Horizon Épargne : le nouveau paradigme pour préparer sa retraite. Lotfi Lahiba (Gay-Lussac Gestion) et Cyril Dubreuil (Optélios Groupe)

Face à la fragilisation du système de retraite par répartition, les Français doivent repenser leur stratégie d’épargne. Entre incitations fiscales du PER, diversification des supports et objectifs de rendement, comment aborder la question de la retraite ? Réponses avec Lotfi Lahiba, Responsable de l’épargne entreprise chez Gay-Lussac Gestion et Cyril Dubreuil, directeur général associé d’Optélios Groupe.
Bonjour et bienvenue dans Horizon Épargne, le podcast qui décrypte l'épargne des Français. Je suis avec Lotfi Lahiba de Gay-Lussac Gestion et Cyril Dubreuil d'Optélios Group.
Le système de retraite par répartition est remis en cause par la démographie
Le système de retraite par répartition est largement remis en cause par la démographie française. La loi Pacte et la création du PER marquent un tournant dans la retraite par capitalisation. Selon vous, y a-t-il un montant minimal à épargner pour sa retraite ?
Il n'y a pas de montant minimum, mais une logique de stratégie patrimoniale
Cyril Dubreuil : La retraite, je ne pense pas qu'il y ait un réel montant nécessaire au minimum. Ce qu'il faut, c'est qu'il faut quand même vivre au jour le jour. On pense à l'avenir, c'est bien, mais il faut quand même aussi penser au présent. Mais surtout, ce qui est important, c'est justement avec cette nouvelle loi PERP, on peut sortir en capital. Donc le fait d'avoir un capital, le vrai calcul, c'est de savoir quelles stratégies. La plus grande stratégie patrimoniale, c'est d'avoir un plus gros capital à la sortie à la retraite pour pouvoir générer du plus gros rendement.
La question, c'est de savoir de combien j'ai besoin et combien j'estime avoir besoin mensuellement pour pouvoir continuer mon cadre de vie, quel est l'actif, au général sur mon patrimoine, sur l'entièreté de mon patrimoine, combien je dois constituer cet actif-là pour générer le rendement qui sera mon complément de retraite. La vraie question, je pense qu'elle se situe là.
Une nécessité psychologique de s’approprier sa préparation retraite
Lotfi Lahiba : Je partage tout à fait l'avis de Cyril, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de montant idéal pour épargner et pour prévoir sa retraite. Je pense que la première chose qui est à faire, c'est au niveau psychologique, c'est-à-dire que le Français doit préparer sa retraite tout seul dans son coin. Pourquoi ? Parce que le régime de retraite par répartition tel qu'on le connaît, avec les problématiques démographiques de croissance, je rappelle que le modèle aujourd'hui de la retraite par répartition date de 45. Aujourd'hui, ce système est de moins en moins viable.
Le taux de remplacement, qui est la différence entre le dernier salaire touché et la pension de retraite, on est sur des taux qui vont continuer. Le curseur, on le place en fonction de ses capacités d'épargne, comme l'a dit Cyril. Et on le fait aussi à quel moment on a débuté sa préparation à la retraite. C'est pour ça que la loi Pacte, en lançant le produit PER, a uniformisé le cadre fiscal et social de tous les produits d'épargne retraite individuels existants. Il y en avait plus d'une dizaine. Aujourd'hui, on en a trois. Avec une lisibilité fiscale et sociale, ce qui fait qu'en termes de stratégie, on met tout le monde sur un pied d'égalité. Ça, c'est un élément important.
La seconde chose, c'est de se dire à quel moment je le prépare et comment je le prépare. Le PER est un produit prévu pour la retraite, mais on ne doit pas oublier qu'il y a d'autres solutions, notamment pour rester plus liquide ou pour avoir ce qu'on appelle de la diversification. L'objectif, c'est de préparer sa retraite, de gérer son patrimoine de manière totalement libre et bien évidemment avec des solutions qui sont adaptées à court, moyen et long terme.
Une alternative indispensable au report de l’âge de départ
