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Analyses de marchés

Richelieu Gestion : des baisses de taux ? Oui… mais quand ?

17
Jan
2024
Plusieurs membres de la Banque centrale européenne (BCE), connus pour leur position hawkish (favorable à une politique monétaire restrictive), ont exprimé publiquement leur opinion unanime que réduire les taux directeurs est prématuré, contrairement aux attentes des investisseurs financiers.

Les récentes déclarations de banquiers centraux européens ont contribué à la hausse des taux souverains. Jens Weidmann, président de la Bundesbank, a mis en garde contre un assouplissement monétaire précipité, soulignant l'importance de réagir aux données économiques actuelles.

Robert Holzmann, gouverneur de la Banque nationale d'Autriche, a quant à lui insisté sur les risques géopolitiques, notamment dans le secteur de l'énergie, qui pourraient maintenir une pression à la hausse sur les prix. Il a même évoqué la possibilité qu'aucune réduction des taux directeurs ne soit envisagée cette année.

Ces positions contrastent avec les attentes du marché, qui tablaient sur une baisse des taux d'intérêt en 2024. La prudence des banquiers centraux pourrait donc avoir un impact sur les marchés financiers dans les mois à venir.

Voici quelques points clés à retenir :

  • Les banquiers centraux européens sont divisés sur la question de l'assouplissement monétaire.
  • Les risques géopolitiques pourraient maintenir une pression à la hausse sur les prix.
  • Les marchés financiers pourraient être surpris par la prudence des banquiers centraux.

Il est important de suivre attentivement l'évolution des positions des banquiers centraux dans les mois à venir. Cela permettra d'anticiper les changements de politique monétaire et d'adapter son portefeuille en conséquence.

Les propos de François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, s'inscrivent dans la lignée de ceux tenus par Philip Lane, économiste en chef de la BCE, et Christine Lagarde, présidente de la BCE, la semaine dernière.

La BCE ne peut pas encore se déclarer victorieuse dans sa lutte contre l'inflation, mais sa prochaine action sur son taux directeur sera probablement une baisse, qui pourrait intervenir dans le courant de l'année.

M. Villeroy de Galhau a déclaré à Davos : "Sauf surprise majeure – je pense au Moyen-Orient – notre prochaine action sera une baisse, probablement cette année".

Ceci met en évidence l'importance du contexte géopolitique et des chocs sur les chaînes d'approvisionnement qui pourraient en découler.

En d'autres termes, la BCE est prête à assouplir sa politique monétaire si nécessaire, mais elle reste attentive aux risques géopolitiques qui pourraient peser sur l'inflation.


Le stress du marché et les tensions géopolitiques

Le marché est actuellement sous tension en raison de l'explosion des taux de fret dans la zone rouge. Cette situation est due aux tensions géopolitiques et à l'action militaire contre les Houthis.

L'objectif de cette action militaire est de permettre aux navires commerciaux non armés de naviguer sur la mer Rouge sans avoir à payer des primes d'assurance de guerre exorbitantes. Cependant, les perturbations des délais de livraison et l'indisponibilité des pièces nécessaires à la production peuvent avoir un impact sur les prix globaux.

Les banquiers centraux face à l'inflation et à la croissance

Les banquiers centraux ont réaffirmé la nécessité de voir une désinflation claire avant d'envisager des baisses de taux d'intérêt. Cette position est maintenue malgré un ralentissement notable de la croissance européenne en fin d'année, un développement attendu et même nécessaire pour que la BCE atteigne son objectif d'inflation de 2%.

Ces éléments indiquent que les discussions lors de la prochaine réunion de politique monétaire de la BCE (le 25 janvier) pourraient ne pas se concentrer sur un calendrier de réduction des taux directeurs. Cette perspective pourrait décevoir les investisseurs financiers qui espéraient des baisses de taux agressives dès avril, avec six baisses consécutives.

En d'autres termes, les banquiers centraux sont prudents et veulent s'assurer que l'inflation est sous contrôle avant de baisser les taux d'intérêt. Ils sont conscients que la croissance économique ralentit, mais ils estiment que cela est nécessaire pour lutter contre l'inflation.


Perspectives économiques et marchés financiers pour 2024

Taux d'intérêt

La Banque Centrale Européenne (BCE) devrait maintenir ses taux directeurs inchangés jusqu'en juin 2024 au moins. La première baisse de taux pourrait intervenir ensuite, de manière très progressive. La Réserve Fédérale Américaine (FED) devrait agir plus tôt que la BCE, avec une possible baisse des taux dès le début de l'année.

Croissance économique

La croissance européenne devrait être plus dynamique au premier semestre 2024. Cette dynamique sera soutenue par une augmentation des salaires réels et une reprise de la demande.

Inflation

Le processus de désinflation pourrait ralentir en raison de la dynamique positive de la croissance européenne. La BCE et la FED surveilleront attentivement l'évolution de l'inflation.

Marchés financiers

Les marchés actions devraient connaître une volatilité accrue en 2024. Nous restons positifs sur les marchés actions à long terme, mais nous surveillons de près l'inflation. La baisse des taux souverains en fin d'année 2023 nous semble excessive. Nous recommandons une certaine prudence sur les marchés obligataires.

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