Debrief Club Patrimoine : Trump 2.0, quels impacts pour les marchés ? (CPRAM)
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Petit-déjeuner investisseurs CPRAM : Trump 2.0, quels impacts pour les marchés ?
Club Patrimoine a assisté au petit-déjeuner investisseurs organisé par CPRAM à l’Aéro-Club de France, sur la thématique : “Trump 2.0, quels impacts pour les marchés ?”. Un rendez-vous animé par Arnaud Faller, directeur général délégué en charge des investissements de CPRAM.
Trump ne pourra pas tenir toutes ses promesses
Dans une première partie consacrée à la macroéconomie, Bastien Drut, responsable des études et de la stratégie, est revenu sur les conséquences prévisibles du retour du Républicain à la Maison Blanche. D’entrée, il estime que Donald Trump ne pourra pas mettre en œuvre toutes les baisses d’impôts promises. Pour autant, et côté positif, ces baisses de taxes seront favorables aux ménages. Elles entretiennent aussi un regain d’optimisme des milieux d’affaires lié à l’agenda pro-business de Trump qui promet plus de déréglementation. Globalement, tout cela sera un plus pour la croissance et devrait prolonger le cycle en cours. Côté négatif sur le plan économique, ses annonces sur les hausses à venir des droits de douane envers le Mexique, le Canada, et la Chine. Des hausses de tarifs qui représentent déjà 1 % du P.I.B. américain, soit plus du double de ce qu’il avait mis en place dans la 2e partie de son précédent mandat. Pour autant, Bastien Drut pense que le président Trump ira, là aussi, moins loin qu’annoncé, notamment envers le Canada qui représente le quart du pétrole importé par les États-Unis. Dans ce contexte, quelle va être l’attitude de la Fed ? L’économiste de CPRAM dit s’attendre à une poursuite des baisses de taux, mais très graduelles, de l’ordre de 25 points de base lors de ses prochaines réunions.
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Croissance zéro en Allemagne depuis 2019 !
Pendant ce temps, l’Europe est en proie à une croissance molle en général, mais avec une surperformance des pays du sud du continent.Parmi les mauvais élèves de la zone : l’Allemagne et la France, la première étant l’”homme malade de l’Europe”, puisque sa croissance a été nulle depuis 2019 !À cette faiblesse conjoncturelle s’ajoutent les effets de l’incertitude politique, plus forte semble-t-il en Allemagne qu’en France, du fait de sa proximité avec la guerre en Ukraine qui s’éternise.Qu’attendre de la BCE dans de telles conditions ? Des baisses de taux de 25 points de base à chacune de ses prochaines réunions jusqu’en juin 2025.
La Chine en manque de volonté politique
Dans un chapitre consacré aux économies chinoise et japonaise, Jean-Thomas Heissat, stratégiste chez CPRAM, a tout d’abord souligné le “grand réveil” des autorités de Pékin du fait de leurs récentes annonces à destination des ménages. La Chine où quelques signaux positifs pour son économie commencent à émerger, avec notamment un début de redressement de l’immobilier. Pour autant, la prudence reste de mise, car non seulement cette embellie immobilière ne concerne que les grandes villes, mais aussi parce que des moteurs cruciaux pour la croissance restent incertains, comme le moral des consommateurs, toujours très bas, notamment chez les plus jeunes. En conclusion, il en faudra bien plus sur le plan politique pour que 2025 marque un tournant pour l’économie chinoise.Au Japon, la toile de fond est totalement différente puisque l’économie y confirme son redressement, tirée par la consommation, elle-même favorisée par des hausses de salaires largement supérieures à l’inflation. Des revalorisations, qui selon Jean-Thomas Heissat, vont rester d’actualité tout au long de 2025.Et la Banque du Japon dans tout cela ? Elle devrait continuer d’être à contre-courant des autres grandes Banques centrales en relevant ses taux pour normaliser sa politique monétaire.
La stratégie “barbell” a porté ses fruits
Une fois le décor macroéconomique planté, les experts de CPRAM ont déroulé leurs scénarios pour les marchés. Malik Haddouk, directeur de la gestion quantitative actions, a tout d’abord constaté que la majeure partie des classes d’actifs avait profité de l’appétit pour le risque des investisseurs ces derniers mois, y compris le monétaire, malgré les baisses de taux.Les convictions du gérant qui ont le plus profité de ce climat favorable : les actions américaines et l’approche “barbell” consistant à miser sur les secteurs défensifs et à forte duration. À l’inverse, l’intérêt de l’équipe de gestion sur les Small et Mid caps n’a pas fonctionné.
Trump sera moins dur que prévu, les marchés vont aimer
Quels sont les scénarios à 3 mois de CPRAM pour les marchés ?Le scénario central, le plus probable, est celui d’un Donald Trump finalement moins dur que prévu, notamment dans sa politique commerciale. Si c’est le cas, les marchés d’actions vont continuer de monter, et le dollar pourrait se stabiliser à 1,03 face à l’euro.Scénario plus négatif, celui d’un Trump inflexible sur ses hausses de tarifs douaniers, qui pourrait pousser la Chine à riposter. Les marchés pourraient alors corriger de 10 %, et le dollar passerait sous sa parité avec l’euro.Globalement, CPRAM confirme sa préférence pour les actions américaines, même si l’Europe reste très décotée. Le gérant maintient une stratégie de diversification orientée valeurs de croissance et cycliques, avec une exposition maintenue sur les Small et Mid caps US. Sur le crédit, priorité au High Yield dont les rendements restent très attractifs. Côté devises, Malik Haddouk réitère son positionnement sur le dollar, et parallèlement, sur les matières premières, à l’exception du pétrole, plombé par la hausse attendue de la production américaine.Côté résultats des entreprises, le gérant indique que les bénéfices devraient rester bien orientés en 2025, même si le momentum semble s’essouffler, sauf peut-être aux États-Unis, où les marges continuent de progresser et où les perceptions sur la situation économique restent au beau fixe.
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“CPR USA ESG”, une exigence ESG très élevée
La présentation s’est achevée par un point sur la stratégie “CPR USA ESG” lancée en 2012 et qui représente aujourd’hui 2 milliards d’euros d’encours. Une gestion présentée comme pure “bottom-up” avec 150 valeurs en portefeuille. Son process, piloté par un indicateur propriétaire, permet de changer de mode, défensif ou blend, en fonction du contexte de marché. Ce fonds affiche une performance en ligne avec ses indices de référence, et un niveau ESG élevé. Depuis 2019, son intensité carbone s’est réduite de 63 %.
Par Vincent Touraine, Club Patrimoine
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