Cyril Dubreuil : Ce qu'il faut comprendre aujourd'hui en France, c'est que le système des retraites, effectivement, est arrivé un peu à la fin. On est économiquement, si on fait une analyse économique aujourd'hui, soit on va continuer à décaler et allonger le temps de départ à la retraite, soit tout simplement pouvoir trouver une alternative. On en revient à ce qu'on disait. Aujourd'hui, la France possède de grosses poches de liquidités. Peut-être que d'avoir une certaine orientation, un arbitrage qui va être destiné pour le but de la retraite, qui va être à la décision propre du français, économiquement, sur la mécanique qu'on a actuellement, si on devait mettre les vrais mots dessus, aujourd'hui, la seule chose de pouvoir empêcher un départ à la retraite de plus en plus repoussé va être, évidemment, de trouver des alternatives et qui va passer par, peut-être, les choix longs.
L'épargne salariale, on en a parlé, peut y répondre ou, tout simplement, par aussi une volonté, une sollicitation individuelle de chacun pour dire, aujourd'hui, j'ai envie de dédier, moi, mon potentiel et mon patrimoine vers ma retraite. L'État, en contrepartie, doit être facilitateur de ça.
Le PER s’inscrit dans une évolution plus large de l’épargne
Lotfi Lahiba : Depuis maintenant 30 ans, se pose la question de la réforme de la retraite et donc du système de retraite par répartition. Le PER, c'est une première brique, 2019. Il y a eu, bien avant, le PER, le Madelin. Le PER, aujourd'hui, a un peu plus de succès.
L'objectif, c'est de garder le cadre fiscal et social parce qu'on se rend compte qu'aujourd'hui, c'est ce qui est le plus incitatif pour les Français. Mais je pense qu'il faut que l'enveloppe globale de l'épargne des Français soit revisitée par le législateur pour peut-être donner d'autres incitations fiscales sur d'autres solutions ou d'élargir le PER à intégrer peut-être plus d'immobiliers, plus d'investissements privés, de solutions financières, d'avoir une diversification à l'intérieur du produit.
On ne peut pas orienter toutes les paramètres uniquement à la préparation de la retraite. Ça n'a pas de sens. C'est la première préoccupation des Français aujourd'hui, mais il y en a d'autres. Il y a un travail qui doit être fait. Les acteurs de La Place, des acteurs du monde financier, essayent d'être innovants, mais l'impulsion doit aussi venir du législateur.
Le rendement comme revenu durable et transmissible
Cyril Dubreuil : On oublie juste une chose, et c'est important, c'est que la retraite, on parle beaucoup de placement, on parle beaucoup dans quel actif je vais pouvoir le placer. Le plus important, c'est la valeur patrimoniale finale. C'est d'en tirer un rendement. Il ne faut pas concentrer, comme l'a dit très justement Lothfi, sur potentiellement dire que c'est toujours pour la retraite. L'idée, c'est de se constituer un patrimoine pour pouvoir en générer un rendement. Le revenu qui est généré, c'est votre revenu, entre guillemets, un peu universel. C'est-à-dire que vous l'aurez jusqu'à la fin de votre vie. Et si en plus, vous avez eu la chance d'avoir été plutôt bien conseillé et d'avoir une bonne structuration, c'est une rémunération qui sera transmissible aussi pour vos héritiers. Et c'est comme ça que vous pouvez transmettre et protéger, on va dire, un peu vos successeurs.
Le plus important, encore une fois, ce n'est pas de vivre sur le capital, mais surtout de vivre sur les rendements pour avoir un bon complément de retraite.
Chaque jour, nous sélectionnons pour vous, professionnels de la gestion d'actifs, une actualité chiffrée précieuse à vos analyses de marchés. Statistiques, études, infographies dans divers domaines : épargne, immobilier, économie, finances, etc. Ne manquez pas l'info visuelle quotidienne !
Ne loupez aucun événement de nos partenaires : webinars, roadshow, formations, etc. en vous inscrivant en ligne.

.webp)






.webp)



























