Financement des entreprises : un ralentissement confirmé début 2025
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Une croissance modérée du crédit aux entreprises
Au début de l’année 2025, la dynamique de financement des entreprises françaises continue de ralentir. Selon les dernières données publiées par la Banque de France, la croissance annuelle des crédits aux sociétés non financières s’établit à 1,2 % en février, confirmant la tendance observée depuis plusieurs mois.
Variations mensuelles d'encours de crédits par objet (données cvs-cjo en mds€)
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Ce rythme modéré de progression s’inscrit dans un contexte de resserrement des conditions de crédit, marqué par la hausse des taux d’intérêt décidée par la Banque centrale européenne pour lutter contre l’inflation. La demande de crédit des entreprises reste mesurée, reflétant à la fois des besoins de financement plus contenus et une prudence accrue des établissements bancaires dans l’octroi des prêts.
Des disparités entre les grandes entreprises et les PME
L’analyse détaillée des chiffres révèle des écarts significatifs entre les grandes entreprises et les petites et moyennes entreprises (PME). Les grandes sociétés bénéficient toujours d’un accès plus fluide au crédit, soutenu par leur solidité financière et leur capacité à diversifier leurs sources de financement.
Pour les PME, en revanche, la situation est plus contrastée. La Banque de France souligne que la croissance des crédits à l’investissement pour cette catégorie d’entreprises reste faible, tandis que les crédits de trésorerie connaissent une légère progression. Cela traduit les tensions persistantes sur la trésorerie des petites structures, notamment dans les secteurs les plus exposés aux hausses de coûts.
Les banques continuent toutefois d’accompagner les PME, avec un maintien des lignes de crédit existantes et une attention particulière portée aux entreprises confrontées à des besoins ponctuels de financement.
Les crédits à l’investissement sous pression
Les crédits destinés à l’investissement poursuivent leur ralentissement en ce début d’année. La progression annuelle atteint 1,8 % en février 2025, contre plus de 4 % en moyenne en 2023. Cette évolution reflète l’attentisme des entreprises face à un environnement économique incertain et des perspectives de demande moins dynamiques.
Les tensions sur les coûts de production, combinées à la normalisation progressive des politiques monétaires, incitent les entreprises à différer certains projets d’investissement. Ce phénomène concerne particulièrement les secteurs de l’industrie et de la construction, plus sensibles aux variations de coût du capital et à la volatilité de la demande.
La Banque de France note cependant que les financements verts et les investissements liés à la transition énergétique continuent de susciter l’intérêt des entreprises, bénéficiant d’un soutien ciblé des établissements bancaires et de dispositifs publics incitatifs.
Une stabilité relative des crédits de trésorerie
Les crédits de trésorerie affichent une évolution plus stable, avec une légère hausse de 0,8 % sur un an. Ces financements répondent aux besoins immédiats des entreprises pour couvrir leurs décalages de trésorerie et faire face aux aléas conjoncturels.
Cette stabilité témoigne d’une gestion prudente des flux de trésorerie par les entreprises, dans un contexte où la volatilité des prix des matières premières et des coûts énergétiques reste élevée. Les établissements bancaires maintiennent leur vigilance, privilégiant une approche sélective dans l’octroi des nouveaux crédits de trésorerie.
Perspectives pour les mois à venir
La Banque de France anticipe une poursuite de la modération du financement des entreprises dans les prochains mois. L’impact des politiques monétaires restrictives devrait continuer de se faire sentir, pesant sur la demande globale de crédit.
Toutefois, certains segments pourraient bénéficier d’une dynamique plus favorable. Les investissements liés à la décarbonation de l’économie et à la transition énergétique devraient maintenir une certaine vitalité, soutenus par les dispositifs publics et les priorités stratégiques des grands groupes comme des PME.
Pour les professionnels du patrimoine et de la gestion d’actifs, cette tendance invite à une vigilance accrue dans l’analyse des besoins de financement des entreprises et dans l’accompagnement de leurs clients chefs d’entreprise, afin d’anticiper les éventuelles tensions de trésorerie ou opportunités d’investissement.
Source : Banque de France
Financement des entreprises en janvier 2025 : une progression des encours de financement
En janvier 2025, l'encours de financement des entreprises a atteint 2 087 milliards d’euros. Ce montant comprend 1 372 milliards d’euros au titre des crédits bancaires et 706,6 milliards d’euros de financement de marché. L’ensemble des financements progresse en rythme annuel de 1,8 %, après une hausse de 1,5 % en décembre.
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Le financement par crédit bancaire enregistre une croissance de 2,3 % en janvier, contre 2,1 % en décembre. De son côté, le financement de marché évolue de 1 %, après une progression de 0,3 % en décembre.
Une évolution des crédits selon la taille des entreprises
La croissance des encours de crédits reste stable à 1 % pour les PME et les entreprises de taille indéterminée. Pour les entreprises de taille intermédiaire, elle ralentit, passant de 1 % à 0,5 %. À l’inverse, les grandes entreprises enregistrent une accélération de leur rythme d’endettement, avec une hausse de 2,1 %, après 1,9 % en décembre.
La baisse des taux d’intérêt
Le taux d’intérêt moyen des nouveaux crédits bancaires diminue en janvier, s’établissant à 4,02 %, contre 4,18 % en décembre. Le taux des titres de dette reste stable à 3,48 %, après 3,49 % en décembre.
Le coût moyen des nouveaux crédits bancaires poursuit son repli et passe sous le seuil de 4 % pour les grandes entreprises, les PME et les entreprises de taille intermédiaire.
Une hausse constatée au mois de mai 2024
Selon la Banque de France, les financements accordés aux sociétés non financières (SNF) en mai ont été en hausse de +1,8 % sur un an (après +1,6 % en avril et +1,4 % en mars). Le financement bancaire a progressé de +1,8 % après +1,4 % en avril) quand la croissance du financement par le marché est restée stable à +1,9 %. Toujours en mai, les crédits de trésorerie ont connu un moindre recul qu’en avril (respectivement -4,9 %, et -6,9 %). Les crédits à l'investissement ont connu une progression de +3,4 %, après +3,7 % en avril. En mai, la croissance du crédit pour les PME a été de +2,0 % après +1,6 %. Elle fléchit légèrement pour les ETI (1,5 % après 1,8 % en avril). Les encours de crédit bancaires des grandes entreprises continuent en revanche à se contracter, mais à un rythme plus lent (-1,5 % en mai après -2,7 % en avril), contraction notamment due au désendettement d'un grand groupe. La croissance de l'encours des crédits mobilisés est toujours très différenciée selon les secteurs économiques. Elle reste forte pour le secteur des conseils et services aux entreprises (+12,8 %), pour le transport et entreposage (+6,8 %), pour les activités immobilières (+4,3 %) et l'agriculture, sylviculture et pêche (+3,0 %). En revanche, l'encours de crédits mobilisés continue sa contraction pour les activités industrielles (- 5,6 %), l'information et communication (-3,2 %), le commerce (-2,7 %) ainsi que pour le secteur hébergement-restauration (-2,1 %).
En mai, le coût global des nouveaux financements a été, selon la Banque de France, de 4,16 %, contre 4,44 % en avril sous l'effet d'une baisse du taux d'intérêt des crédits bancaires (4,31 % après 4,76 % en avril) portée notamment par une opération importante d'une grande entreprise, tandis que le coût des titres de dette augmente légèrement (3,89 % après 3,82 % en avril).
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