Taxe foncière : la hausse 2026 remise en question

Taxe foncière 2026 : la révision des critères de confort entraîne une hausse… que le gouvernement pourrait suspendre
La taxe foncière 2026 devait initialement augmenter pour 7,4 millions de logements à la suite d’une révision des bases foncières effectuée par la Direction générale des finances publiques. Cette actualisation vise à intégrer correctement les éléments de confort dans la détermination de la valeur locative cadastrale. Selon Bercy, il ne s’agit pas d’une hausse mais d’une « correction » destinée à assurer une meilleure équité fiscale entre propriétaires, en intégrant des équipements qui, dans de nombreux biens rénovés, n’avaient jamais été déclarés.
La taxe foncière repose sur la surface du logement à laquelle s’ajoute une série de critères fixés en 1970 : eau courante, électricité, chauffage central, WC, lavabo, douche et baignoire. Chacun de ces éléments augmente la surface retenue pour le calcul. La DGFiP rappelle ainsi les équivalences appliquées lors des mises à jour : un lavabo équivaut à trois mètres carrés, une baignoire à cinq mètres carrés, un chauffage central à deux mètres carrés, l’électricité à deux mètres carrés et l’eau courante à quatre mètres carrés. Pour l’administration fiscale, certains logements rénovés n’ont pas été réévalués depuis plusieurs décennies, malgré l’évolution des équipements standards.
Un rattrapage ciblé sur les logements ordinaires à luxueux
Bercy précise que cette révision ne concerne pas les logements très délabrés ou non réhabilités, pour lesquels l’absence d’équipements de confort n’est pas systématique. L’opération vise uniquement les catégories allant des logements ordinaires aux logements luxueux, considérés comme très vraisemblablement équipés de l’ensemble de ces installations. Ce ciblage entend répondre aux critiques craignant que les ménages modestes ne soient les premiers touchés.
Les propriétaires concernés recevront un courrier au début de l’année 2026 et devront vérifier leur situation auprès de la DGFiP avant le mois d’avril. L’administration rappelle qu’il sera possible de contester la présence d’un équipement lorsque celui-ci n’existe pas ou plus, qu’il s’agisse d’une douche inexistante, d’un chauffage central retiré ou d’un élément de confort disparu. Les contestations effectuées avant fin juin seront intégrées aux avis émis à l’automne, et les demandes formulées ultérieurement pourront donner lieu à un dégrèvement.
Un impact financier significatif pour les propriétaires et les collectivités
La révision des bases provoquerait une hausse moyenne estimée à 63 euros par logement concerné, une valeur susceptible de varier largement selon l’état des installations et les pratiques des collectivités en matière de taux. Les disparités territoriales sont marquées, avec des mises à jour portant sur plus de 60 % des logements en Haute-Corse et près de 45 % en Corse-du-Sud selon les données citées par la presse.
Pour les communes, qui perçoivent intégralement la taxe foncière, cette opération représenterait environ 466 millions d’euros de recettes supplémentaires. Plusieurs élus soulignent que la mesure intervient dans un contexte de tension budgétaire, au moment où les collectivités dénoncent un écart entre les contributions attendues par l’État et les charges réellement supportées. Le président de l’Association des maires de France estime toutefois que la pression fiscale atteint un niveau qui freine l’activité économique.
Une contestation croissante qui fragilise la réforme
L’annonce de cette mise à jour automatique a déclenché une vive polémique. Solidaires Finances Publiques évoque une décision prise « en catimini » et perçue comme une attaque contre le système déclaratif. De nombreuses critiques portent également sur le caractère obsolète des critères de confort établis en 1970, considérés aujourd’hui comme standards, alors qu’ils contribuent à augmenter artificiellement la surface taxée.
Cette tension a rapidement conduit le gouvernement à infléchir sa position. La porte-parole du gouvernement a indiqué que la pertinence de la mesure serait réexaminée, tandis que le ministre de la Ville et du Logement a déclaré qu’il « n’était pas le moment » d’appliquer une telle hausse dans un contexte budgétaire tendu. Sur BFMTV et RMC, il a affirmé qu’une suspension était désormais envisagée, tout en précisant qu’il ne lui appartenait pas d’en faire l’annonce officielle.
