Le nouveau cadre du Label ISR a apporté des clarifications bienvenues (Ecofi)

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Parce que la finance durable ne se limite pas à un simple concept, elle représente un engagement profond pour accompagner les transitions que nous sommes de train de vivre.
Retrouver le mot de l’expert avec Cesare Vitali, des analyses exclusives et un focus sur les actions concrètes que nous menons, en toute transparence.
Investissement responsable : tenir le cap malgré les vents contraires
L’investissement responsable affronte objectivement des vents contraires. Plusieurs grandes institutions internationales ont ainsi décidé de claquer la porte des coalitions d’investisseurs qui œuvrent en faveur de la lutte contre le changement climatique.
Pour sa part, Ecofi, signataire historique des PRI depuis 2009, continuera résolument à creuser son sillon et à affirmer sa différence. La remise en cause du périmètre de la directive CSRD n’est pas non plus un bon signal. Néanmoins, nous attendons des entreprises la plus grande transparence sur leurs pratiques environnementales, sociales et de gouvernance.
En France, la nouvelle mouture du Label ISR, devenant plus exigeante, a conduit près d’un tiers des fonds précédemment labellisés à perdre leur certification. Lever le pied sur nos contraintes de gestion n’est vraiment pas la voie que nous souhaitons emprunter. Nous avons tenu à maintenir le label ISR pour l’ensemble de nos fonds labellisés. La marche n’était pas si haute : pour l’essentiel, nos processus d’investissement étaient déjà alignés avec les nouvelles dispositions.
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Accompagner les entreprises dans leur transition
Nous sommes en effet convaincus qu’accompagner les entreprises dans la transformation de leurs business models est une nécessité absolue pour la planète et représente une chance pour les investisseurs de capter la création de valeur qui en découlera.
Nous privilégions les entreprises dont nous nous sommes assurés que leur plan de transition est solide, que leur trajectoire climat est en phase avec les objectifs de l’Accord de Paris. Être capable d’analyser les plans de transition des entreprises est désormais un prérequis, au regard des nouvelles exigences du Label ISR. Cette compétence offre au gérant les moyens d’accompagner les industries dont l’empreinte carbone est forte dans leur transition vers des modèles moins polluants.
Nous sommes ainsi particulièrement attentifs aux politiques de décarbonation de leur activité d’acteurs des secteurs de l’énergie, des transports ou de la construction, par exemple. Dans cette perspective, si nous continuons d’accompagner Engie, qui est sur le bon chemin, nous sommes actuellement sortis de Total, avec qui nous avons dialogué durant six ans, mais qui, à nos yeux, n’investit pas suffisamment en faveur de la transition environnementale.
Nous n’hésitons pas à nous séparer des entreprises qui ne manifestent pas une forte détermination pour réorienter une activité pourtant néfaste. C’est ainsi que nous avons soutenu ardemment le nouveau principe instauré par le Label ISR, qui exclut les émetteurs ayant des activités liées au charbon ou aux énergies fossiles non-conventionnelles, voire développant de nouveaux projets fondés sur les énergies fossiles. Nous nous félicitons de cette évolution, en phase avec notre approche, exigeante mais nuancée. En reconnaissant la nécessité pour un gérant de fonds ISR de pratiquer l’exclusion sectorielle, le Label ISR répond mieux aux attentes d’investisseurs, particuliers et institutionnels, engagés.
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Systématiser l’exclusion pour les cas de controverses les plus graves
Ce principe ultime d’exclusion devrait même s’appliquer à la problématique des controverses. Leur gestion fait bien partie dorénavant du processus d’investissement d’un fonds labellisé. Mais, et c’est notre parti pris, dans les cas les plus graves, la seule option devrait être l’exclusion.
Il est difficile de justifier la présence dans un portefeuille d’une société impliquée dans la pollution de zones naturelles, qui n’aurait pris aucune mesure pour l’éviter. Les controverses peuvent être hiérarchisées selon leur gravité. Notre démarche aboutit à écarter plus d’une centaine de valeurs. Elle est loin de n’être fondée que sur des considérations morales.
L’impact d’une controverse sur la performance boursière d’un titre est majeur. Sur ce point spécifique, comme plus largement sur l’ensemble de nos processus d’investissement responsable, la prise en compte de facteurs ESG dans l’analyse des valeurs a vocation à optimiser la maîtrise des risques de nos portefeuilles, au bénéfice de leur rendement.
*Entré en vigueur le 1er mars 2024, le nouveau référentiel s’applique aux fonds déjà labellisés depuis le 1er janvier 2025.
Par Cesare VITALI, Responsable ISR, Ecofi
Lire le magazine ISR Ecofi n°1
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