La sous-performance des small caps continuera-t-elle en 2025 ? Stéphane Pasqualetti, Keren Finance

Les raisons de la sous-performance des small caps en 2024
On va commencer cette année 2025 avec un petit coup d'œil dans le rétro et notamment la sous-performance un peu chronique l'année dernière des small caps par rapport aux large caps.
Effectivement, le CAC Small, donc les petites valeurs françaises, a été l'un des actifs les moins performants en 2024. Tout confondu, je dirais même presque, et pas seulement au niveau boursier. Deux facteurs expliquent cela. Tout d'abord, le manque de liquidité sur notre classe d'actifs. On a l'impression que les investisseurs se tournent soit vers la gestion passive, soit vers d'autres actifs aujourd'hui beaucoup plus accessibles, comme les cryptomonnaies. Dans quasiment tous les pays européens, les indices regroupant les plus petites valeurs ont sous-performé par rapport aux large caps. Le deuxième facteur, c'est la géographie. La France a été énormément pénalisée depuis la dissolution et ce manque de visibilité que peuvent avoir les investisseurs. Sur les derniers mois, on a changé deux ou trois fois de gouvernement. Cela a pesé lourd, et le CAC 40 a été l'un des indices les moins performants.
La sous-performance des small caps continuera-t-elle en 2025 ?
Est-ce qu'il y a des raisons pour que cela change en 2025 ?
Sur les petites valeurs, il y a toujours des motifs d'espoir. Tout d'abord, cela fait quatre années consécutives de sous-performance relative par rapport aux large caps. Il faut remonter à 1995-1999 pour retrouver une telle séquence. Mais derrière, entre 1999 et 2007, les petites valeurs ont connu sept années de surperformance sur huit. Pourquoi pas un scénario similaire ? Ce n'est pas impossible, surtout lorsqu'on voit les valorisations actuelles, qui sont très basses. Même sans préjuger des indicateurs économiques mondiaux, nous n'attendons pas de récession, même en France. On anticipe une faible croissance. L'inflation s'est réduite, et les résultats des entreprises ne devraient pas trop changer. En termes de valorisations, nous observons des niveaux très intéressants sur l'indicateur prix sur actif net, qui est actuellement autour de 1,15 à 1,2 fois l'actif net. Ce niveau a historiquement été atteint seulement deux fois : pendant la crise des subprimes en 2008 et pendant la COVID. Ces niveaux de marché sont donc très attractifs, et les risques semblent limités, car nous n'attendons pas de fortes pertes ni de dépréciations de valeur. Un autre élément positif : les OPA pourraient revenir. Nous avons observé 25 opérations l'année dernière sur notre univers, avec une prime moyenne conséquente de 38 %. Enfin, les entreprises françaises, même les petites, ne réalisent pas 100 % de leur chiffre d'affaires en France. Par exemple, dans le fonds Keren Essentiel que nous gérons, seulement 35 % des revenus proviennent de France. Le reste, soit 65 %, est tiré de l'international, où nous anticipons une meilleure croissance qu'en France.
Fonds Keren Essentiel, quelles perspectives ?
Pour finir rapidement, comment abordez-vous l'année pour le fonds Keren Essentiel ?
Sur ces niveaux, nous sommes 100 % investis. Nous pensons qu'il y a un potentiel de hausse significatif à venir. Le timing reste incertain, mais 2025, avec ces valorisations, pourrait être intéressant, à condition que les investisseurs soient prêts à prendre un peu plus de risques sur cette classe d'actifs.
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