Une possible suspension au cœur d’une concertation politique urgente
Face à la controverse, une « consultation flash » a été annoncée afin d’examiner l’évolution de la taxe foncière pour la rendre plus transparente et plus lisible. Une réunion réunissant associations d’élus et parlementaires doit se tenir afin de « faire le point » sur l’application de la révision. La ministre de l’Action et des Comptes publics souligne que la mesure pourrait être maintenue si les élus la jugent utile, ou ajustée si une majorité le demande.
Cette séquence illustre la difficulté pour le gouvernement de concilier équité fiscale, contraintes budgétaires et sensibilité politique dans un contexte où la taxe foncière a déjà augmenté de 37,3 % entre 2014 et 2024, notamment en raison de son indexation sur l’inflation depuis 2018. À ce stade, la hausse prévue pour 2026 demeure inscrite dans le calendrier fiscal, même si sa suspension apparaît désormais comme une possibilité sérieuse.
Sources : Capital, MySweetImmo, Le Parisien, Le Figaro, RMC
Retour sur l'annonce de hausse de la taxe foncière
Une mise à jour des bases fiscales qui affectera 7,4 millions de logements en 2026
Au 19 novembre 2025, Bercy a confirmé qu’une mise à jour des fichiers de logements entraînera une hausse de la taxe foncière pour 7,4 millions de logements en 2026. L’information, révélée par Le Parisien puis confirmée à l’AFP par le ministère de l’Économie, repose sur une opération de « fiabilisation des bases foncières » menée par la Direction générale des finances publiques (DGFiP).
Payée par environ 32 millions de propriétaires, la taxe foncière devrait ainsi augmenter en moyenne de 63 euros par logement concerné, ce qui représenterait 466 millions d’euros supplémentaires pour les collectivités locales.
Selon le cabinet d’Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, cette mise à jour répond à un objectif « d’efficacité et d’équité de l’impôt : que chacun paie selon le type de logement qu’il détient ».
Pourquoi les données cadastrales sont révisées ?
La taxe foncière ne dépend pas uniquement de la surface en mètres carrés. Elle est calculée en fonction :
- de la surface taxable,
- mais aussi d’éléments dits « de confort », comme :
- l’eau courante,
- l’électricité,
- la présence de WC,
- la présence d’un lavabo.
Historiquement, chacun de ces éléments augmente la surface pondérée, ce qui influence à la hausse la base de calcul.
Or, dans de nombreux dossiers cadastraux, certains équipements n’étaient pas renseignés, ce qui diminuait artificiellement le niveau d’imposition.
La DGFiP précise que la révision vise précisément à intégrer les éléments de confort qui ne figuraient pas encore dans les bases.
La hausse annoncée n’inclut pas :
- d’éventuelles hausses de taux votées par les communes,
- la revalorisation annuelle des bases locatives liée à l’inflation.
Elle résulte uniquement de la mise à jour des données cadastrales existantes.
Des possibilités de contestation pour les propriétaires
La DGFiP rappelle que les propriétaires dont les logements ne seraient réellement pas équipés des installations désormais considérées comme présentes pourront contester leur imposition.
Dans ces cas, ils pourront obtenir un dégrèvement, sous réserve d’apporter les justificatifs nécessaires.
Cette possibilité vise à éviter que certains biens anciens, atypiques ou partiellement rénovés ne soient injustement requalifiés.
Une réforme contestée par certains acteurs du marché immobilier
Si Bercy défend une réforme fondée sur l’équité, elle ne fait pas l’unanimité.
Corinne Jolly, présidente de Particulier à Particulier (PAP), estime sur Franceinfo que cette évolution « n’est globalement pas très juste ». Elle s’interroge sur la légitimité de taxer davantage la présence d’équipements désormais considérés comme standards, et non plus comme des signes de confort.
Selon elle, cette mise à jour contribue surtout à augmenter les recettes fiscales, alors que la pression sur les propriétaires s’est déjà accrue ces dernières années.
Une réforme technique aux effets massifs
La révision annoncée touche un nombre particulièrement élevé de logements, ce qui souligne :
- l’ancienneté des bases cadastrales,
- la nécessité de les mettre en cohérence avec la réalité du parc immobilier,
- l’impact budgétaire significatif pour les collectivités.
Pour de nombreux propriétaires, cette hausse s’ajoutera aux effets de la revalorisation annuelle et, dans certaines communes, aux hausses de taux locales votées en 2025.
Sources : Le Figaro, Ouest-France
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