Pourquoi les perspectives des obligations d’Etat européennes restent positives ? (Generali Investments)

Analyses de marchés
Pourquoi les perspectives des obligations d’Etat européennes restent positives ? (Generali Investments)

L’agitation des élections françaises et la décision “hawkish” de la BCE : pourquoi les perspectives des obligations d’Etat européennes restent positives.

Quelles sont les prévisions pour les taux euros après l’annonce de la convocation d’élections anticipées par le Président français Emmanuel Macron ?

Les mouvements des marchés au cours des derniers jours ont été dominés par la dissolution inattendue du Parlement français par Emmanuel Macron et l’appel à des élections anticipées. Cette décision a déclenché un « flight to quality », en particulier pour les actifs français, l’écart entre l’OAT et le Bund atteignant 80 pbs. Il est difficile de dire comment les spreads évolueront au cours des prochaines semaines de campagne électorale ; il existe un risque qu’ils continuent à s’écarter. Après les résultats des élections et la formation de la majorité politique, les marchés pourraient se stabiliser. Les craintes concernant les politiques fiscales du parti d’extrême droite sont élevées, car le déficit s’élève à 5 % et le ratio dette-PIB est supérieur à 110 %. Mais nous notons également que le spread français à 2 ans n’est pas inférieur au spread à 10 ans (un signal clé d’un risque idiosyncratique limité pour l’instant) et que les rendements à 10 ans sont assez stables (alors que les spreads se sont élargis en raison de la baisse des taux allemands). Le « flight to quality » a fait baisser les taux du Bund, qui devraient pour l’instant rester entre 2,2 % et 2,5 %. L’écart entre le BTP italien à 10 ans et le Bund allemand s’est élargi pour atteindre 157 pbs après les nouvelles concernant la France (et l’écart à 2 ans a atteint 77 pbs), puis s’est légèrement resserré. L’élargissement du spread italien est principalement dû à la hausse des Bunds : les rendements du BTP sont restés assez stables, autour de 3,95 %. Selon nous, le risque en France pourrait être idiosyncratique et les effets de contagion limités. Nous confirmons l’opinion selon laquelle les spreads italiens continueront à évoluer dans une fourchette de 120-150 pbs.

Quelle a été la réaction du marché obligataire à la baisse des taux de la BCE le 12 juin ?



Le 12 juin, la BCE a réduit ses taux directeurs de 25 pbs, comme cela était largement attendu, en raison de la baisse de l’inflation et de l’amélioration sensible des perspectives d’inflation depuis la dernière hausse des taux en septembre. Malgré cela, la pression sur les prix domestiques reste forte et la croissance des salaires élevée. Dans le contexte d’un changement à la hausse de la trajectoire attendue de l’inflation, la BCE a maintenu son approche dépendante des données, la Présidente Christine Lagarde soulignant le rôle central des données salariales et indiquant qu’il est fort probable qu’une phase de “réduction” ait commencé. La réunion de la BCE a laissé aux investisseurs un arrière-goût « hawkisk » et des doutes sur le fait que la réduction des taux était davantage motivée par l’engagement préalable du Conseil des gouverneurs que par la conviction d’un fléchissement des données. En outre, la conférence de presse n’a pas fourni d’indications supplémentaires sur le calendrier ou le rythme des futures baisses de taux, laissant les prochains chiffres économiques à venir comme seuls signaux pour les investisseurs avant les prochaines réunions. La réaction « hawkish » initiale relative au ton prudent de la déclaration de politique monétaire et aux projections d’inflation revues à la hausse (mise en évidence par des rendements légèrement plus élevés et l’euro, des actions en baisse) a été partiellement atténuée lors de la conférence de presse de Mme Lagarde.

Comment le marché a-t-il réagi à la décision de la Fed le 16 juin ?


La Fed a décidé de retarder les baisses de taux, anticipant toujours un taux directeur dans la fourchette de 3 % à 3,25 % d’ici la fin de 2026. Toutefois, l’avis du FOMC n’est pas uniforme : quatre membres ne prévoient aucune baisse cette année, sept anticipent une baisse et les huit autres sont favorables à deux baisses. Le comité est donc partagé entre les deux options. Notre équipe de recherche s’attend à deux baisses en septembre et en décembre, et le marché évalue pleinement les baisses pour novembre et janvier. Notamment, le taux directeur terminal (ou neutre) a été revu à la hausse, passant de 2,6 % à 2,8 %, ce qui constitue un signal « hawkish ». Les mouvements du marché sont davantage déterminés par les données macroéconomiques (CPI et PPI) que par la dernière décision monétaire, qui a été bien évaluée par le marché.

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