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Fonds

Trusteam Finance : la voix du gérant - Trusteam Selective Recovery

29
Nov
2023
Interview de Max Hamelin, gérant du fonds Trusteam Selective Recovery

Trusteam a lancé il y a 2 ans un fonds Recovery, pouvez-vous nous évoquer l’idée de ce fonds et sur quels critères sont sélectionnées les valeurs du portefeuille ?


Nous avons lancé ce fonds en octobre 2022, en sortie de crise sanitaire, alors que nous avions des marchés actions qui avaient fortement rebondi par rapport à leurs points bas de mars 2020. Néanmoins, si nous constations que les indices actions étaient bien remontés, nous avions des secteurs et des entreprises qui souffraient dans leur activité et avaient été soutenus financièrement, voir artificiellement, par les Etats. Et pour retrouver de la croissance, ces entreprises devaient se transformer. Il nous a semblé opportun de nous intéresser à ces entreprises qui se sont retrouvées à un moment de leur vie en difficulté, qui ont été totalement délaissées par les investisseurs, qui ont dû s’adapter et changer pour retrouver la croissance.


Notre stratégie de stock picking repose sur une sélection de valeurs en retournement, dont le « redressement » est déjà bien entamé et nous identifions  les valeurs selon différents critères : l’amélioration de l’environnement économique et sectoriel, un changement de stratégie et/ou de management, une réorganisation interne, des publications meilleures qu’attendues, une reconstitution de trésorerie, une génération de cash ou encore le retour du « pricing power ». Le niveau ou la dynamique en termes de Satisfaction Client des sociétés peuvent également être pris en  compte lorsque les données sont disponibles.


Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la composition de ce fonds ?


Trusteam Selective Recovery est un fonds Actions Internationales, éligible au PEA avec 75 % minimum en actions de l’Union Européenne et jusqu’à 25 % maximum en actions US, Suisse, Japon et UK. Au 24 Novembre 2023, nous sommes investis à 84 % en actions, dont 80 % en actions éligibles au PEA. Notre exposition aux petites et moyennes capitalisations (inférieur à 1 Milliard €) est de 23.35%.


Nous sommes actuellement toujours très exposés aux secteurs du tourisme/loisir, de l’hôtellerie et de l’airlines. Ainsi l’hôtellerie bénéficie toujours d’un rebond post-covid avec un effet prix très important et des taux d’occupation qui continuent de s’améliorer ce qui permet d’avoir des RevPar (revenu par chambre disponible) en forte augmentation. Dans ce contexte inflationniste, les ménages continuent de privilégier les voyages et les loisirs.  L’hôtellerie représente 11 % dans notre fonds, 6.56 % pour les Airlines et 4.20 % pour les loisirs avec la COMPAGNIE DES ALPES.


Cette dernière possède d’une part des parcs de loisirs comme le Parc Astérix, mais également l’activité de domaines skiables, où le groupe bénéficie d’un engouement pour le ski en haute montagne et d’un « pricing power » important sur les ventes des forfaits. La société prône depuis de très nombreuses années la « Très Grande Satisfaction Client ».


Nous avons pris position également très tôt sur les banques afin de profiter de la hausse des taux. Aujourd’hui ce secteur représente encore 8.19 % de notre fonds, après avoir atteint à un moment plus de 15 %. Nous avons pris des profits sur des valeurs qui ont beaucoup progressé cette année


Quel est le secteur ou les valeurs où vous vous êtes récemment positionné dans le fonds ?


Nous nous sommes récemment intéressés au secteur des foncières cotées, en partant d’un constat simple : l’essentiel de la hausse des taux d’intérêts, qui a très lourdement pesé sur le secteur immobilier en bourse, est passé. En analysant les valorisations affichées par les foncières, nous avons constaté que les décotes sur actif net réévalués (ANR), qui tiennent compte de la valeur des patrimoines, intégraient des hypothèses de baisses de valeurs d’expertises entre 30 et 40% suivant les secteurs, qui nous semblaient très exagérées.


En outre, certaines sociétés ont été beaucoup plus lourdement pénalisées, en raison de leur endettement. En effet, les investisseurs ayant considéré que le marché des transactions était gelé en lien avec l’incertitude sur les taux, elles ne parviendraient pas à réaliser les cessions nécessaires pour refinancer une partie de leur dette. Cela a fait craindre pour certaines d’entre elles, des augmentations de capital très dilutives.


Nous avons récemment initié des positions en UNIBAIL et VONOVIA. Pour UNIBAIL, même si la cession des actifs US est retardée, nous considérons que l’essentiel des arbitrages en Europe a été réalisé, ce qui lève tout risque de refinancement à moyen terme. En outre, l’opérationnel s’est normalisé, le taux d’occupation des actifs a retrouvé ses niveaux d’avant Covid, ce qui laisse espérer un reprise du dividende en 2023. Concernant VONOVIA, avec plus de 3 Md€ de cessions réalisée cette année, les craintes d’augmentation de capital sont définitivement levées, des baisses de valeurs d’actifs sont encore attendues sur le patrimoine résidentiel, mais la décote sur ANR (actif net réévalué), nous semble très largement les intégrer.

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