Shutdown américain : un accord qui redonne confiance aux marchés. Marina Garlatti, Tailor AM

Analyses de marchés
Podcast Marina Garlatti Club Patrimoine

Un regain de confiance grâce à la fin du shutdown

La semaine dernière, on a eu le droit à une correction assez forte et puis cette semaine, ça repart à la hausse avec l'espoir de la fin du shutdown américain.

Effectivement, ça porte les marchés depuis le début de la semaine. On a enfin un chemin d'entente sur le shutdown après plus de 40 jours quand même. Les Républicains ont fait quelques concessions, notamment sur le maintien des aides à l'assurance santé, sur le paiement des salaires qui n'ont pas été versés et sur le fait de ne pas licencier d'agents publics d'ici fin janvier. Donc, ça reste quand même très loin de la demande initiale des démocrates, mais ça permet au moins d'avancer. Maintenant, il faut que la Chambre vote le texte. A priori, ça devrait être fait aujourd'hui. Et puis, ce sera à Donald Trump de signer le texte. Ça permettrait d'avoir une réouverture des services publics jusqu'au 30 janvier. Donc c'est quand même une solution temporaire, mais ça reste une solution.

Ça va permettre d'éviter un ralentissement trop brutal de l'économie américaine, en tout cas jusqu'à la fin de l'année. Puis ça redonnera un peu plus de visibilité puisque la publication des statistiques pourra reprendre. C'est quand même une bonne nouvelle, surtout dans l'environnement actuel où la confiance des consommateurs est au plus bas aux États-Unis. On a eu aussi ce week-end la Chine qui a suspendu une partie de ses restrictions sur les terres rares, donc je pense que ça aussi, ça a été un autre signal positif qui a redonné un peu d'élan sur les marchés.

Lire aussi : Le plus long shutdown de l’histoire fragilise Donald Trump

Des inquiétudes croissantes sur le secteur de l’intelligence artificielle

Effectivement, il y a eu cette correction des marchés actions qui, quelque part, est assez saine compte tenu du niveau des valorisations. Mais effectivement, il y a un peu plus d'inquiétude sur le secteur de l'IA.

Si on regarde dans l'ensemble, au niveau des résultats d'entreprises, on a quand même eu une excellente saison de résultats aux États-Unis où 80 % du S&P 500 bat les attentes en matière de BPA. Mais il y a une chose qui a vraiment retenu l'attention, ce sont les besoins d'investissement massifs dans le secteur de l'IA. Pour donner un exemple, Morgan Stanley estime qu'en 2028, il faudra investir un peu plus de 900 milliards de dollars uniquement pour la construction de data centers. À titre de comparaison, ce sont à peu près les dépenses en investissement de toutes les entreprises du S&P 500 réunies l'année dernière. Donc ce sont des montants absolument colossaux, qui deviennent supérieurs au free cash flow des entreprises. Donc ça veut dire qu'elles vont devoir commencer à s'endetter lourdement. Et tout l'enjeu, c'est de savoir si ces acteurs-là ont la capacité de financer leurs efforts d'investissement, sachant qu'aujourd'hui, ils ne sont pas capables de monétiser tout ça. C'est clairement le sujet qui va animer les marchés sur les trimestres à venir. En tout cas, aujourd'hui, on voit que ça commence à inquiéter. Pour vous donner un exemple, le CDS sur Oracle est passé de 40 points de base à 90 points de base en quelques semaines. Ça veut quand même dire quelque chose. Là où il faut être très vigilant, c'est que souvent, c'est par des événements sur le marché du crédit que les bulles éclatent.

Ecouter/lire aussi : Une respiration après un rallye soutenu par des bons résultats

Les dernières analyses thématique Intelligence artificielle

Une allocation plus défensive et diversifiée chez Tailor AM

Dans ce contexte-là, on a quand même eu tendance à désensibiliser les portefeuilles, ou en tout cas à être moins exposés au secteur technologique. Aux États-Unis, on va préférer par exemple des expositions plus diversifiées. Si je donne un exemple assez simple, on préfère une exposition sur le S&P 500 Equal Weight, qui est équipondéré, les 500 valeurs du S&P plutôt que l'indice classique, pour éviter justement la forte concentration sur le secteur technologique.

Il y a toujours des opportunités en dehors des États-Unis, bien sûr, notamment en Europe. On regarde par exemple le secteur de la santé, qui est assez en retard, mais pour des raisons précises, notamment l'impact des droits de douane, mais aussi la politique de fixation des prix des médicaments aux États-Unis, puis la volonté de Donald Trump de baisser les prix des médicaments. Aujourd'hui, ce sont deux sujets sur lesquels on a un peu plus de visibilité, donc il y a un potentiel de rattrapage sur ce secteur-là. Dans l'idée, aller vers quelque chose de plus défensif à court terme et rester vigilant à moyen terme, en particulier surveiller le marché du crédit.

Découvrez d'autres contenus du même partenaire

Contributeurs

À découvrir
Graph du jour

Chaque jour, nous sélectionnons pour vous, professionnels de la gestion d'actifs, une actualité chiffrée précieuse à vos analyses de marchés. Statistiques, études, infographies dans divers domaines : épargne, immobilier, économie, finances, etc. Ne manquez pas l'info visuelle quotidienne !

Voir tous nos graphs
Agenda

Ne loupez aucun événement de nos partenaires : webinars, roadshow, formations, etc. en vous inscrivant en ligne.

Voir notre agenda
Challenges & Club Patrimoine
Lire une sélection d'articles publiés dans le numéro spécial 2025 Gestion de Patrimoine "Le nouveau paradigme".
Découvrir
Et retrouvez également une sélection d'articles du numéro 2024
Les fonds de nos partenaires