique et avoir un peu de hauteur en ayant un regard froid sur les événements. Et dans un premier temps, effectivement, comme on l'avait dit la semaine dernière, le premier paramètre qui a bougé, c'est le pétrole. Il a monté. La seule différence, c'est que si on avait été dans le même conflit il y a 15 ans, le pétrole ne serait pas à 75 dollars, mais il serait plus à 150 ou 200 dollars compte tenu de la nature du conflit. Donc pour l'instant, rien que ce paramètre-là, il monte, mais il est très mesuré.

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Des marchés volatils mais pas de tensions sur les taux

Et de fait, dans le même temps, en dommage second, si vous voulez, les taux d'intérêt se maintiennent, les taux d'intérêt de long terme se maintiennent, donc il n'y a pas d'excitation si on a un regard très froid. C'est les marchés actions comme d'habitude qui sont un peu plus volatiles avec beaucoup de nervosité, c'est logique quand il y a ce genre d'événements exogènes, il y a des peurs qui s'installent, ce qui est parfaitement logique et donc un repli vers plus de valeur défensive ou en tout cas un peu moins d'exposition, c'est ce qui se passe souvent. Attention au rebond s'il devait se déclencher sur une situation qui s'améliorerait plus rapidement que ce que le marché envisage désormais.

Une inflation sous contrôle malgré les tensions commerciales

On a eu aussi les chiffres de l'inflation cette semaine qui sont tombés. Évidemment, ils ne prennent pas en compte les derniers événements et même que très partiellement les politiques des derniers mois. Mais il était nécessaire qu'ils soient bons dans cet état d'esprit ?

Oui, c'était un préalable effectivement. C'est-à-dire qu'il y avait une vraie inquiétude du côté États-Unis, de la part de la Banque centrale, quant à ses premiers chiffres d'inflation après les décisions de Trump quant à ses taxes douanières, notamment sur l'acier et sur l'aluminium, de voir quel impact ça pourrait avoir. Et en fin de compte, pour l'instant, l'impact est très faible. Bien entendu, il est attendu, il existera.

La Fed reste prudente sur les taux

Et donc, c'est pour ça que pour l'instant, ils gardent le pied sur le frein quant à des éventuelles baisses de taux d'intérêt, logiquement, et ils naviguent à vue en utilisant leur radar, donc ils ont un œil sur leur radar pour voir quels effets ça pourrait avoir, d'autant plus qu'on est encore dans des négociations entre Américains et reste du monde, et donc il faut être patient.

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Une stratégie d’exposition stable chez Ginjer AM malgré l’incertitude

En cette fin de premier semestre avec pas mal d'interrogations, comment est-ce que vous vous positionnez chez Ginjer pour aborder ce S2 ?

Écoutez, d'abord, on a bien profité du premier semestre. Au moment où nous parlons, nous nous étions exposés sur les actions, nous l'avions dit, et notamment sur les actions européennes, puisqu'on investit que sur l'Europe. Comme je vous l'ai dit, nous avons des critères extrêmement froids. C'est-à-dire qu'on SCPI de sortir de l'émotion. Et depuis 15 ans, nous gérons avec ces fameuses balises pour essayer d'avoir un regard froid par rapport aux événements qui se produisent. Et au moment où nous parlons, nos balises nous enjoignent à maintenir le cap, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'excitation et de dislocation du marché tel qu'on a pu les connaître en 2008 ou en 2011.

Un portefeuille tourné vers l’industrie et les valeurs matraquées

On est plutôt dans des situations à la 2022, moment d'entrée en guerre de la Russie et de l'Ukraine, et donc on reste investi autour de 75%, un peu moins, 74% d'exposition aux actions européennes. Et à l'intérieur, on continue de faire notre marché sur les valeurs industrielles. On avait beaucoup de financières pendant un très long moment. On reste investi sur ces financières, mais on les a un petit peu allégées progressivement pour aller chercher des valeurs qui sont encore plus matraquées, qui sont encore plus laissées de côté. Un peu comme en 2019-2020, quand personne ne regardait les financières, on est conscient de la situation. On comprend qu'il y a beaucoup de gens qui se replient sur des valeurs plus défensives, mais nous on utilise notre process et on continue d'investir parce qu'il y a des valeurs sous-évaluées qui ont un potentiel pour nous très important, même dans ce contexte incertain.

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